Habitat indigne à Marseille. Julien Denormandie: « C’est pied à pied, mètre après mètre, que nous trouverons des solutions pour chacun »

Publié le 23 avril 2019 à  12h42 - Dernière mise à  jour le 29 octobre 2022 à  13h47

Julien Denormandie, ministre du Logement et de la Ville, s’est rendu à l’Espace d’accueil des personnes évacuées, rue Beauvau à Marseille. A son arrivée, il est interpellé par les associations et collectifs d’habitants, mobilisés depuis la catastrophe de la rue d’Aubagne, le 5 novembre 2018, où 8 personnes ont perdu la vie. Aujourd’hui, ce sont près de 3 000 personnes qui ont dû quitter leur logement à la suite d’arrêtés de péril pris par la ville de Marseille.

Julien Denormandie, ministre du Logement et de la Ville, s'est rendu à l’Espace d’accueil des personnes évacuées, rue Beauvau à Marseille (Photo Robert Poulain)
Julien Denormandie, ministre du Logement et de la Ville, s’est rendu à l’Espace d’accueil des personnes évacuées, rue Beauvau à Marseille (Photo Robert Poulain)
Julien Denormandie auprès d'un couple de délogés accompagné d'un travailleur social (Photo Mireille Bianciotto)
Julien Denormandie auprès d’un couple de délogés accompagné d’un travailleur social (Photo Mireille Bianciotto)
son_copie_petit-343.jpgDevant la presse et aux côtés d’Arlette Fructus, adjointe au maire de Marseille en charge du logement, le ministre revient sur la création de cet espace d’accueil, d’un coût d’environ 1,3 million d’euros, cofinancé par l’État et la ville de Marseille et géré par France Horizon. Il indique partager la souffrance des personnes évacuées, encore logées à l’hôtel, explique agir pour que des solutions soient trouvées le plus rapidement possible, tout en rappelant que, en ce domaine, la compétence revient à la Mairie et la Métropole Aix-Marseille Provence. Et d’écarter l’idée de réquisitions car, indique-t-il: «Est-ce que vous croyez que les personnes puissent attendre 2 ou 3 ans qu’on aille réquisitionner ?». En revanche, il met en exergue, les actions mises en place pour trouver des logements vacants, notamment grâce aux informations des associations et collectifs locaux. Il signale avoir personnellement appelé les trois plus gros propriétaires de la Rue de la République ce qui a permis de trouver «plus de 80 logements et à terme plus de 100, 120 … Il y a déjà 53 familles qui y sont logés, est-ce que c’est suffisant ? Non, mais c’est un pas». De même a été évoqué la caserne du Muy. «Je me suis renseigné. Il y a effectivement 18 logements que l’État n’utilisait pas ce qui est scandaleux. Des travaux sont réalisés les logements seront disponibles dans quelques mois». Ajoute qu’une action est menée avec les bailleurs sociaux «pour aller identifier tous les logements vacants, en lien avec la Mairie. C’est pied à pied, mètre après mètre, que nous trouverons des solutions pour chacun». Interpellé sur la lenteur des réintégrations, le ministre constate que les fonctionnaires municipaux travaillent, nuit et jour, depuis des mois et des mois » et qu’il va «les épauler» avec les experts de l’Agence Nationale de l’Habitat, pour que une fois les travaux de réhabilitation réalisés les habitants retournent chez eux, aussi vite que possible. Il rend hommage aux nombreux «fonctionnaires (municipaux) qui mouillent la chemise» et à l’adjointe au logement, Arlette Fructus qui évoque à son tour le travail accompli. Julien Denormandie s’engage «à revenir, à identifier des logements, autant que nécessaire»et «tant que vous aurez des personnes qui ont encore ce sentiment de détresse, d’abandon». Puis annonce son 2e chantier, la requalification du centre ville, «comment reconstruit-on Marseille? Comment faire en sorte que Marseille reste cette ville populaire que l’on aime»… Entretien avec Julien Denormandie et Arlette Fructus julien_denormandie_et_arlette_fructus_12_04_2019.mp3 Propos recueillis par Mireille BIANCIOTTO

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