« English Delight » : le « marvelous » premier CD de l’altiste aixois Adrien La Marca

Publié le 22 janvier 2016 à  19h02 - Dernière mise à  jour le 27 octobre 2022 à  21h36

Adrien La Marca (Photo Bernard Martinez)
Adrien La Marca (Photo Bernard Martinez)

Adrien La Marca aura pris son temps pour enregistrer son premier CD. C’est en effet deux ans après avoir obtenu la Victoire de la musique au titre de révélation instrumentale de l’année, que l’altiste, enfant d’Aix-en-Provence, voit arriver dans les bacs, ce vendredi 22 janvier, son premier enregistrement publié par «la dolce volta». Tout juste mis en place, «English Delight», c’est son titre, est déjà récompensé par un diapason d’or «découverte». Il faut dire que l’enregistrement est
de très grande qualité et offre un panorama des plus intéressants de la musique anglaise, depuis les compositions baroques (Purcell, Dowland) jusqu’aux partitions plus contemporaines (Harvey). Il en résulte un programme équilibré, des plus agréables, qui a l’avantage de pouvoir s’écouter «pour le plaisir» mais aussi, pour la technique. «J’y tenais», confie le jeune musicien qui a fait le choix de retrouver le pianiste Thomas Hoppe pour l’accompagner dans cette aventure. «Et je ne le regrette pas, loin s’en faut, car au-delà de son talent, Thomas qui est plus âgé que moi, m’apporte beaucoup.» «Pour en revenir au programme, poursuit Adrien La Marca, je voulais qu’il soit accessible au public le plus large possible. C’est un programme que j’avais joué en concert plusieurs fois et j’avais toujours obtenu des réactions positives à l’issue. J’ai donc pris le temps de mûrir tout ça pour arriver à cet English Delight».
Ce CD qui, soit dit en passant, est aussi un très bel objet incluant un livret en quatre langues dans lequel le musicien explique ses choix musicaux pour cet enregistrement et un packaging luxueux, Adrien La Marca le considère comme l’aboutissement d’une première partie de carrière boostée par la Victoire de la musique. «C’est sûr que cette distinction a ouvert des portes, c’est sûr que l’alto a bénéficié d’un coup de projecteur et que cela a été un tremplin pour moi et l’instrument. Aujourd’hui, concert après concert, je déroule cette carrière naturellement avec une constante qui est de partager avec les autres musiciens et avec le public. Je ne néglige d’ailleurs aucune invitation à jouer en petites et grandes formations de musique de chambre. Je pense que ça permet d’améliorer ma carrière de soliste. Puis tout seul on peut s’enfoncer, perdre pied, se prendre à son propre truc, s’enfermer face à son ego. Ce que je veux, c’est vivre, et vivre avec les autres, partager la vie.» Et lorsqu’on lui parle de son instrument, l’alto, il s’empresse de chasser les idées toutes faites : «Il existe une littérature importante et intéressante, des concertos, des doubles concertos, des transcriptions remarquables. C’est une fausse idée que de penser que l’alto est un parent pauvre. Puis, avant d’être altiste, je suis musicien. C’est ça le plus important.» Il y a quelques jours, Adrien La Marca était à Aix-en-Provence «pour fêter les 95 printemps de ma grand-mère mais aussi mon anniversaire. C’est sûr que les engagements ne me permettent plus d’être dans ma famille autant que je le voudrais. C’était bien de se retrouver ici avec mon frère…»
Un frère, Christian-Pierre, violoncelliste et qui lui, dans quelques jours, sort un nouveau CD «Cantus» chez Sony. «Christian-Pierre m’a invité pour jouer à ses côtés trois morceaux du CD. Bach Pergolèse et Haendel. C’est un très bel enregistrement où l’on retrouve Thierry Escaich et Patricia Petibon pour une pièce composée par Thierry pour violoncelle, orgue et voix…» Être frères c’est ça, partager les bons et les moins bons moments. Chez les La Marca c’est une règle de vie. En attendant Adrien est sur les routes pour promouvoir son «English Delight». Une promotion qui passe par des concerts à Berlin le 8 février et à Paris, salle Gaveau, le 17 février prochain. Si vous êtes dans les parages, n’hésitez pas une seconde, allez l’entendre. Sinon rendez-vous le 3 avril au Festival de Pâques d’Aix-en-Provence. Il est au programme de la carte blanche de Renaud Capuçon consacrée à l’hommage à Ivry Gitlis.
Michel EGEA
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