Entretien: Jean-Marc Coppola (PCF) dresse un bilan sans concession de l’action du gouvernement, aborde les grands dossiers de la réforme territoriale à la SNCM

Publié le 16 septembre 2014 à  19h13 - Dernière mise à  jour le 27 octobre 2022 à  18h10

Jean-Marc Coppola, élu communiste, ancien syndicaliste, vice-président du Conseil Régional Paca, membre du groupe Front de gauche et Conseiller Municipal de Marseille, se présente comme un «homme d’action» qui «paie ses impôts et ses loyers».
Très dur envers l’action du Président de la République qu’il accuse d’avoir «trahi les valeurs de la gauche», qualifiant les engagements de François Hollande «d’actes criminels pour la démocratie». Il s’insurge contre l’action du gouvernement qu’il soupçonne d’être «animé par la recherche du pouvoir». Il lui reproche d’être «autiste aux aspirations du peuple» et de tout faire pour présenter le Front National comme alternative. Il se déclare aussi résolument «pour l’entreprise», mais côté travailleurs.
Élu communiste dans les quartiers Nord, Jean-Marc Coppola affirme que le Front de gauche par ses contre-propositions offre une «issue possible» pour construire un projet de société. Il souhaite redonner au politique et à «l’intervention citoyenne et démocratique» leur place pour rendre «l’utopie réalisable» dans le cadre d’une VIe République qu’il appelle de ses vœux sans cependant croire au «grand soir».
Opposé à la Métropole Aix-Marseille, il précise ses prises de position et ses votes au Conseil municipal sur le stade Vélodrome ou la semaine de quatre jours et demi qui auraient pu être mal comprises regrettant de ne pas toujours être audible. Il se démarque de l’action du maire UMP de Marseille dont il espère une prise de position en faveur d’un «projet alternatif» qu’il déclare attendre de l’intersyndicale de la SNCM sur ce dossier épineux qui est étudié en préfecture ce 16 septembre.
A la veille des sénatoriales, il espère que nombre de grands électeurs socialistes seront «cohérents» avec leurs choix politiques et voteront pour la sénatrice du PCF.
Il s’est enfin abstenu de commenter les informations concernant une invalidation possible des comptes de campagne du PS aux dernières municipales. Entretien.

(Photo Philippe Maillé)
(Photo Philippe Maillé)

La première question qui fâche : avez-vous lu le livre qui dérange ?
Je ne l’ai pas lu et je ne crois pas que je l’achèterai. Je sais qu’il circule y compris sur Internet. Mais je ne suis pas plus curieux que cela. Quelle est la part de vérité la dedans ? Moi, je juge l’homme dans sa fonction, il y a déjà beaucoup à dire. En politique, comme dans la vie, on juge aux actes. Et je trouve que les choix qu’il a fait depuis son élection de trahir les valeurs de la gauche, de trahir parfois ses engagements et de plonger le pays et la gauche dans le précipice est un acte criminel pour la démocratie en elle-même.

Un acte criminel ?
Oui, parce que c’est la démocratie qui au fond est vraiment atteinte. L’objet même de la politique c’est le débat, ce sont les actes bien sûr, c’est l’action publique, c’est l’éthique en politique, et après quand on est de gauche, et bien oui, on est porteur de valeurs de justice et de solidarité. Je me suis promené un temps avec un petit bouquin que François Hollande a sorti, co-écrit avec Edgar Morin (Dialogue sur la politique, la gauche et la crise, editions Le Monde/l’Aube sept 2012, ndlr). Il est sorti au lendemain du deuxième tour, c’est-à-dire qu’il l’a écrit avant (entretien réalisé entre les deux tours de la présidentielle, ndlr). Et quand je lis ce petit opuscule qui est très court, je signe des deux mains. Il n’y a pas une ligne, pas un mot que je retirerai. Le politique n’a pas à abdiquer devant l’économie… enfin des tas de valeurs qui me convenaient.

