L’Année de la Corée en France a conquis les publics français

Publié le 1 septembre 2016 à  18h06 - Dernière mise à  jour le 28 octobre 2022 à  15h34

Le premier volet de l’Année croisée France-Corée 2015-2016 qui commémore le 130e anniversaire des relations diplomatiques entre les deux pays, l’Année de la Corée en France s’est achevée ce 30 août 2016, en présence de Kim Jong-deok, ministre de la Culture, des Sports et du Tourisme de la République de Corée, de Henri Loyrette président de l’Année France-Corée 2015-2016 pour la France et de Bruno Foucher, président de l’Institut français, opérateur des Saisons et Années croisées. Avec plus de 245 événements à dominante culturelle mais touchant également à l’économie, l’éducation, la recherche, le sport ou la gastronomie, l’Année de la Corée en France a attiré un public nombreux et curieux de découvrir la culture coréenne, une culture millénaire à la foisonnante créativité contemporaine. Plus de 2 millions de personnes ont assisté aux différentes manifestations qui se sont déroulées dans une soixantaine de villes dont Paris, Marseille, Lyon, Lille, Strasbourg, Limoges, Nice ou Toulouse, qui ont programmé de riches «Focus» coréens.

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Une grande variété d’événements

Interrogeant sans cesse les rapports entre tradition et modernité, la programmation, proposée par les deux commissaires Agnès Benayer et Choe Junho, a laissé place à une grande variété d’événements, jusqu’au vernissage de l’exposition «Korea On/off» à la Cité Internationale des Arts.
L’Année de la Corée en France aura permis au public de découvrir nombre de rites millénaires ou de formes artistiques ancestrales, pour la plupart encore inédits en France comme le rituel royal «Jongmyo Jeryak» montré en ouverture de l’Année France-Corée, le 18 septembre 2015, au Théâtre national de Chaillot, le sulfureux changgeuk «Madame Ong» au Théâtre de la Ville, le pansori «Le dit du Palais des mers» au Théâtre des Bouffes du Nord ou le rituel chamanique de Kim Kum-hwa, Trésor national vivant, tous deux donnés dans le cadre du Festival d’Automne à Paris.
Parmi les grandes expositions permettant d’appréhender la diversité du patrimoine coréen, « Korea Now » investit le Musée des Arts décoratifs avec plus de 700 pièces dans le domaine du graphisme, du design et de la mode, le Musée Guimet présenta 3 expositions dont « Tigres de papier, 5 siècles de peinture en Corée », la céramique fut à l’honneur au Grand Palais avec « La Terre, le Feu, l’Esprit », à Limoges à la Fondation Bernardaud et à la Biennale de Vallauris dans ses formes plus contemporaines.
Dans le domaine de l’art contemporain, le Musée Cernuschi avec «Séoul Paris Séoul» a rendu hommage aux artistes coréens vivant ou ayant vécu à Paris tandis que l’effervescence de la création contemporaine s’exprima particulièrement à «Art Paris Art Fair », au «Printemps de l’Art Contemporain» à Marseille, à travers les expositions «Séoul vite vite !» au Tripostal de Lille, «The futur is now» à La Friche Belle de mai ou encore à travers les cartes blanches données à des artistes de renommée internationale : Lee Bul au Palais de Tokyo, Bae Bien U à Chambord, Kim Sooja ou Haegue Yang respectivement aux Centres Pompidou Metz et Paris.
En danse, Euh-me Ahn enchanta les foules au Carreau du Temple et lors de sa tournée des «Dancing grandmothers» dans toute la France ; les Rencontres chorégraphiques de Seine-Saint-Denis permirent de découvrir les écritures singulières de nombreuses compagnies comme ce fut le cas lors du Focus coréen donné en juin au Théâtre national de Chaillot.
Tout aussi éclectique, la programmation musicale a accueilli le «Korean Symphony Orchestra» à Compiègne et aux Flâneries musicales de Reims, les concerts de la compositrice Unsuk Chin à la Philharmonie de Paris, un grand focus jazz au festival «Jazz sous les Pommiers» à Coutances… De nombreux groupes de musique electro ont tourné dans plusieurs villes lors de la «Technoparade», des «Nuits Sonores» de Lyon sans oublier le grand concert de K-Pop qui a enflammé l’Accor Arena.

