La Méditerranée, un rêve d’une nuit d’été, Mozart et bien d’autres choses harmonieuses au rendez-vous du Festival International d’Aix-en-Provence

Publié le 3 février 2015 à  18h31 - Dernière mise à  jour le 29 octobre 2022 à  13h44

« Le Songe d’une nuit d’été » de Benjamin Britten retrouve l’Archevêché 24 ans après sa création. Si Titiana (Lillian Watson, en 1991, sur notre photo) sera incarnée cette année par Sandrine Piau, les enfants seront toujours ceux du Trinity boy’s choir. (Photo Festival d’Aix-en-Provence 1991 © Pascal Victor / ArtcomArt)
« Le Songe d’une nuit d’été » de Benjamin Britten retrouve l’Archevêché 24 ans après sa création. Si Titiana (Lillian Watson, en 1991, sur notre photo) sera incarnée cette année par Sandrine Piau, les enfants seront toujours ceux du Trinity boy’s choir. (Photo Festival d’Aix-en-Provence 1991 © Pascal Victor / ArtcomArt)

Les réservations pour l’édition 2015 du Festival International d’Art Lyrique et de Musique d’Aix-en-Provence sont ouvertes. Sur internet depuis lundi dernier, par téléphone ce mercredi 4, puis les 5 et 6 février et au théâtre de l’Archevêché à Aix à partir du samedi 7 février*. D’entrée de jeu, il y a quelques jours, Bernard Foccroulle, le directeur de la manifestation affirmait, face à la presse et aux partenaires du Festival : «La Méditerranée est au cœur de nos préoccupations depuis 2007 et le sera encore plus cette année avec une soirée hommage au festival libanais de Baalbeck qui fête son 60e anniversaire. Nous voulons ainsi ériger la culture en forme de résistance à la barbarie». Fidèle à des convictions profondément ancrées en son for intérieur, Bernard Foccroulle a donc mis en place une programmation «méditerranéenne» avec, outre cette soirée hommage à Baalbeck, deux concerts de l’Orchestre des Jeunes de la Méditerranée (OJM) : le traditionnel concert symphonique et un, plus intimiste, autour de la tradition musicale du bassin méditerranéen et un autre concert consacré aux musiques arabo-andalouses qui font rayonner le métissage culturel mêlant traditions juive, musulmane et chrétienne.
Ce concert, qui a pour titre «L’Esprit d’Essaouira» se place dans la lignée spirituelle du Festival des Andalousies Atlantiques d’Essaouira qui est dirigé par Françoise Atlan et qui avait inspiré, il y a quelques mois, une tribune libre à Bernard Foccroulle.
Par ailleurs, l’une des missions fixées à Émilie Delorme, la directrice de l’Académie Européenne de musique, est de faire rayonner le festival d’Aix et, en particulier les concerts de l’OJM autour de la Méditerranée. Vaste ambition qui se concrétisera dès l’été prochain avec des prestations à Athènes et en Tunisie.
Après une série de rendez-vous accessibles au plus grand nombre et la désormais traditionnelle Parade(s) sur le cours Mirabeau le 26 juin, c’est avec «Alcina» de Haendel que les trois coups seront frappés le 2 juillet au Grand Théâtre de Provence avec, entre autres, le duo Petibon-Jaroussky à l’affiche. Comme annoncé l’an dernier, le cycle Haendel se poursuit à Aix. Mozart, lui, sera dans son «nid» de l’Archevêché pour un « Enlèvement au sérail » mis en scène pas Martin Kusej avec Jérémie Rhorer à la tête du Freiburger Barockorchester. « Dans le contexte, confie Bernard Foccroulle, cette production va avoir une signification particulière. Ici Mozart met en scène la tension entre deux civilisations, entre l’Orient et l’Occident. L’humanité et l’ambiguïté des personnages devraient nous faire ressentir les choses au-delà de leurs apparences.» Mais, assurément, l’événement de cette édition du festival sera la reprise, 24 ans après, de la production du «Songe d’une nuit d’été» de Benjamin Britten, une féérie signée Robert Carsen qui allait mettre sur orbite la carrière du metteur en scène canadien. Qui, parmi ceux qui ont eu le bonheur d’être à l’Archevêché en juillet 1991, ne se souvient plus de James Bowman, Oberon majestueux s’avançant sur le plateau une fleur à la main, vêtu d’une robe de chambre en soie, de mémoire de couleur bleue… Cette production a marqué à jamais l’histoire du Festival et sa reprise, toujours sous la direction d’acteurs de Carsen, sera dirigée par Kazushi Ono, Lawrence Zazzo incarnant Oberon et Sandrine Piau, Titania.
La présence de Peter Sellars chargé de mettre en scène «Iolanta» de Tchaïkovski et «Perséphone» de Stravinsky est aussi un événement majeur de cette édition 2015. «Iolanta», une œuvre terriblement aixoise puisqu’elle conte l’histoire de la fille aveugle du Roi René qui, en découvrant l’amour, recouvre la vue.
Au chapitre des créations, on pourra assister au théâtre du Jeu de Paume à la création européenne en version scénique de «Svadba» (Mariage) un opéra pour six voix de femmes a cappella de Ana Sokolovic. Au Grand Théâtre de Provence, ce sera la création mondiale de la version française du «Monstre du Labyrinthe» de Jonathan Dove, qui réunira 300 chanteurs issus de chœurs amateurs d’enfants, d’adolescents et d’adultes ainsi que des musiciens du London Symphony Orchestra et de l’Orchestre des Jeunes de la Méditerranée, sous la baguette de Sir Simon Rattle.
Puis il y aura, dans l’auditorium du Conservatoire Darius Milhaud, la création de «Be with me now», une quête amoureuse à travers l’opéra européen, imaginée par Julien Fisera.
Et toujours au rayon des nouveautés, Josette Baïz et la compagnie Grenade donneront «Spectres», une pièce pour six danseurs et quatuor à cordes qui sera, pour la circonstance, le quatuor Béla. Cinq grands concerts et quatre récitals sont aussi au programme que vous pouvez découvrir dans son intégralité sur festival-aix.com. C’est l’Orchestre des Jeunes de la Méditerranée qui, cette année encore, tirera le rideau sur la manifestation avec un concert dirigé par Kazushi Ono.
Michel EGEA

Pratique: Aix en Juin . Le programme des manifestations d’Aix en juin sera disponible dès le mois de mai sur festival-aix.com. Le pass à 15 euros (gratuit pour les moins de 30 ans) permet d’accéder à la totalité des spectacles d’Aix en juin ainsi qu’à toutes les manifestations de l’Académie en juillet. L’entrée aux spectacles d’Aix en Juin sans pass est fixée à 5 euros.

*Réservations: Les réservations par internet sont ouvertes. Les réservations par téléphone seulement sont prises mercredi 4 février de 17h30 à 23 heures puis les 5 et 6 février de 10h à 18 heures au 08 20 922 923 (12 cts /min). Les réservations au guichet du théâtre de l’Archevêché débutent le samedi 7 février de 12h à 19 heures. A partir du 10 février, les réservations se font par téléphone ou à la boutique du festival, théâtre de l’archevêché, du mardi au vendredi de 10h à 13 heures et de 14h à 18 heures; le samedi de 10 à 13 heures. A partir du 8 juin, tous les jours de 10 à 19 heures. A partir du 7 février, les réservations sont aussi prises chez les revendeurs : espace culture à Marseille , les magasins FNAC et Digitick.

Articles similaires

Aller au contenu principal