L’aéroport Marseille-Provence franchit la barre des 9 millions de passagers

Publié le 15 janvier 2018 à  15h03 - Dernière mise à  jour le 29 octobre 2022 à  13h46

Les indicateurs sont au vert : la barre des 9 millions de passagers franchie, un nouveau record de 56 000 tonnes de fret traité et un chiffre d’affaires en hausse de 5%, à 140M€. Une vitalité économique et une solidité financière de bon augure alors que, AMP poursuit ses investissements dans l’optique de donner vie à l’aéroport de demain.

Philippe Bernand, Jean-Paul Ourliac, Julien Boullay ont présenté le bilan 2017 de l'aéroport Marseille-Provence  (Photo Robert Poulain)
Philippe Bernand, Jean-Paul Ourliac, Julien Boullay ont présenté le bilan 2017 de l’aéroport Marseille-Provence (Photo Robert Poulain)
(Photo Robert Poulain)
(Photo Robert Poulain)
Ça plane pour l’AMP. Il faut dire que l’équipe dirigeante de l’aéroport a toutes les raisons de se frotter les mains, à la vue de ses indicateurs 2017, tous au vert. La preuve par neuf de ce dynamisme, c’est déjà la hausse du nombre de passagers, passant cette année la barre des 9 millions. «Ils sont 526 000 de plus, soit une progression de 6,2% par rapport à l’année précédente, un résultat très satisfaisant. Habituellement, nous connaissons plutôt des taux de l’ordre de 3,5%», analyse Philippe Bernand, le nouveau président du directoire. Cette croissance a été régulière tout au long de l’année, il ne s’agit donc pas d’un seul pic saisonnier. Et ce alors que le nombre de mouvements se trouve en recul… Deux interprétations à ce phénomène : «Cela s’explique par une augmentation du coefficient de remplissage des avions, ainsi que de leur taille moyenne». Une bonne nouvelle pour les riverains, puisque cette activité en hausse ne va donc pas de pair avec une multiplication des nuisances… Dans le détail, les voyageurs ont été quelque 6,6 millions à fréquenter le Terminal 1, une évolution de 4,1% par rapport à 2016, et 2,4 millions à passer par le Terminal 2, un trafic qui a donc bondi de 12,8%. «La plus grosse partie de la croissance a donc été réalisée sur ce dernier, elle est tirée fortement par le low cost», poursuit le président. Pour illustrer le fait, la compagnie Ryanair figure en deuxième place du Top 10 des compagnies aériennes au départ de Marseille en 2017, derrière Hop ! Air France et précédant Air Corsica.

Le Canada en forte hausse

Le trafic a été par ailleurs à 60% international (avec un fort segment Europe, pour les 2/3), il porte lui aussi l’essentiel de la croissance, avec une augmentation de 9% par rapport à l’année précédente (contre 2,4% pour le national). «C’est sur le long courrier que l’on enregistre les meilleures performances, dont une exceptionnelle sur le Canada, affichant une croissance de 80% de passagers supplémentaires et passé de quatre à huit vols par semaine», analyse à son tour Julien Boullay, directeur marketing et communication. Soit cinq par l’opérateur historique, Air Transat, qui en a ajouté un, et trois par la nouvelle venue Air Canada Rouge. «Ce qui représente 10 000 touristes nord américains sur notre sol, dépensant chacun en moyenne près de 1 000€. D’où 10 M€ de retombées économiques supplémentaires pour le territoire», évalue encore le directeur. Autre fait marquant, le retour d’Air Austral en octobre, qui a programmé deux vols hebdomadaires pour la Réunion. Mais, les courts et les moyens courriers ont eux aussi ajouté leur pierre à l’édifice de cette croissance, puisque les low cost Ryanair, EasyJet, Vueling et Volotea se sont bien comportées, notamment via le succès de certaines destinations. C’est le cas de Vueling qui intègre le Top 10 des compagnies aériennes opérant sur AMP grâce au succès de sa ligne sur Alger, lancée en novembre 2016. «2017 a été riche en nouvelles lignes chez EasyJet, Volotea et Ryanair», note encore Julien Boullay. Et selon le directeur, 2018 devrait se poursuivre sur la même lancée.

