Festival de Pâques d’Aix-en-Provence : la spiritualité de Sequenza 9.3

Publié le 26 avril 2014 à  12h08 - Dernière mise à  jour le 27 octobre 2022 à  17h49

« Vocello », est un programme composé de psaumes et autres pièces écrits autour de la mort. Il a été donné avec bonheur dans le décor baroquissime de l’église du Saint-Esprit par l’ensemble Sequenza 9.3, le violoncelliste Henri Demarquette et la directrice musicale Catherine Simonpietri.

Un cadre baroque superbe pour une prestation lumineuse de Sequenza 9.3 et Henri Demarquette (Photo Caroline Doutre)
Un cadre baroque superbe pour une prestation lumineuse de Sequenza 9.3 et Henri Demarquette (Photo Caroline Doutre)
Après Pygmalion à la cathédrale Saint-Sauveur, l’ensemble Séquenza 9.3 a définitivement prouvé, vendredi soir au Saint-Esprit, qu’il était judicieux pour un festival comme celui de Pâques de fréquenter des lieux qui donnent aux œuvres interprétées toute leur spiritualité. Et même si les acoustiques ne sont pas des meilleures, la réverbération, les retours, donnent de l’épaisseur au chant. Et comme ces concerts ne sont pas destinés à graver un disque, ce sont des choses qui sont permises.
Bref, Sequenza 9.3 et Henri Demarquette, c’était somptueux. Par la qualité des voix, tout d’abord, avec des soprani assurées, sans vibrato, puissantes, avec des basses profondes, sombres, et de la qualité à toutes les autres tessitures. Nul besoin, dès lors, d’être nombreux pour faire de la belle musique. L’apport du violoncelle d’Henri Demarquette pour ce programme est idéal, l’instrument parfait pour dialoguer avec les voix, pour apporter le « plus » de sensibilité et de passion. Et comme le musicien est totalement associé au projet, son investissement de tous les instants confère à sa prestation une réelle luminosité.
Pour diriger ce programme idéalement composé, alternant des pièces anciennes et d’autres contemporaines, Catherine Simonpietri impose sa lecture avec beaucoup de personnalité. Le «miserere» de Gregorio Allegri tire des frissons. C’est le paroxysme de ce programme. Tout est parfait et on aimerait que le chant ne s’arrête jamais. Il le faut bien, pourtant, si on veut entendre la création mondiale du «Stabat Mater» d’Eric Tanguy, commande de l’ensemble Sequenza. L’œuvre s’intègre parfaitement au cœur de ce programme. Ici aussi nous sommes dans l’émotion et le texte de Philippe Le Guillou est illuminé par les voix. Une très intéressante partition qui devrait trouver sa place au répertoire des chœurs car exemplaire de la composition contemporaine pour les voix.
Pour terminer, impossible de passer sous silence la beauté de la transcription du 2ème mouvement de la symphonie n°3 de Gorecki. Là aussi une découverte et un immense bonheur à l’écoute de cette œuvre magistrale. Spiritualité et lumière…
Michel EGEA

Le programme du 27 avril

Capuçon et Pletnev tirent le rideau

Mikhail Pletnev ferme le festival aujourd'hui avec Renaud Capuçon. (Photo Philsayer Gramophone)
Mikhail Pletnev ferme le festival aujourd’hui avec Renaud Capuçon. (Photo Philsayer Gramophone)

C’est en duo avec le pianiste Mikhail Pletnev que Renaud Capuçon, directeur musical du festival mais aussi et surtout violoniste, referme la deuxième édition de la manifestation à 17 heures au GTP. Au programme des deux musiciens : Mozart, Schubert et Beethoven… Il n’est pas sûr que vous trouviez encore des places, mais qui sait ? Téléphonez au 08 2013 2013, avec un peu de chance…

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