Je ne m’attendais pas à un éloge du Président mais ce qui m’étonne c’est que vous soyez étonné au regard de son parcours clairement social-démocrate dès 1984!
Je ne suis pas surpris, je suis simplement atterré que l’on puisse être autant autiste des attentes des besoins et des inégalités qu’il y a dans ce pays. Parce que aujourd’hui ce qui produit et ce qui fait prospérer le Front National ce sont justement ces attitudes là et c’est aussi les très fortes inégalités qui existent dans ce pays. Donc, on peut être social-démocrate, social-libéral, on peut n’avoir comme but que la recherche du pouvoir et conforter son pouvoir, mais arriver aux responsabilités avec un destin national pour ce résultat, ça ne suffit pas. Citez-moi un exemple, à part le mariage pour tous, d’une réforme ou d’une loi qui ait été dans le sens des valeurs de la gauche.

Le Pacte de Responsabilité ?
Non ! Le président a abdiqué dès qu’il a été élu, avec le traité européen. Dès le moment où il s’est couché devant l’Allemagne et Angela Merkel, la messe était dite. Mais ce qui est grave, c’est qu’il conforte ceux qui pensent que la politique ne sert à rien. Comme s’il découvrait la situation de la France. C’est cela qui me mine. Moi au contraire dans mon expérience de petit élu local on fait la démonstration que la politique peut faire des choses. Et lui, est Président de la République, ce n’est quand même pas une petite fonction, il fait aveu que l’on ne peut pas, qu’on est coincé par des carcans mondiaux et internationaux. C’est faux et archi-faux.

Vous pensez comme Jean-Marc Ayrault qu’il aurait fallu insister sur la gravité de la situation ?
Non, je pense qu’ils le savaient et je le répète, ils sont à la recherche du pouvoir, ils sont au pouvoir, ils cherchent maintenant à le conforter et toute leur stratégie politicienne c’est de viser justement à avoir un face-à-face avec le Front national pour essayer de s’en sortir mais le jeu ne se fera pas forcément comme en 2002. Et ça c’est ma crainte parce qu’à force de jouer avec le feu on risque de se brûler. La situation pour moi est très grave. On touche le fond. C’est une situation inédite.

Vous êtes dans le total désespoir ?
Non, car en même temps je ne désespère pas des forces progressistes, parce que, qu’on le veuille ou non, il faut construire une deuxième gauche et rassembler les gauches sur un projet politique sur des valeurs. C’est cela qui nous mobilise.

Donc, vous êtes plutôt tendance Duflot : parlementarisme fort et VIe République?
Présidentialisme à tous les niveaux…. Tous les systèmes institutionnels : la réforme territoriale actuellement en cours elle est ni faite ni à faire. Il faut revoir tous les systèmes présidentialistes qui font que l’on conforte le pouvoir d’un homme ou d’une femme et que l’on nie complètement la démocratie et la souveraineté du peuple.

Votre position est entre Cécile Duflot et Jean-Luc Mélenchon ?
Pourquoi voulez-vous me ranger entre l’un ou l’autre ?

C’est vous qui rangez dans des cases ouvriers et patronat !
Attention, je ne confonds pas les entreprises, ceux qui galèrent de l’artisan aux professions libérales des TPE, des PME, des PMI, etc. avec les grands patrons. Il y a déjà des inégalités là-dedans donc je suis pour l’entreprise même si il y a des choses à revoir dans l’entreprise sur le rôle des salariés et des travailleurs. J’ai fait 15 ans de syndicalisme avant de faire de la politique et ça c’est une bonne école. Une bonne école parce que l’on sait comment fonctionne une entreprise, on connait aussi les rapports de force, les relations avec les chefs d’entreprise, etc. Et donc je suis pour l’entreprise. Mais, aujourd’hui on est dans un pays qui a été désindustrialisé volontairement. Qu’on arrête de nous dire le coût du travail, le coût de ceci ou de cela, je pense tout simplement qu’il y a des richesses qui sont créées.

Ce n’est pas une situation qui date de deux ans?
Non…

Alors pourquoi les critiques les plus violentes viennent-elles de la gauche ?
Si on n’émettait pas une voix différente de critique mais aussi de contre-propositions on pourrait être assimilé à un soutien à ce gouvernement et au Président de la République. Or, ce n’est pas le cas. Cela ne veut pas dire que nos critiques nous servent parce que je vois très bien que l’on n’apparaît pas comme une alternative, que nous n’apparaissons pas comme pouvant construire des perspectives. La situation est grave. On a un Parti socialiste qui entraîne le pays dans l’abîme qui tue la notion même de gauche et une droite qui est en déliquescence… La seule alternative qui s’offre aux français c’est le Front national… Donc on a raison d’être critique. Je ne critique pas uniquement pour dire que nous sommes l’avenir dans la mesure où nous ne sommes pas encore crédibles, il n’y a qu’à lire les sondages. Et on voit bien que l’on a encore beaucoup de travail pour crédibiliser nos propositions.

