Présidentielle – Jean-Luc Mélenchon: l’homme de Paix rencontre « Marseille l’insoumise à jamais »

Publié le 9 avril 2017 à  23h38 - Dernière mise à  jour le 29 novembre 2022 à  12h30

Jean-Luc Mélenchon entouré par plusieurs dizaines milliers de personnes sur le Vieux-Port (Photo Robert Poulain)
Jean-Luc Mélenchon entouré par plusieurs dizaines milliers de personnes sur le Vieux-Port (Photo Robert Poulain)
(Photo Robert Poulain)
(Photo Robert Poulain)
(Photo Robert Poulain)
(Photo Robert Poulain)

En ce dimanche des Rameaux, Jean-Luc Mélenchon s’est adressé au public marseillais, venu en nombre, avec une bouture d’olivier, comme un espoir, se présentant, avec gravité, comme le candidat de la Paix. «Si vous votez pour les candidats de la guerre ne vous étonnez pas si elle arrive», prévient-il. Un discours entrecoupé par la foule par de nombreux « Président, Président » ou encore « Dégagez, dégagez » lorsqu’il s’en prend à ses adversaires. Un Mélenchon, porté par les sondages «la victoire est là, ça se voit, ça se sent, à portée de nos efforts», un tribun qui, une nouvelle fois, a su être lyrique en concluant son propos par un texte du poète grec Yannis Ritsos. Un candidat de la France insoumise qui, outre les tensions internationales a évoqué la situation économique tant nationale: «Les riches en France vivent au-dessus de nos moyens» qu’européenne.
Mais, avant tout, Jean-Luc Mélenchon a parlé de la Méditerranée, «comme la vague toujours recommencée». «Nous voici reliés par ce fil rouge qui court le long de ces rivages depuis l’invention de la démocratie et de la philosophie par les Grecs, par Averroès, la renaissance et la clameur de la Déclaration des Droits de l’Homme». Dénonce la Méditerranée cimetière où ont disparu 30 000 migrants. «Nous voici réunis devant la mer violette. Écoutez vous autres, écoutez, c’est le silence de la mort». Et d’observer une minute de silence. Fustige alors «les traités illégaux». Juge: «l’immigration est toujours un exil forcé». Et considère qu’il faut en finir avec «le lâche abandon» qui conduit les pays du Sud à gérer seuls les changements climatiques.
Il en vient à la Paix, avançant: «Des guerres ont la religion pour prétexte mais derrière il n’y a jamais qu’une dispute pour accaparer les matières premières. Les voyous n’ont jamais fait que suivre les pipelines et les gazoducs». «Nous, déclare-t-il, nous avons refusé de choisir nos criminels préférés. Nous n’avons d’admiration que pour ceux qui nous ressemblent le plus, les femmes kurdes de Kobané». Critique l’intervention américaine en Syrie, sans accords internationaux «et qui, pourtant a transformé un homme dénoncé voilà peu comme fou et sexiste, en chevalier blanc de l’Ordre pourri». Et c’est sous un tonnerre d’applaudissements qu’il affiche sa volonté de sortir de l’Otan. Aborde ensuite la question de l’Ukraine, plaide pour «une offre sensée qui permette aux parties concernées de commencer les négociations». Jean-Luc Mélenchon n’élude pas la situation de la France: «Il faut permettre à chacun de vivre dignement avec une paye qui le permette. Nous ramènerons le temps de travail à 35 heures. La Loi redeviendra la même pour tous. Nous abolirons la Loi El Khomri et vous voterez contre tous ceux qui ont osé la faire passer. Et nous instaurerons la vertu en politique. (…). Je ferais ma part de travail, faites la vôtre». Il rend alors hommage à Marseille qu’«aucun mot ne parvient jamais à qualifier, Marseille l’insoumise à jamais. Marseille qui a vu le jour parce que une femme d’ici a préféré à tous ses prétendants un migrant grec». Revient sur les sondages: «La France était, paraît-il, vouée à choisir entre l’extrême-droite, un système condamnant notre peuple et l’extrême marché qui transforme la misère, l’exploitation, en or et en argent». Pour lui, c’était sans compter sur le peuple qui attend une autre politique. Et Jean-Luc Mélenchon entend bien voir se poursuivre la dynamique qui le place maintenant devant François Fillon, selon le dernier sondage réalisé par Kantar Sofres-Onepoint, prenant ainsi la 3e place dans la course à l’Élysée.
Michel CAIRE

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