Experts-comptables Marseille Paca : le chiffre d’affaires des TPE-PME connaît la progression la plus dynamique de France

Publié le 22 juin 2016 à  10h33 - Dernière mise à  jour le 28 octobre 2022 à  15h27

Mohamed Laqhila, président du Conseil régional de l'Ordre des experts-comptables Marseille-Paca (L.W.)
Mohamed Laqhila, président du Conseil régional de l’Ordre des experts-comptables Marseille-Paca (L.W.)

Optimiste, Mohamed Laqhila, président du Conseil régional de l’Ordre des experts-comptables Marseille-Paca, présente le baromètre économique de la profession comptable pour le premier trimestre 2016. «L’économie française est installée dans une dynamique de relance et, en Paca, la progression du chiffre d’affaires (CA) des TPE-PME a été la plus dynamique de France, tant en termes globaux qu’à l’export et, pour la première fois, ce phénomène concerne l’ensemble des départements de la Région». Un bémol toutefois est émis: «La progression de l’investissement et de l’emploi a été plus lente qu’ailleurs». Il s’est seulement stabilisé dans les Alpes-de-Haute Provence et a reculé dans les Hautes-Alpes. Il indique à ce propos : «L’activité des entreprises étudiées est très concentrée : 11% des PME seulement ont un CA annuel compris entre 1 et 50 millions d’euros, mais elles représentent 57% de l’activité globale». Précisant que le CA trimestriel moyen des TPE en Paca n’est guère différent de leurs homologues du reste de la France. «L’écart s’accroît néanmoins pour les PME : au premier trimestre 2016, le CA moyen des entreprises dont le chiffre annuel est compris entre 1 et 50 millions était 10 fois inférieur à celui de leurs homologues du reste de la France», avance-t-il. Il est également à noter que la Région est la plus dynamique de France en matière d’exportation : «Mais attention, ce fait est dû exclusivement au département du Vaucluse».

«Le PIB national, s’est accru à un rythme encourageant»

Le président de l’Ordre dresse le tableau de l’économie nationale pour situer dans quel contexte évolue la Région : «Le PIB national, s’est accru à un rythme encourageant, 1,3% sur un an, pour le cinquième trimestre consécutif. La consommation reste le moteur principal de l’accélération de la demande intérieure mais, la grande nouveauté par rapport à l’année 2015 est l’accroissement de l’investissement, 1,7% sur un an». Expliquant que cette évolution vient essentiellement des entreprises. «L’investissement en capital fixe a progressé de 4% sur un an au premier trimestre. Les grandes entreprises ne sont pas les seules concernées puisque l’investissement des TPE/PME a également progressé, 5% sur un an. La hausse tient très largement à la fin anticipée de la mesure de suramortissement des investissements « productifs », une mesure qui a finalement été prolongée pour une année supplémentaire». L’étude montre que l’investissement s’est modestement accru dans les administrations publiques, 1%. Il continue à baisser côté ménages, mais à un rythme plus modéré : -2% contre -3% au trimestre précédent.

«La reprise de l’activité a bénéficié à la quasi-totalité des secteurs»