Pourquoi tant de virulence ?
On a bien fait de ne pas participer à ce gouvernement et tant qu’il n’ira pas dans le sens du choix majoritaire porteur de valeurs et d’issues et bien nous serons critiques et tant pis si ça vient de la gauche. Je pense qu’il y a une autre issue possible…

L’épouvantail du FN ?
En fait on est en pleine alternance entre les gouvernements qui se sont succédé, de droite et de gauche, et le Front National. Que ce soit la droite ou le Parti socialiste ils mènent exactement la même politique. Il faut bien qu’avec le Front de gauche il y ait une autre issue que le FN qui est d’ailleurs dans la même logique économique que les partis dits de gouvernement même si le discours est différent. Jean-Marie Le Pen siège encore ici dans cette région ou le FN se présente comme défendant les ouvriers le social etc. Mais, c’est le contraire qu’ils votent ici dans l’hémicycle et que je supporte depuis 1998. Cela n’est pas assez dit, ce n’est pas assez su, nous essayons de le dire. J’aimerai bien que des journalistes le disent un petit peu plus, fassent de l’investigation, sur ce que le FN vote régulièrement au Conseil régional. Lorsqu’il s’agit de soutien aux travailleurs comme Fralib, ils votent contre ; quand il s’agit d’avancées sociales ils votent contre… donc c’est un leurre.

C’est un problème de communication ?
Non ce n’est pas un problème de communication. Peut-être aussi que certaines de nos propositions ne paraissent pas crédibles. Quand on dit très rapidement pour faire court qu’il faut s’attaquer au système financier aux lobbies bancaires et aux grands groupes est-ce une utopie ou est-ce du domaine du faisable ? Je vois dans certaines situations où le gouvernement aurait pu agir pour transformer les banques pour qu’elles ne soient plus simplement sur la financiarisation. Ce n’est pas allé jusqu’au bout. Le politique peut mais n’a pas le courage pour diverses raisons et divers intérêts.

Comment pouvez-vous crédibiliser vos projets?
Par l’exemple, dans la campagne à la Région, j’ai porté l’intervention au niveau des banques qui ne fonctionnent qu’avec l’argent des salariés, des travailleurs, qui ont pouvoir économique réel. Des économistes travaillent sur la crédibilité de ce projet qui parait très utopiste. Une autre proposition qui parait aussi très utopiste : j’avais porté la gratuité des TER dans cette Région. J’ai été critiqué par la droite, le FN, le PS, les Écologistes, les journalistes… et pourtant après l’élection, ce projet, dit utopiste, de gratuité du TER pour les jeunes de moins de 26 ans, repris par Michel Vauzelle (Président PS de la région Paca) a été voté par tous à la Région y compris le FN. Je n’avais pas déposé de brevet, mais j’ai entendu mes opposants d’hier dire que c’était grâce à eux. Voici comment des propositions qui peuvent paraître utopique peuvent être crédibilisées mais il faut que des gens se rassemblent dans une démarche démocratique.

Pierre Moscovici avait lancé une grande réforme bancaire, en tant que commissaire européen aux affaires économiques et monétaires. Pensez-vous qu’il puisse faire quelque chose depuis Bruxelles ?
Je ne le crois pas. Parce que ce n’était que des discours. Il aurait pu faire plus à la place qu’il occupait dans le gouvernement. Il ne l’a pas fait. Je ne vois pas pourquoi il le ferait aujourd’hui. De toute façon, il se conformera aux choix de Hollande et de Valls.

Vous accusez Manuel Valls de détricoter le modèle français. Vous avez écrit que la France va s’embraser. Vous attendez le grand soir ?
Non je ne crois pas au grand soir. Je n’y croyais pas dans le syndicalisme, j’y crois encore moins au niveau politique. Il y a des chemins mais cela dit dans l’histoire de notre pays il y a eu quelque fois des coups d’accélérateur. En 1934, on était au fond du trou et 36 a été un moment très marquant dans la construction du modèle social français.

