Environnement: Premiers constats édifiants pour l’expédition Tara Méditerranée

Publié le 22 novembre 2014 à  10h54 - Dernière mise à  jour le 29 octobre 2022 à  13h44

La goélette Tara lors de son escale à Marseille du 20 au 29 septembre (Photo Robert Poulain)
La goélette Tara lors de son escale à Marseille du 20 au 29 septembre (Photo Robert Poulain)
Le filet Manta utilisé pour les prélèvements (Photo Robert Poulain)
Le filet Manta utilisé pour les prélèvements (Photo Robert Poulain)

La goélette d’exploration Tara de retour à son port d’attache Lorient le 22 novembre (premier jour de la semaine européenne de réduction des déchets) achève avec succès son expédition en mer Méditerranée réalisée de mai à novembre 2014. Cette expédition comportait à la fois un volet scientifique sur la pollution plastique flottant en surface et un volet de sensibilisation sur les nombreux enjeux environnementaux liés à la Méditerranée. La stratégie d’échantillonnage de l’expédition Tara Méditerranée était de prélever au large mais aussi près des côtes, près des embouchures de rivières et dans les ports afin d’étudier l’influence exercée par le milieu terrestre. À chaque station de prélèvements, des échantillons ont été collectés en surface au moyen de filets spéciaux. Les échantillons collectés seront destinés à l’identification chimique du plastique collecté, à l’analyse microscopique et à l’étude de la colonisation du plastique ainsi qu’à l’étude de l’interaction entre le zooplancton (la base de la chaine alimentaire marine) et le plastique.
Les analyses des échantillons débuteront en décembre et les premiers résultats sortiront à partir du printemps 2015. Mais les premiers constats de Tara Méditerranée sont édifiants ! Selon le directeur scientifique de Tara Méditerranée, Gaby Gorsky (CNRS/UPMC) et la coordinatrice scientifique de Tara Méditerranée, Maria Luiza Pedrotti (OOV CNRS/UPMC), « Des fragments de plastique ont été trouvés à chaque relevé de filet et cela de l’Ouest à l’Est de la Méditerranée. Avec une concentration de plastique plus importante observée devant les grandes villes mais également avec des concentrations non négligeables en haute mer.» Martin Hertau l’un des deux capitaines de Tara le confirme: «Certaines zones que l’on pensait d’avantage épargnées car très éloignées des grandes villes sont aussi touchées, c’est le cas par exemple d’une zone entre la Crête et la Tunisie».
Selon François Galgani, chercheur à l’Ifremer «La mer Méditerranée connaît, en moyenne, les densités de plastiques les plus importantes au monde : 250 milliards de micro-plastiques en Méditerranée.» L’expédition Tara Méditerranée, la dixième pour Tara depuis 2003, a fait escale dans 13 pays et réalisé 20 escales (En France, Italie, Monaco, Albanie, Grèce, Liban, Chypre, Malte, Tunisie, Algérie, Espagne, Maroc et Portugal). Ainsi, près de 12 000 personnes et scolaires du pourtour méditerranéen ont pu visiter la goélette. Cinq ateliers d’échanges ont été menés avec des acteurs locaux, experts et décideurs, dans le but de stimuler la coopération internationale et les projets sur place, «parce qu’il est urgent d’avancer vers des solutions comme l’assainissement des eaux, la gestion des déchets, l’innovation pour un plastique biodégradable, la promotion du tourisme durable, l’éducation ou la création d’Aires Marines Protégées». Un « Livre Bleu », qui sortira en mars, tâchera de mettre en avant les initiatives et solutions locales et dressera un bilan des échanges menés lors de la mission Tara Méditerranée.
L’expédition Tara Méditerranée en chiffres :13 pays – 20 escales – 7 mois d’expédition – 8 000 milles nautiques parcourus soit 15 000 kms
Plus d’info: Tara expéditions

Articles similaires

Aller au contenu principal