La Corée fut pour la première fois invitée d’honneur à Livre Paris 2016

La Corée fut pour la première fois invitée d’honneur à Livre Paris 2016 offrant aux publics l’occasion de faire connaissance avec sa littérature très vivace et, dans le domaine du cinéma coréen, déjà mieux connu en France, le cycle «Séoul hypnoptique» au Forum des Images, la rétrospective consacrée à Im Kwon Taek à la Cinémathèque française ont ravi les cinéphiles, à l’instar des cycles de films coréens programmés par le Festival des 3 Continents à Nantes, le Festival des Cinémas d’Asie de Vesoul, le FID à Marseille ou encore le Festival d’animation d’Annecy. Enfin, plusieurs manifestations pluri-disciplinaires ont été organisées tel le «Printemps coréen» à Nantes, «Made in Asia» à Toulouse ou «la Corée d’ici» à Montpellier.
Parmi les manifestations non artistiques, la gastronomie coréenne a particulièrement séduit les publics français qui ont pu s’initier à ses spécialités au «Street Food Temple» au Carreau du Temple.
La journée du 24 mars consacrée à la Corée dans les établissements scolaires a permis de sensibiliser les plus jeunes à la culture coréenne dont ils sont de plus en plus nombreux en France à apprendre la langue. A cette occasion, les académies de Paris, Créteil, Rouen ont préparé un «Festival des saveurs» croisé avec plusieurs académies coréennes qui célébraient le même jour la Journée de la France en Corée.
Dans les domaines de l’économie se sont tenus plusieurs Forums dont celui des Industries innovantes à Bercy et de nombreuses rencontres professionnelles ont eu lieu entre les acteurs français et coréens notamment dans le domaine de l’économie créative.

L’Année de la Corée en France a également stimulé la recherche et la coopération scientifique

L’Année de la Corée en France a également stimulé la recherche et la coopération scientifique, ce qu’illustrent l’exposition « la Corée des Origines », présentée à Tautavel et au Musée de l’Homme ou la construction commune d’un robot entre les FabLab d’Universcience et du Gwaechon Science Center de Séoul.
L’Année de la Corée en France a par ailleurs initié de fructueuses rencontres entre les artistes et les institutions des deux pays.
La création de José Montalvo avec la Compagnie nationale de Corée, « Shiganè naï » est emblématique de ce dialogue. Elle fut présentée au Théâtre national de Chaillot et au Théâtre national de Corée, en mars en ouverture de l’Année de la France en Corée. Le metteur en scène Arthur Nauzyciel a créé la pièce « L’Empire des lumières » adaptée du roman éponyme de Kim Young –ha, jouée au Théâtre Myeongdong à Séoul puis au CDN d’Orléans ; la trompettiste Airelle Besson a créé pour You Sun Nah une composition que la chanteuse coréenne a interprété au «Festival Jazz sous les Pommiers» et qui sera jouée en octobre en retour, au Jarasum Festival en Corée.
Les collaborations entre les institutions françaises et coréennes ont été d’autant plus fécondes que la programmation de l’Année de la Corée en France a été pensée « en miroir » avec celle de l’Année de la France en Corée qui se déroule actuellement jusqu’en décembre 2016.
Ainsi de nombreux échanges ont été initiés entre le Musée d’art moderne et contemporain à Séoul et la Friche Belle de mai à Marseille, le Théâtre de la Ville et le LG Arts Center, le Palais de Tokyo et le Seoul Museum of Art, le Théâtre national de Chaillot et le Théâtre national de Corée, le Centre national des arts du cirque et le Seoul Street Arts Creation Center, le Centre de Musique Baroque de Versailles et l’Université de Hanyang, le Muséum d’histoire naturelle et la Cité de l’espace à Toulouse avec le Gwaechon Science Center de Séoul et le Space Science Center de Naro…
La coopération culturelle durable doit se poursuivre après 2016 et qui s’inscrit dans la mise en œuvre du plan d’action pour le partenariat global du XXIe siècle ratifié par les deux chefs d’Etat. Alors que l’Année de la France bat son plein en Corée, plusieurs M.O.U (Memorandum of Understanding ) significatifs ont d’ores et déjà été signés entre les deux pays pour une coopération culturelle durable, pour la reconnaissance mutuelle des diplômes et des études en vue de favoriser la mobilité étudiante entre les deux pays ou pour le soutien aux start-up françaises et coréennes à l’innovation, pour le dialogue économique ou encore pour la promotion du tourisme et la coopération sportive.

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