La Métropole, vous êtes contre en tant que membre du PCF ?
Nous y sommes totalement opposés. D’abord parce que c’est incohérent avec les arguments qui sont avancés pour le classement en Métropole. On dit qu’il y a trop de strates et on en créé une nouvelle. Et aujourd’hui, devant l’opposition d’une majorité de maires des Bouches-du-Rhône, ils sont en train de réfléchir à savoir comment on maintient ce qui existe pendant une période, en rajoutant la Métropole, le temps qu’elle monte en charge. Là, on a gagné le gros lot. On compte faire des économies, et je ne crois pas aux économies avec la réforme territoriale. Une fois de plus c’est un outil qui vient éloigner les citoyens des centres de décision.

Quel est le problème d’un point de vue régional ?
Il y a déjà une Métropole à Nice et il y en aurait une ici à Marseille-Aix dans les Bouches-du-Rhône. La région que fait-elle au milieu ? Elle s’occuperait uniquement des départements alpins ? Les investissements ne suivraient pas, notamment pour les transports. Notre région est au bord de la thrombose au niveau routier et ferroviaire. En 2020-2025 on ne pourra plus circuler ni sur les routes ni sur les voies ferrées parce qu’on manque d’infrastructure.

Quelles sont les priorités ?
Je ne suis pas en train de dire c’est le statut quo qu’il nous faut. Mais avant d’entamer une réforme territoriale il faut faire un bilan de la décentralisation qui n’a jamais été fait. Ensuite il faut clarifier les compétences des différentes collectivités pour éviter les redondances et qu’elles soient bien complémentaires. Et troisième chose qu’avait promise Sarkozy mais qu’il n’a jamais faite, chose que promet Hollande et qu’il ne fait pas : c’est une grande réforme de la fiscalité et cela ne vient toujours pas. Et là encore, comme pour les transports, Métropole et réforme territoriale, la fiscalité on verra après. Non ! D’abord, on regarde cela.

Mais vous participez à une liste socialiste marseillaise qui est pour. Pour ou contre?
Je suis contre la Métropole et dans l’équipe de Samia Ghali (socialiste élue maire du 8e secteur qui est elle, favorable à la Métropole, ndlr). J’assume. Nous ne sommes pas sur les mêmes positions sur la pauvreté, les inégalités, les roms, etc. Nous faisons entendre notre voix. Je me sens plus en opposant à Jean-Claude Gaudin et la droite qu’à Samia Ghali.

Vous ne vous êtes pas toujours opposé à Jean Claude Gaudin, notamment sur les travaux du stade Vélodrome et la réforme scolaire des quatre jours et demi?
Il doit y avoir une cohérence dans mon positionnement !

Vous étiez pour les travaux du stade comme la majorité UMP !
Cela pose la question de l’action politique, de la communication de cette action politique et de la perception par les gens et les journalistes en premier lieu. D’abord, si je devais me décrire, je suis un homme d’action et c’est vrai que j’ai toujours admiré ceux qui réussissaient à valoriser de petites actions. Mais on ne peut résumer mon action à un pour ou contre. Le vélodrome : en 2011, notre groupe s’est abstenu sur le projet de modernisation et, cet été, j’ai fait l’aveu que cette abstention je ne la referais pas parce que cela n’était pas lisible. C’était un compromis entre des élus qui voulaient voter pour considérant que la population marseillaise était attachée au stade vélodrome et ceux qui voulaient voter contre dont j’étais. La synthèse n’est pas forcement l’abstention. Je voulais voter contre parce que nous avons été les seuls, les communistes en 1995, à réclamer la couverture. Et à cette époque-là on nous disait que ce n’était pas utile. Et aujourd’hui, au nom de l’Euro 2016, qui est un prétexte pour gaver les groupes, on dit on va moderniser et on va leur filer 272M€. Donc il y a ce vote qui n’est pas un vote pour, qui est une abstention et que j’aurai préféré être une opposition claire et nette.