Mohamed Laqhila revient à la Région : «La reprise de l’activité a bénéficié à la quasi-totalité des secteurs : tant les activités résidentielles que les activités productives ont enregistré une progression dynamique de leur chiffre d’affaires. Les deux plus grands secteurs de l’économie- la construction et le commerce- sont aussi ceux qui ont le plus contribué à la croissance globale. La hausse de l’investissement régional tient pour l’essentiel à deux départements : le Vaucluse et les Alpes-Maritimes. Le premier explique à lui seul 60% de la croissance globale. La croissance est quasi entièrement attribuable à la hausse des exportations dans le secteur».
Dans la construction, si le CA progresse et les perspectives s »améliorent «le regain d’activité n’a pas encore produit d’effets sur l’emploi et ne concerne essentiellement que les grandes PME.» «Il est vrai, ajoute-t-il, que ce secteur est confronté à des personnels détachés.» Il n’en reste pas moins que l’activité dans ce secteur «a été dynamique pour le deuxième trimestre consécutif et deux fois plus que dans le reste de la France. Le dynamisme des Alpes-Maritimes et, dans une moindre mesure du Var et des Hautes-Alpes, a contrasté avec l’atonie observée dans les Bouches-du-Rhône».
Un focus particulier est, depuis ce baromètre, réservé à la santé humaine et l’action sociale. «On observe une croissance vigoureuse du CA de ce secteur au premier trimestre 2015, davantage en Paca que dans le reste de la France. De plus, les activités médicales et sociales pèsent davantage dans le CA global en région Paca que dans le reste du Pays (respectivement 1,5% et 1,1%). Le différentiel tient à une proportion plus importante de personnes âgées dans la Région». Et il est avancé que les Alpes-Maritimes, département le plus plébiscité par les seniors, «est celui à avoir le plus contribué à la croissance globale du chiffre d’affaires» . Mais, sur le front de l’emploi, ajoute Mohamed Laqhila: «Ce sont les Bouches-du-Rhône et le Var qui ont le plus contribué à la croissance globale des effectifs. Cela s’explique par une forte proportion de PME dans ces deux départements que dans les Alpes-Maritimes. Or, les PME sont été quasi seules à recruter».

«Le tourisme est tiré pour l’essentiel par le segment affaires»

Concernant le tourisme, il signale que le secteur est tiré pour l’essentiel par le segment «affaires». En effet, dévoile-t-il: «Si le CA de l’hôtellerie-restauration a bondi plus fortement que dans les autres grandes régions touristiques, les activités artistiques et récréatives ont, elles, stagné par rapport à l’année dernière alors qu’elles ont augmenté leur chiffres d’affaires dans les autres régions». Mohamed Laqhila considère toutefois : «On peut être optimiste, une confiance s’installe, les perspectives pour 2016 sont prometteuses car l’investissement et l’emploi ont augmenté par rapport à leur niveau d’il y a un an».
Il tient enfin à mettre l’accent sur deux facteurs: le réseau « transmettre et reprendre » [le guichet unique de financement que la région vient de mettre en place->article5499 . «Nous avons organisé deux journées, les 2 et 3 juin, sur la transmission d’entreprise. Il faut en effet savoir que des emplois sont détruits simplement parce que le chef d’entreprise part à la retraite. Face à cela, les experts comptables ont mis en place, au niveau national, le réseau « transmettre et reprendre ». Une initiative que nous déclinons au niveau régional».
Concernant le guichet unique il avance : «Nous allons prendre toute notre place dans ce dispositif. Nous serons aux côtéx de nos clients pour contribuer à la définition de leurs besoins, pour l’exprimer et nous avons maintenant, avec ce dispositif, un numéro vert alors que, jusqu’à présent, nous avions 200 outils, ce qui était compliqué aussi bien pour nos clients que pour nous ou les banquiers».
Michel CAIRE

Convention signée entre le Conseil régional de l’Ordre des experts-comptables Marseille-Paca et le Comité des Banques des Bouches du Rhône de la Fédération Française Bancaire

Mohamed Laqhila, président du Conseil régional de l'Ordre des experts-comptables Marseille-Paca et Fédéric Ronal, Président du Comité des Banques des Bouches du Rhône de la Fédération Française Bancaire ont signé une convention (Photo L.W.)
Mohamed Laqhila, président du Conseil régional de l’Ordre des experts-comptables Marseille-Paca et Fédéric Ronal, Président du Comité des Banques des Bouches du Rhône de la Fédération Française Bancaire ont signé une convention (Photo L.W.)

Mohamed Laqhila, président du Conseil régional de l’Ordre des experts-comptables Marseille-Paca d’annoncer: «Nous sommes la première région à signer une convention avec les banques pour favoriser le conseil, l’accompagnement et la prévention». Fédéric Ronal, Président du Comité des Banques des Bouches du Rhône de la Fédération Française Bancaire expliquant : « L’idée est de soutenir l’économie, de jouer collectif sachant que nous sommes en relation quasi-quotidienne avec les experts-comptables, car, quel banquier peut faire un prêt sans les documents de l’expert ? Nous allons donc, dans le respect du secret bancaire, mener des actions communes, échanger».
M.C.

Articles similaires

Aller au contenu principal