Elle chante dans « Lakmé » aux côtés de Sabine Devieilhe – Entre opéra et métal, la double vie vocale d’Emmanuelle Zoldan

Publié le 30 avril 2017 à  22h13 - Dernière mise à  jour le 28 octobre 2022 à  16h03

Bien loin des costumes
Bien loin des costumes

Elle est une incontournable interprète d’Offenbach, une «Périchole» qui fait l’unanimité sur les scènes ici et ailleurs, une jeune femme pétillante, séduisante brune et voix assurée de mezzo-soprano. On pourra l’entendre, et pour cinq représentations, à partir de ce mercredi 3 mai à l’Opéra de Marseille où elle incarne Rose, dans «Lakmé», l’opéra de Léo Delibes, aux côtés de Sabine Devieilhe. Et pour se produire au sein d’une distribution emmenée par «la voix d’or» à la «une» du dernier Classica, même si le rôle n’est pas le principal, mieux vaut avoir fait preuve de qualités. Celles d’Emmanuelle Zoldan son indéniables et on comprend mieux pourquoi Maurice Xiberras, le directeur de la scène lyrique marseillaise et de l’Odéon, haut lieu de l’Opérette en France et sur la Canebière, lui fait régulièrement confiance. Opérette, opéra, voici pour Emmanuelle Zoldan côté jardin. Côté cour, c’est une autre voix, un autre milieu, une autre femme. Des tournées un peu partout en Europe, au Mexique, aux USA, un look de circonstance : place au métal. Depuis quelques mois la sculpturale brune est devenue la voix de Sirenia, groupe norvégien croisé en 2003 et pour lequel elle assurait comme choriste. «Le rock a toujours fait partie de mon univers», confie-t-elle, «j’ai même participé à Class Rock en 1997 avec le groupe Penjab, c’était du rock pop mâtiné de world music. A l’époque nous avions fait la première partie de Zebda, d’Aston Villa…» «Pour gagner en technique vocale, poursuit-elle, je suis entrée au conservatoire d’Aix-en-Provence, ma ville natale, dans la classe de Tibère Raffalli. Ma dégaine Rock’n Roll m’a valu quelques rappels à l’ordre… J’ai changé de look, j’ai progressé, suis passée dans la classe de Laure Florentin puis j’ai étudié deux ans au CNIPAL à Marseille. Et j’ai entamé une carrière lyrique.» C’est dans l’univers du rock qu’elle rencontre Hervé, son mari, bassiste de son état, premier fan. «J’ai pris conscience, ajoute Emmanuelle Zoldan, que même si j’adore la scène classique j’ai aussi besoin d’autre chose, de créativité. J’écris beaucoup, je compose. Puis il y a dix ans en arrière j’étais moins libre ; et aujourd’hui, à quarante ans, je n’ai pas forcément envie d’aller taper aux portes pour trouver des engagements. Lorsque Sirénia m’a proposé de remplacer Pilar « Aylin » Giménez Garcia, j’ai accepté le projet de façon enthousiaste. D’autant plus que le métal symphonique du groupe me convient parfaitement. Puis ça tombait bien; j’avais peu d’engagements lyriques en 2017 ce qui libérait du temps pour les tournées…» Et lorsqu’on lui demande comment elle travaille sa voix aujourd’hui, la réponse fuse : «Je travaille toujours la technique lyrique, c’est la meilleure pour tous les styles de chant ! » Elle compose beaucoup actuellement avec pour ambition de remonter une formation pop-rock ; deux ce ses compositions ont été créées au cours de la dernière édition de «Marseillons». Puis, elle essaie de cultiver aussi son jardin secret, la peinture : «C’est mon premier dada, juste pour moi, une peinture instinctive… » Pour l’heure, elle est Rose sur la scène de l’Opéra de Marseille; cinq représentations pour vibrer sur la musique de Léo Delibes.
Michel EGEA

Pratique . «Lakmé» les 3, 5, 9 et 11 mai à 20 heures, le 7 mai à 14h30. Réservations au 04 91 55 11 10 ou au 04 91 55 20 43 – opera.marseille.fr

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