Fondation camp des Milles: « Contre la barbarie, Auschwitz est un repère pour toute l’humanité »

Publié le 27 janvier 2015 à  22h30 - Dernière mise à  jour le 27 octobre 2022 à  18h36

« Si l’écho de leur voix faiblit, nous périrons.» Cette citation de Paul Éluard résonne, plus que jamais, comme un appel à la vigilance, pour que les voix des victimes de la Shoah ne s’éteignent jamais. Car ce génocide, exceptionnel dans l’histoire de l’humanité, nous a appris l’horreur moderne, et nous permet de comprendre comment elle advint et de prévenir ainsi son retour. À condition de garder la mémoire vive des clés de compréhension qu’elle nous offre comme repères pour aujourd’hui.

Wagon du Souvenir des Milles est installé sur les lieux même du départ pour la déportation de plus de deux mille hommes, femmes et enfants juifs internés au camp des Mille (Photo Philippe Maillé)
Wagon du Souvenir des Milles est installé sur les lieux même du départ pour la déportation de plus de deux mille hommes, femmes et enfants juifs internés au camp des Mille (Photo Philippe Maillé)
Cérémonie du 70e anniversaire de la libération du camp d’Auschwitz au site-mémorial du Camp des Milles (Photo D.R.)
Cérémonie du 70e anniversaire de la libération du camp d’Auschwitz au site-mémorial du Camp des Milles (Photo D.R.)

La journée Internationale de commémoration en mémoire des victimes de la Shoah et le 70e anniversaire de la libération du camp d’Auschwitz qui s’est tenue ce mardi 27 janvier au Site-mémorial du Camp des Milles a été une occasion forte de rappeler que la mémoire, celle de la Shoah en particulier, est essentielle pour comprendre le présent et le potentiel monstrueux des extrémismes et des racismes.
L’histoire de la Shoah nous montre en effet que les racismes, l’antisémitisme et les intolérances religieuses ont un pouvoir de contamination et un potentiel explosif exceptionnels lorsque le terreau leur est favorable, justifiant une vigilance et une fermeté elles-mêmes exceptionnelles, dès le commencement des engrenages.
Mais cette histoire montre aussi que chacun peut réagir à sa manière et à sa place aux haines et aux intolérances qui ont, et qui peuvent encore, mener au pire. Cette résistance est d’autant plus importante que la passivité d’une majorité est la condition nécessaire pour qu’une minorité extrémiste l’emporte.
Le 11 janvier, marqua à ce titre, un sursaut démocratique ô combien impressionnant, l’affirmation paisible de la force d’un peuple déterminé à affirmer et défendre ses valeurs. Mais ne nous trompons pas : nous faisons face à des tendances lourdes et le combat n’en est qu’à ses débuts. Il faudra vaincre les fanatismes en apprenant à vivre avec ce risque, sans la peur qui ferait sa victoire, mais aussi en traitant les causes profondes, en luttant contre les engrenages racistes, antisémites et xénophobes que cette situation nourrit, et avant tout en essayant de bien les comprendre.
Lors de cette cérémonie Denise Toros Marter, déportée à 16 ans à Auschwitz puis un jeune élu du Conseil Régional des Jeunes, Cyprien Fonvielle représentant la Fondation du Camp des Milles-Mémoire et Éducation, Serge Coen représentant le Crif Marseille Provence, le Général Alain Chopin représentant Marseille Provence Métropole, Maryse Joissains Masini, Maire d’Aix en Provence et Présidente de la Communauté du Pays d’Aix, André Guide représentant le Conseil Général, Gaëlle Lenfant, représentant le Conseil Régional puis Michel Cadot, Préfet de Région, ont pris successivement la parole. Ces interventions ont succédé à l’émouvante lecture des noms des enfants et adolescents déportés du Camp des Milles vers Auschwitz par des enfants écoles des Milles, en présence d’élèves du Lycée Militaire et du lycée Cézanne d’Aix-en-Provence ainsi que du collège Louis Armand de Marseille et des jeunes élus du Conseil Régional des Jeunes.
Cette commémoration a été suivie, d’un après-midi pédagogique proposé aux scolaires présents au le Site-mémorial : avec la projection du film « Auschwitz, voyage au bout de l’enfer », de témoignages de Mme Denise Toros Marter, déportée à 16 ans, Sydney Chouraqui (engagé volontaire dans les Forces Françaises Libres), Louis Monguilan (résistant déporté à Mauthausen) et Robert Mizrahi, enfant sauvé par l’OSE (Oeuvre de Secours aux Enfants) et ancien Président du Comité Français pour Yad Vashem.

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