Comment justifier votre action à postériori ?
Comme j’avais l’avantage d’être vice-président à la Région où ma délégation est large: lycées, patrimoine, investissements régionaux, j’avais deux solutions. Puisque Jean-Claude Gaudin demandait 30 millions à chacune des institutions : Région, Conseil Général et Communauté Urbaine. Je n’ai pas accepté. Dans un communiqué j’ai dit que 270 millions pour le stade équivalait à 7 lycées neufs. Cela a fait un boum. Avec l’accord du président Vauzelle la Région a mis 10M€ ce qui correspond à notre part de la couverture évaluée à 80 ou 90 millions, puis 2 millions pour le stade de Rugby et 8 millions pour les équipements sportifs de la ville, soit une économie de 10 millions.
Vous avez aussi voté comme l’UMP contre les rythmes scolaires?
Les rythmes scolaires c’est pareil. J’ai voté pour quand la délibération que proposait Jean-Claude Gaudin était un moratoire. Sauf qu’il n’est pas allé jusqu’au bout. En mai moratoire en juillet, il se couche…

Que pouvez-vous faire pour être audible ?
C’est pour nous d’abord être crédible et sur les rythmes scolaires de travailler beaucoup avec les parents d’élèves et les enseignants. Et c’est là que je trouve mon utilité.

La SNCM, vous avez été un moment d’accord avec Gaudin ?
Quand il dit : « je défends la SNCM » et qu’il met en accusation Véolia, je suis d’accord. C’est dommage que dans les comptes rendus on ne dise pas aussi ce que je dis parce qu’on ne tire pas les enseignements de la privatisation. Maintenant ils veulent tout liquider. Comme il y a 3 000 salariés concernés la droite se dit qu’il vaut quand même mieux défendre la SNCM et comme il est de bon ton d’être contre le gouvernement c’est aussi une opportunité. Je ne me positionne pas par rapport à l’individu. Si Gaudin propose des choses qui vont dans le bon sens je les voterai.

Outre la posture politicienne, quelles perspectives pour la SNCM ?
Que le gouvernement fasse jouer à l’État le rôle qui doit être le sien. Je rappelle qu’entre Transdev, c.a.d. la Caisse de Dépôt et de Consignation, et le capital de l’État cela fait 60%. Et bien on ne laisse pas faire une liquidation parce que le redressement revient à cela.

Et l’amende européenne de 200 millions ?
Justement, ils veulent le redressement pour s’absoudre des 200 millions d’amende de l’Europe. Mais il y a d’autres solutions. D’abord il y a un recours. Il faut encore plusieurs mois pour que l’Union Européenne délibère à nouveau, alors que la volonté de liquider peut être effective avant la fin de l’année.

Aujourd’hui, quelles propositions avancez-vous ?
Ce16 septembre de nouveau des groupes de travail sont réunis en préfecture avec le médiateur et les organisations syndicales. Nous avons proposé et c’est entendu que toutes les collectivités seront aussi autour de la table, non pas pour récupérer le bébé SNCM et en faire une compagnie régionale mais, au moins pour que nous entendions ce qui sera dit. Deux possibilités : soit on continue avec la SNCM ou on liquide la SNCM. De toute façon ils vont se tourner vers les collectivités pour nous demander des financements notamment en formation.
Or, ce qui est en train de se dessiner aujourd’hui, c’est que l’intersyndicale va faire une contre-proposition. Il y a un projet alternatif à la liquidation et au redressement dont je ne suis pas habilité à vous dévoiler le détail aujourd’hui.

Dernière question, la sénatrice communiste a-t-elle des chances d’être réélue?
On ne sait pas encore. Dans le décompte des voix il peut y avoir une chance. Nous, en tout cas, sur le fond, nous essayons de convaincre un certain nombre d’élus qui ne sont pas d’accord avec la politique d’austérité que mène le gouvernement, qui ne sont pas d’accord avec la réforme territoriale, qui ne sont pas d’accord avec la Métropole et, qui peuvent justement soutenir une sénatrice qui a porté de la résistance et des propositions alternatives au Sénat. Nous demandons aux grands électeurs socialistes d’être cohérents.

Une question oubliée qui vous tient à cœur ?
Non. Je paie mes impôts et mes loyers .

Propos recueillis par Antoine LAZERGES

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