ITER : € 2,6 milliards de contrats pour les entreprises françaises dont 79% en Paca

A l’occasion d’une conférence de la SFEN Paca Corse, le 11 décembre à Marseille, le directeur général de l’organisation internationale ITER (ITER Organization), Bernard Bigot, a fait un point complet du projet. Non sans rappeler le contexte général (énergétique, climatique…) dans lequel il se place.

Et tout d’abord, une «finitude» des ressources fossiles (pétrole, gaz, charbon) dont le monde a pris conscience, en même temps que de leur impact négatif sur le climat, comme principaux émetteurs de gaz à effet de serre. Ces ressources fossiles assurent toujours 80% de la consommation d’énergie primaire dans le monde, contre 10,5% pour les renouvelables, 5% pour le nucléaire et 5% pour l’hydraulique.

Pour satisfaire l’augmentation prévue de la la consommation d’énergie – de près de 75% à 23 milliards de tep/an), et en particulier de la consommation d’électricité (+60% d’ici 2030 et + 80% d’ici 2040 selon l’Agence internationale de l’énergie) figurent les énergies renouvelables, le nucléaire de fission et la fusion. Aujourd’hui, l’électricité qui compte pour un tiers de la consommation d’énergie est produite à 68% à partir des énergies carbonées, 16,2% à partir de l’hydraulique, 13,4% par le nucléaire et 3,3% par les énergies renouvelables. Or il faudra satisfaire l’accès à l’électricité des 1,26 milliard de personnes qui en sont encore privées ainsi que les nouveaux habitants de la planète qui devrait dépasser les 9 milliards en 2050.

ITER dont l’objectif est de démontrer la faisabilité technique de la fusion représente un espoir pour assurer à très long terme la production d’une électricité durable. Le projet dont la construction est en cours sur le site de Cadarache, « avance ». Quelque 640 personnels ITER, et autant de sous-traitants y travaillent; 2000 personnes au total si on inclut les personnels des sept (dont l’Union européenne qui compte pour un) pays impliqués dans le projet.

Les composants fabriqués dans les pays membres ont commencé à arriver début 2015: d’ici la fin de l’année, huit convois XXL auront emprunté l’itinéraire ITER entre Fos et Cadarache; avec une « première » pour les deux derniers, en décembre, qui auront acheminé les premiers composants destinés à la machine elle-même, soit 12 des 54 cryostats qu’elle comptera (fabriqués par l’Inde). Seuls, les aimants annulaires (PF colis) trop encombrants pour être transportés par voie routière seront assemblés sur site. Avant d’être intégrés dans la machine, les composants seront apprêtés et pré-assemblés dans ce bâtiment de 6 000 m2 , haut de 60 mètres, dont la toiture (730 tonnes) a été mise en place le 10 septembre 2015.

Quelque € 7 milliards ont été engagés à ce jour dans la construction et la fabrication; dont € 4,4 milliards pour la construction. Les entreprises françaises ont engrangé 51% de ces sommes (€ 2,6 milliards) . Sur le site, 288 entreprises sont présentes, dont 84% sont françaises et 8% espagnoles. Par département, ce sont les Bouches du Rhône qui se taillent la part du lion, avec 51% du montant des contrats de construction ( ou € 1,303 milliard), avant les Alpes de Haute Provence (15%), le Vaucluse (8%) et le Var (3%). A proximité immédiate du site, une vingtaine d’entreprises ont déjà créé plus de 400 emplois.

Tout ceci est à mettre au compte des retombées positives du projet. Pour ce qui est des préoccupations : le calendrier et le coût global, le directeur général d’ITER a indiqué qu »il avait présenté au dernier conseil ITER tenu en novembre dernier, un calendrier complet jusqu’à la délivrance du premier plasma, ainsi que les ressources correspondantes. Le Conseil ne se prononcera qu’en juin 2016
ENERGYMED

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