Euro 2016 à Marseille – Caroline Pozmentier-Sportich : « La violence est un enjeu de société « 

Publié le 12 juin 2016 à  1h50 - Dernière mise à  jour le 28 octobre 2022 à  15h25

Caroline Pozmentier-Sportich adjointe au maire de Marseille en charge de la sécurité et de la prévention (Photo Philippe Maillé)
Caroline Pozmentier-Sportich adjointe au maire de Marseille en charge de la sécurité et de la prévention (Photo Philippe Maillé)

«Je suis scandalisée, indignée, par ce que vient de subir Marseille depuis jeudi soir. Nous avons eu affaire à une violence inouïe», déclare Caroline Pozmentier-Sportich, adjointe au maire de Marseille en charge de la sécurité. Et d’insister: «Nous nous étions préparés, en partenariat avec le Préfet de Police, à ce match à risque, d’autant que nous avions tous à l’esprit le match de 1998 où l’on avait reproché à la Police de n’avoir rien fait. Nul ne peut dire cela aujourd’hui. La Fan Zone, relevant directement de la Ville, est un espace sûr, dans lequel on peut voir dans les meilleures conditions les matchs. Et, depuis le début des affrontements, les forces de l’ordre sont là en nombre et font preuve d’un professionnalisme digne de tous les éloges.»
L’élue tient également à souligner qu’avec la vidéo-surveillance, «les forces de l’ordre ont pu intervenir très rapidement d’une part et, d’autre part, maintenir dans un périmètre, toujours trop important, je le conçois, mais bien plus restreint qu’en 1998, les conflits.» Considérant : «Ils ont été confrontés à des barbares alcoolisés mais pas seulement. L’Angleterre a interdit à 2 000 hooligans de quitter le territoire, force est de constater que les supporteurs violents sont plus nombreux que cela. Aujourd’hui, il y a des personnes blessées et j’ai une pensée pour elles. Et, il y a aussi une ville, Marseille. Et c’est la civilisation qui ne s’est pas honorée ces derniers jours». «Marseille ne fabrique pas de hooligans, rappelle-t-elle, bien au contraire, elle a toujours montré sa capacité à accueillir, recevoir. Dois-je rappeler les nombreux matchs internationaux de rugby ou encore Marseille-Provence 2013 Capitale européenne de la culture ? Alors oui, l’heure est à tout, sauf aux postures politiciennes, elle est au bilan, sur le court terme pour préparer au mieux le match Pologne-Ukraine deux équipes dont nombre de supporteurs sont d’extrême-droite.» Et puis, poursuit-elle: «Il faut prendre en compte le fait que le hooliganisme a repris de l’ampleur. Les violences auxquelles nous assistons nous montrent que nous sommes face à un véritable enjeu de société, de civilisation».
Propos recueillis par Michel CAIRE

Articles similaires

Aller au contenu principal