Desserte aérienne accrue en 2018

C’est forcément l’une des clés pour poursuivre dans la voie de la croissance. «Nous venons de dépasser la barre des 9 millions de passagers, nous visons l’objectif des 13 millions d’ici 2030. Nous considérons donc qu’il y a encore un réservoir de passagers», observe de son côté Jean-Paul Ourliac, président du Conseil de surveillance. Et comment capter cette clientèle, sinon en ménageant les conditions d’une plus grande diversification de l’offre… C’est donc la stratégie de développement de l’équipe dirigeante d’AMP, annonçant une desserte aérienne toujours plus importante en 2018, et notamment 21 nouvelles lignes sur le court et le moyen-courrier. Volotea devrait jouer ici un rôle majeur, avec l’ouverture d’une nouvelle base (deux avions) en avril. «Cela veut dire création de 50 emplois à la clé, et 9 nouvelles lignes en plus des 10 qu’ils opèrent déjà. Cette nouvelle offre vise beaucoup les îles, comme la Crète et Heraklion, Mikonos, Corfou, Palma, Minorque… », reprend Julien Boullay. Mais, dans le sillage de l’Ibérique, d’autres compagnies prévoient d’étendre leur offre. Parmi elles, Hop ! Air France qui ouvre une ligne à destination de Beyrouth, trois vols hebdomadaires «alors qu’il n’y avait plus de vols directs depuis quelques année. Mais il y a aussi beaucoup de compagnies implantées depuis longtemps et qui poursuivent leur croissance. La Lufthansa par exemple va rajouter un vol de nuit sur le hub de Francfort, en ciblant les hommes d’affaires qui doivent travailler très tôt. Turkish Airlines augmentera quant à elle le nombre des vols vers Istanbul, qui passeront en bi-quotidien entre juin et septembre ». Il est par ailleurs à noter le retour de Swiss, avec trois vols hebdomadaires sur Zurich. Sur le national, de nouvelles lignes verront le jour vers Biarritz (Volotea), Caen (Volotea et Hop), Metz-Nancy (Hop) et Toulouse (Twin Jet). Au total, pas moins de 160 lignes directes seront donc proposées par 33 compagnies régulières. «Ce qui devrait permettre de passer la barre des 9,3 millions de passagers en 2018 ».

Le fret pas en reste

Le fret connaît, lui aussi, une performance à la hausse, avec un total de 56 000 tonnes traitées. Le fret express se chiffre à 50 000 tonnes, une activité qui lui permet de se maintenir à la première place des aéroports français et méditerranéens. Celle-ci portée notamment par DHL, «qui est devenu le premier expressiste de la plateforme devant Chronopost. Il recrute, se développe en mètres carrés », avec une surface additionnelle de 1 400 m2 pour 1,4 M€ investis. Ce qui augure de belles perspectives pour 2018, puisque DHL va faire tourner à plein régime ses nouvelles installations. Quant au fret traditionnel, il a connu une belle embellie en 2017 avec une augmentation de 9,4%, «grâce notamment à la venue de nouvelles compagnies, Air Canada et Air Austral, mais aussi à l’activité d’Air Algérie, qui a transporté 2 080 tonnes de marchandises», détaille encore Julien Boullay. Fret et transport de passagers, deux segments en hausse… D’où un chiffre d’affaires à hauteur de 140 M€, en progression de 5% par rapport à 2016.

La modernisation se poursuit

AMP poursuit la mise en œuvre de son plan d’investissement de 500M€ sur 10 ans pour construire l’aéroport de demain. Dans ce cadre, près de 40 M€ ont été investis en 2017, 46 M€ le seront cette année, la phase est ascendante, signe que l’«on rentre dans une période forte d’investissements», prévient Philippe Bernand. Ce qui a déjà permis la livraison, en octobre dernier, de la nouvelle gare routière et du parvis piétonnier. «AMP s’était tourné vers ses clients pour voir comment ils voyaient les évolutions de l’aéroport. Un point important, c’était l’accès aux aérogares et aux parkings avec le souhait de retirer le flux des voitures aux abords de ces aérogares. La circulation est aujourd’hui refondue, plus fluide». La desserte terrestre via les transports en commun, quant à elle, a séduit quelque 1,4 million de passagers en 2017. Cette année, elle représentera 98 destinations locales, 14 départements, 213 navettes quotidiennes et 71 trains.
Doivent suivre maintenant les travaux d’extension et la rénovation du Terminal 2, avec la création de 2 postes avions supplémentaires, deux nouvelles salles d’embarquement et une nouvelle zone de livraison bagages, pour une capacité additionnelle de près de 2 800m2. Livraison prévue : été 2019. «Mais, le point culminant, ce sera quand les travaux du cœur d’aéroport seront enclenchés », la difficulté réside dans le fait qu’ils seront «réalisés sous exploitation». Jusqu’en 2019, il s’agira surtout de prestations intellectuelles et d’études avant travaux, la livraison de ce cœur, conçu par l’architecte Norman Foster, ne devant se faire que horizons 2022 et 2027 pour la darse affectée aux moyens et gros porteurs. Parallèlement à cela, AMP poursuit la modernisation de ses aérogares, avec l’ajout de nouveaux mobiliers pour remplacer les usagés, «une question d’image», appuie Philippe Bernand, la création d’espaces de travail et d’aires de jeux pour les enfants, ainsi que l’implantation de nouvelles bornes d’enregistrement des bagages et de portiques de contrôle automatisé, les sas Parafe, «ce, afin d’améliorer le temps de passage des frontières . Marseille Provence a été précurseur dans l’installation de ces sas, elle en comptera prochainement 23, au lieu de 15», souligne Julien Boullay. Des rénovations et des modernisations qui, bien avant de mettre un pied dans l’avion, permettront «une amélioration de l’expérience passager», selon les termes de Philippe Bernand.
Carole PAYRAU

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