L’OCDE présente à Marseille deux rapports : le panorama des régions et Investir ensemble-Vers une gouvernance multi-niveaux plus efficace

Publié le 5 décembre 2013 à  23h30 - Dernière mise à  jour le 27 octobre 2022 à  17h10

Angel Gurria, le secrétaire général de l'OCDE présente à Marseille deux rapports :  le panorama des régions et Investir ensemble-Vers une gouvernance multi-niveaux plus efficace
Angel Gurria, le secrétaire général de l’OCDE présente à Marseille deux rapports : le panorama des régions et Investir ensemble-Vers une gouvernance multi-niveaux plus efficace
L’Organisation de Coopération et de Développement Économiques (OCDE) tient à Marseille une réunion interministérielle les 5 et 6 décembre à l’occasion de laquelle elle lance deux rapports. Le matin, deux rapports ont été présentés concernant le panorama des régions et Investir ensemble-Vers une gouvernance multi-niveaux plus efficace. L’après-midi l’OCDE a remis à Marylise Lebranchu, ministre de la Réforme de l’État, une étude de cas sur la région métropolitaine Aix-Marseille.
Michel Vauzelle, le Président de la région Provence Alpes Côte d’Azur a insisté, sur l’importance des régions pour favoriser un développement harmonieux des territoires et donc, sur la pertinence d’associer les présidents des régions aux travaux de l’OCDE dont il a, par ailleurs, souligné l’excellence.
Angel Gurria, le secrétaire général de l’OCDE, indique : « Plus de 5 ans après le début de la crise, la reprise demeure fragile. Nous sommes inquiets de ce qui se passe sur le terrain, de l’accentuation du chômage à long terme. De plus en plus de jeunes aujourd’hui ne sont ni dans un parcours de formation ni dans le monde du travail ».
Il poursuit : « Une des séquelles les plus préjudiciables de la crise économique réside dans le creusement des inégalités. Nos études montrent que, au sein d’un même pays, l’endroit où vous vivez détermine dans une large mesure votre niveau de vie et les possibilités qui s’offrent à vous ».
Il précise : « Le panorama des régions de l’OCDE montre que plusieurs pays durement touchés par la crise : notamment l’Irlande, la Grèce et l’Italie, mais également le Danemark et la république Slovaque, ont vu l’écart se creuser en terme de PIB par habitant entre les régions les plus riches et les régions les plus pauvres entre 2008 et 2010 ». L’écart pouvant aller jusqu’à 50% « et ne cesse de croître. Et lorsqu’un tassement se fait jour, il est dû à l’appauvrissement des régions les plus riches ».

Les 10% des régions les plus dynamiques de l’OCDE ont représenté 39% de la croissance de l’emploi

Angel Gurria ajoute : « L’écart entre le revenu médian des ménages des régions les plus riches et celui des régions les plus pauvres est le plus fort aux États-Unis, au Chili et en Slovaquie et le plus faible au Danemark, en Autriche et en Belgique ».
Le chômage reste un défi majeur, le chômage des jeunes atteignant 50% ou plus dans certaines régions d’Espagne, d’Italie et de Grèce. Dans 10 pays de l’OCDE, plus de 40% de l’augmentation du chômage observée ces dernières années sont concentrées dans une seule région. Au total les 10% des régions les plus dynamiques de l’OCDE ont représenté 39% de la croissance de l’emploi (entre 1999 et 2012) et 42% de la progression du PIB (entre 1995 et 2010).
« Il nous faut nous intéresser au plus près aux régions et aux villes de nos pays pour relever les défis les plus urgents », avance-t-il.
Alors, pour le Secrétaire général : « Les autorités régionales, municipales et locales sont en première ligne pour construire une croissance économique plus équitable et plus durable. Améliorer la coordination et l’efficacité de l’investissement public entre les divers niveaux de gouvernement contribue largement à rétablir la confiance dans l’avenir dont nos sociétés ont actuellement besoin ».
Il souligne : « Les pouvoirs publics à l’échelon des régions et des villes, au nombre d’environ 141 000 dans la zone OCDE, ont réalisé 40% des dépenses publiques totales et 72% des plus de 1 000 milliards de dollars d’investissements publics directs annuels en faveur de la croissance et de la compétitivité ». Mais, du fait de la crise, « les autorités internationales ont réduit l’investissement direct par habitant de 7% entre 2007 et 2012, il ne faut alors pas s’étonner que le développement ne soit pas au rendez-vous ».
Dans ce contexte, le rapport « Investir ensemble » juge : « La coordination entre autorités nationales et infranationales doit être améliorée pour rendre l’investissement plus efficace. Une meilleure coordination entre secteurs de l’action publique permet d’éviter d’œuvrer en faveur d’objectifs contradictoires et peut être une source d’économies ».
Michel CAIRE

Michel Vauzelle plaide pour les Régions

Michel Vauzelle, le Président de la Région Provence Alpes Côte d’Azur, apprécie la qualité, des travaux, considère qu’ils représentent une aide, avant de plaider : « Lorsque vous organisez une conférence sur les villes et les régions, peut-être pourriez-vous inviter, en sus des ministres, les présidents de Région. Les Etats se font entendre, les Villes aussi, les Régions moins. Pourtant ces dernières sont des lieux de démocratie de proximité on ne peut plus nécessaire. Surtout en cette période où la démocratie est en danger il est important de rapprocher la gouvernance des citoyens. Et elles apportent un autre regard que les Villes qui sont confrontées aux problèmes de sécurité, de propreté, de ghettoïsation… De plus, la mégapole n’est pas notre modèle. Il faut retrouver un aménagement à la française, offrant une harmonie des territoires. D’autant qu’aujourd’hui les nouvelles technologies permettent une meilleure répartition des activités sur un territoire. »
M.C.

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