La Chronique du 4e festival de Pâques d’Aix-en-Provence – Un dernier rendez-vous historique

Publié le 4 avril 2016 à  13h11 - Dernière mise à  jour le 27 octobre 2022 à  22h11

De gauche à droite : Renaud Capuçon, Ivry Gitlis, Khatia Buniatishvili, Maxim Vengerov, Nicholas Angelich, Adrien La Marca, Daniel Lozakovitj, Edgar Moreau et Guillaume Chilemme ont participé au concert événement de clôture du 4e festival de Pâques (Photo Caroline Doutre)
De gauche à droite : Renaud Capuçon, Ivry Gitlis, Khatia Buniatishvili, Maxim Vengerov, Nicholas Angelich, Adrien La Marca, Daniel Lozakovitj, Edgar Moreau et Guillaume Chilemme ont participé au concert événement de clôture du 4e festival de Pâques (Photo Caroline Doutre)

Dimanche après-midi, la carte blanche à Renaud Capuçon, directeur artistique de la manifestation, fut un rendez-vous «historique». L’occasion, en effet, de retrouver Ivry Gitlis sur la scène du Grand Théâtre de Provence, aux côtés de la très attentionnée pianiste Khatia Buniatishvili, pour un moment unique. Moment au cours duquel le violoniste entré dans la légende, qui va sur ses 94 ans (il est né le 25 août 1922), a fait entendre à une salle convaincue qu’elle vivait là un moment extraordinaire, au sens propre du terme, le son de son Stradivarius «Le Sancy» de 1713. Au programme de la talentueuse brune piquante et de la légende, trois œuvres de Kreisler et une de Maria Theresia von Paradies. Visiblement très heureux de l’hommage qui lui était rendu, Ivry Gitlis a tenu à remercier chaleureusement Renaud Capuçon d’avoir pensé à lui. L’autre événement du rendez-vous historique fut, assurément, la présence sur scène de Daniel Lozakovitj, violoniste prodige âgé de 14 ans, qui, aux côtés de Renaud Capuçon et devant le piano de Khatia Buniatishvili, a fait forte impression dans cinq pièces pour deux violon et piano de Chostakovitch. Croulant sous les prix et les invitations devant les plus grands orchestres et pour des festivals internationaux l’adolescent, très sûr de lui et pas du tout ému de se retrouver là a fait preuve de maîtrise, d’autorité et de qualité. Nous le reverrons, sans aucun doute, au Festival de Pâques. Autre moment exceptionnel de cette carte blanche, la sonate pour violon et piano de César Franck donnée par Maxim Vengerov et Khatia Bunistishvili avec complicité et élégance. Le concert se terminait avec le quintette pour piano en fa mineur de Johannes Brahms ; aux violons, Renaud Capuçon et Guillaume Chilemme, à l’alto, Adrien La Marca, au violoncelle, Edgar Moreau et au piano Nicholas Angelich qui suppléait la défection de dernière minute, pour cause de santé chancelante, de Martha Argerich. Cinq musiciens à la technique irréprochable, qui se connaissent parfaitement et, qui ont offert au public une interprétation plus dynamique et puissante que romantique. Une façon de voir les choses et un choix artistique assumé avec classe et précision par les artistes. Le rideau s’est donc refermé sur une 4e édition luxueuse qui bat tous les records et sur l’assurance que le Festival de Pâques a encore de beaux jours à vivre devant lui (lire ci-dessous).
Michel EGEA

Le Festival de Pâques bat des records et le Crédit Mutuel – CIC renouvelle son mécénat

Si le Festival de Pâques est né il y a quatre ans, c’est avant tout parce que le Groupe Crédit Mutuel -CIC, présidé alors par Michel Lucas, a décidé d’en devenir le mécène exclusif, apportant aux directeurs artistique et exécutif, Renaud Capuçon et Dominique Bluzet, le nerf de la guerre, c’est à dire un financement susceptible d’assurer une programmation à la hauteur de l’événement. Dimanche après-midi, c’est le même Michel Lucas qui, en présence du directeur général du Groupe, Alain Fradin, a annoncé que le mécénat était renouvelé pour cinq ans à la même hauteur qu’initialement. On subodorait la chose depuis l’an dernier, mais cette officialisation de la part de Michel Lucas, qui vient de céder la présidence du Crédit Mutuel – CIC à Nicolas Théry, a été accueillie avec une grande joie. Il faut dire, et les chiffres qui suivent sont là pour le prouver, qu’en quatre éditions, le Festival de Pâques d’Aix-en-Provence s’est hissé au rang des plus importants de la saison en Europe. La tradition des pays germaniques et du nord s’est bien exportée dans le sud et à Aix-en-Provence tout particulièrement, la ville bénéficiant d’une aura et d’une image de marque positive en matière de tourisme et de culture. Puis, il faut bien l’avouer, à qualité de programmation égale, mieux vaut venir écouter de la musique sous un ciel printanier à Aix-en-Provence que sous les frimas de fin d’hiver à Aix-la-Chapelle !
La quatrième édition était riche de 21 concerts donnés par près de 700 artistes sur une période de treize jours. Et les records sont encore battus. De 8 000 spectateurs en 2013 pour la première édition, on est passé à 21 000 cette année (+ 7% par rapport à 2015) dont 18 200 places payantes sur les concerts et 2 800 places gratuites dans le cadre de «Un Festival pour tous» pour des concerts, rencontres, master classes, etc.
Le taux de fréquentation annoncé est de 93,4% soit une progression de 6,6% par rapport à l’an dernier. Des chiffres qui ne sont certainement pas pour rien dans la décision du mécène… Place désormais à la cinquième édition qui se déroulera du 10 au 23 avril 2017.
M.E.

Un violon pour une élève du conservatoire d’Aix-en-Provence

La remise du violon Crédit Mutuel-CIC. De g. à dr. : Dominique Bluzet, Alycia Gustave, la récipiendaire de l’année, Tess Joly, Bilal al Nemr, Jean-Baptiste Maizières, Pierre Barthel, le luthier, Michel Lucas et Alain Fradin (Photo Caroline Doutre)
La remise du violon Crédit Mutuel-CIC. De g. à dr. : Dominique Bluzet, Alycia Gustave, la récipiendaire de l’année, Tess Joly, Bilal al Nemr, Jean-Baptiste Maizières, Pierre Barthel, le luthier, Michel Lucas et Alain Fradin (Photo Caroline Doutre)

Il y a quatre ans, en devenant mécène, le Crédit Mutuel-CIC décidait de remettre chaque année un instrument réalisé par le luthier Pierre Barthel à un (ou une) jeune musicien (ne) talentueux (se) et promis (e) à un bel avenir pour l’aider dans le démarrage de sa carrière. Ainsi ont été successivement attribués un violon à Bilal Al Nemr, un alto à Tess Joly et un violoncelle à Jean-Baptiste Maizières. Dimanche, en prélude à la carte blanche de Renaud Capuçon, c’est une copie du violon d’Ivry Gitlis qui a été remise à Alycia Gustave par Michel Lucas et Alain Fradin, en présence des directeurs exécutif et artistique. L’objectif étant de constituer un ensemble invité à se produire dans des manifestations organisées par le mécène et les autres partenaires du festival.

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