Entretien avec Nana Mouskouri qui sera au Silo de Marseille le 19 décembre et au Pasino d’Aix le 29 janvier.

Publié le 17 décembre 2014 à  16h37 - Dernière mise à  jour le 27 octobre 2022 à  18h31

C’est une star internationale qui après 60 ans de carrière et des millions d’albums vendus et 300 disques d’or à travers le monde n’en finit pas d’émouvoir ses fans. C’est surtout une femme généreuse se battant pour les droits des enfants. Chanteuse née en Grèce dont la patrie est la musique (celle de Schubert l’accompagne elle interpréta parmi tous les morceaux classiques le «Der Lidenbaum» du «Voyage d’hiver). Nana Mouskouri a repris la route pour donner une série de récitals notamment à travers la France. Avec deux escales en Provence. Le 19 décembre au Silo de Marseille et le 29 janvier 2015 au Pasino d’Aix-en-Provence. Entretien.

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Destimed : Pourquoi avoir décidé de remonter sur scène après des années passées loin des feux de la rampe ?
Nana Mouskouri : La scène me manquait tout simplement. C’est là que je me sens le plus en sécurité, libre de m’exprimer, avec une totale confiance dans le public. J’ai pensé à lui toutes ces dernières années, à ces instants de partage, à tous ces sourires échangés. J’ai eu envie de le retrouver et comme ce public est cosmopolite je chanterai sur scène des chansons en plusieurs langues. Avec un cadeau que m’a fait la vie, ma fille, qui chantera avec moi sur certains titres.

Quel est votre premier souvenir de chant ?
C’était le «Der lidenbaum» («Le Tilleul») extrait du «Winterreise» («Voyage d’hiver» de Schubert, que j’ai chanté au conservatoire, ainsi que le «Ave Maria» de ce même Schubert, un de mes compositeurs adorés. Cela m’a marqué au point de m’avoir immergée définitivement dans le classique. J’ai même enregistré des albums ne comportant que des reprises d’airs célèbres ou des adaptations comme le «Je chante avec toi liberté» extrait du «Nabucco» de Verdi. C’est vraiment au conservatoire d’Athènes où j’ai appris la technique du chant.

Quel est le type de chansons où vous vous sentez le mieux ?
Dans le folk, je suis comme chez moi. J’aime également interpréter des chansons dont le fond grave dissimule une certaine tristesse. Il y a dans mon répertoire beaucoup de chansons évoquant l’enfance. Je les aime par-dessus tout, moi qui n’ai pas eu d’enfance, bouleversée qu’elle fut par la guerre. Cette blessure m’est restée. Je m’en souviens quand je chante «Le temps des cerises», «La colombe», «Le ciel est noir», ou encore «La clairière», « Adieu Angelina ». J’ai alors l’impression d’avoir 5-9 ans en Grèce.

Vous avez enregistré de nombreux duos. Quels sont les chanteurs ou artistes qui vous ont marquée ?
La liste est longue. Michel Legrand, bien sûr, par ses compositions, son génie. Les paroliers Pierre Delanoë, Claude Lemesle qui m’ont écrit avec Alain Goraguer des chansons magnifiques ainsi que Quincy Jones, Harry Belafonte, Manos Hadjidakis. C’’était une grande époque de composition. Et dans tous les pays où j’ai vécu la musique m’a nourrie et j’ai pris plusieurs choses de chaque endroit. Et puis il y a des rencontres qui vous touchent. Comme mon amitié avec Serge Lama qui m’a donné comme chanson «Dans une coupe de champagne» et avec qui, j’ai chanté le «Habanera » de «Carmen». Ou encore Jean-Claude Brialy qui m’a offert un poème que j’ai mis moi-même en musique.

Vos chansons touchent. Comment les choisissez-vous pour composer vos albums ?
Pour les albums, je pars de la chanson titre, celle qui sera mise en valeur et toutes les autres s’articulent autour, afin de raconter une histoire. Il est vrai aussi que j’aime parler aux gens, à leur sensibilité, à leur réflexion, en privilégiant les thèmes de courage, de respect, de partage. Mes chansons parlent également des femmes, de leurs combats, de leurs souffrances, de leurs joies et de leurs espoirs. C’est très important pour moi de défendre la vie dans les chansons. Cette vie qui m’a comblée et que je continue sur scène avec une joie semblable à celle de mes débuts de chanteuse.

Propos recueillis par Jean-Rémi BARLAND

Nana Mouskouri au Silo de Marseille le 19 décembre à 20h30 et au Pasino d’Aix le 29 janvier 2015 à 20h30

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