FO – Jean-Claude Mailly à Marseille: « Je ne suis pas victime de la Macromania »

Publié le 8 septembre 2017 à  9h56 - Dernière mise à  jour le 28 octobre 2022 à  17h37

Jean-Claude Mailly, le Secrétaire général de la confédération Force Ouvrière (FO) Photo Robert Poulain
Jean-Claude Mailly, le Secrétaire général de la confédération Force Ouvrière (FO) Photo Robert Poulain
C’est dans une salle de l’UD FO 13, à Marseille, comble que Jean-Claude Mailly, le Secrétaire général de la confédération est revenu sur la position du syndicat à propos des ordonnances, la manifestation du 12 septembre organisée par la CGT à laquelle son organisation n’appelle pas «car nous avons plus obtenu en trois mois de négociations qu’en 13 manifestations contre la Loi El Khomri». En revanche, poursuit-il la confédération soutiendra «des mouvements de grève dans la fonction publique», si cela devait se produire «car, les menaces qui pèsent sur elle sont inacceptables pour ceux qui, comme nous, ont à cœur la République avec ce que cela impose en matière de minimum d’égalité sur le territoire». Il dévoile également que, durant l’été, les cinq organisations syndicales se sont rencontrées à trois occasions «pour définir en commun les lignes rouges et proposer des ajouts communs». Évoque les critiques formulées à l’encontre de FO et de sa personne: «Je ne suis pas victime de la Macromania». Mais, avance-t-il : «En ce qui concerne les ordonnances, il importe d’être clair sur les points sur lesquels nous avons été entendus, les sujets que nous avons bloqué, les points de désaccords qui perdurent».

«Il s’agissait pour FO d’empêcher une généralisation de l’inversion de la hiérarchie des normes»

Jean-Claude Mailly explique:«Après son élection, Macron a rencontré individuellement les responsables des organisations syndicales. Je lui ai expliqué qu’il se trompait s’il croyait avoir été élu sur son programme. Concernant les ordonnances, il indique vouloir aller vite, que tout soit réglé en août. Je lui ai demandé trois choses, attendre au moins septembre pour les ordonnances, accepter de discuter de tout pendant ce temps, voir si les lignes rouges des organisations syndicales pouvaient être respectées et Macron a accepté de discuter et de repousser sa présentation des ordonnances. Et nous sommes donc entrés en discussion et, pendant trois mois le rapport de force a été permanent ». Pour lui: «L’articulation de la négociation collective entre la loi, la branche et l’entreprise était l’un des dossiers importants. Il s’agissait pour FO d’empêcher une généralisation de l’inversion de la hiérarchie des normes, enclenchée sur le temps de travail par la loi dite « El Khomri »». Il rappelle son opposition à ce texte, considérant «le blocage survenu sur ce dossier, n’était même pas de Valls mais de François Hollande lui-même». Indique: «Cet été nous avons obtenu que les branches continuent d’exister et soient même consolidées».

«Bien sûr que les ordonnances ne sont pas équilibrées»

Le responsable syndical ajoute immédiatement: «Bien sûr que les ordonnances ne sont pas équilibrées, bien sûr que nous n’avons pas obtenu le retrait de la Loi El Khomri mais, nous avons obtenu une augmentation des indemnités de licenciement». Il avance: «On a obtenu que le rôle du syndicat soit mieux reconnu dans les entreprises par l’obligation de l’affichage de la possibilité de contact des syndicats, ainsi que la libre désignation du délégué syndical. FO a aussi empêché que le gouvernement donne satisfaction aux employeurs en faisant passer le seuil de 50 à 300 salariés pour l’obligation de négocier avec un syndicat». «Nous contestons,poursuit-il, une disposition découverte au dernier moment, permettant dans les très petites entreprises (11 à 20 salariés), de se passer d’élection de délégué du personnel si aucun salarié ne manifeste le souhait d’être candidat». Il affiche également ses désaccords sur les licenciements. Mais, insiste-t-il: «Ce ne sont pas les manifestations qui feront bouger le gouvernement. Nous sommes une organisation libérale. Parfois nous appelons à manifester et des camarades décident de ne pas venir, parfois nous n’appelons pas et des camarades décident d’y aller. C’est ainsi, chaque structure, chaque adhérent a sa part de liberté». «En ce qui nous concerne, annonce-t-il, nous préférons, sur le gros paquet de désaccords que nous avons, voir si nous pouvons agir juridiquement, tant au niveau national qu’européen». Il ajoute que nombre d’autres dossiers attendent les militants, les salariés tels l’assurance-chômage, la formation, la CSG, le devenir de la fonction publique. Avant de conclure: «Nous ne sommes pas un syndicat qui dit oui à tout ou non à tout, nous sommes un syndicat qui se préoccupe de la défense des intérêts de la classe ouvrière».
Michel CAIRE

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