La formule 1 fera son retour en France en 2018, dix ans après le dernier Grand Prix

Publié le 6 décembre 2016 à  9h32 - Dernière mise à  jour le 28 octobre 2022 à  15h45

C’est officiel. En 2018, la France accueillera à nouveau un Grand prix de formule 1, dix ans après la dernière course sur le circuit de Magny-Cours (Nièvre). Ce nouveau Grand Prix de France se tiendra au Castellet (Var), sur le circuit Paul-Ricard. Christian Estrosi, président de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur a officialisé ce retour lors d’une conférence de presse organisée au siège de l’Automobile Club de France à Paris

Christian Estrosi, président de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur a officialisé le retour de la Formule 1 en France lors d'une conférence de presse organisée au siège de l'Automobile Club de France à Paris (Photo D.R.)
Christian Estrosi, président de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur a officialisé le retour de la Formule 1 en France lors d’une conférence de presse organisée au siège de l’Automobile Club de France à Paris (Photo D.R.)

Chez Christian Estrosi c’est tout autant le Président de région Provence-Alpes-Côte d’Azur que le sportif qui se réjouit du retour de la formule 1 en France et tout particulièrement au Castellet où il revient en 2018 pour cinq ans. «Pour évaluer l’impact de l’organisation d’un Grand Prix de Formule 1, indique-t-il, dans notre région, une étude d’impact a été confiée par le Comité Régional du Tourisme au Cabinet Deloitte, qui a rendu récemment ses conclusions, très largement positives. La tenue du Grand Prix représente un budget annuel d’environ 30 millions d’euros avec 16 millions d’euros de recettes directes et 14M€ de subventions publiques. Les retombées économiques totales sont évaluées à 65M€ par Grand Prix pour la région. L’effet de levier des subventions publiques serait donc de 1 pour 5, auquel s’ajoute 500 emplois directs et durables, ainsi que l’attractivité régionale renforcée au niveau touristique et économique». Avouant: «Cela fait un an que nous négocions. Cela ne fait que quelques semaines que les conditions de la réussite sont réunies. Cela ne fait que quelques jours que les choses sont acquises, que j’ai pu trouver un accord avec les promoteurs internationaux de la Formule 1».
Christian Estrosi de se réjouir : «Après 10 ans d’absence, le Grand prix de France aura lieu sur le circuit Paul Ricard» dont Stéphane Clair est le directeur. Parle de ce grand retour de la Formule 1 en France comme «une victoire immense pour les hommes de volonté qui ont permis ce succès». Puis d’expliquer les raisons de l’engagement de la Région: «Certains pourraient se dire pourquoi la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur, quelle motivation, quelle légitimité. Je pense modestement que j’ai une petite légitimité à parler de sport mécanique. Mais ne pensez pas que ce soit ma passion du pilotage, des trajectoires … qui m’ait le plus guidé c’est avant tout mon engagement de responsable public. Une collectivité qui bénéficie de cet équipement devait absolument jouer son rôle au service de son pays et de son économie territoriale».
Et d’expliquer que le propriétaire du Castellet a investi 80M€ depuis 2002 et notamment 15M€ sur les 5 dernières années. 2M€ sont d’ores et déjà prévus en 2017 pour l’amélioration de la piste. «Ce qui nous permet d’affirmer aujourd’hui que la piste est déjà adaptée et de haut niveau pour que des formules 1 puissent y courir», avance-t-il. Pour le président de région «ne pas le faire, le tenter,même si beaucoup pensaient que c’était perdu d’avance, aurait été à l’encontre de mes engagements pris pendant la campagne des régionales». Et de mettre en exergue que «dans une compétition internationale de plus en plus vive, de nombreuses destinations touristiques ont compris l’enjeu de s’appuyer sur de grands événements internationaux, qu’ils soient sportifs ou culturels. La qualité et l’importance de l’offre touristique de la destination a bien-sûr un impact déterminant pour le succès de l’événement. L’effet image d’un grand événement est également un aspect important à prendre en compte. Son impact porte tout autant sur l’économie de la destination que sur sa dimension touristique».
«L’accueil du Grand Prix de Formule1, ajoute-t-il, est également l’occasion de dynamiser une filière industrielle d’excellence. Le circuit Paul Ricard est situé sur le Plateau de Signes, au coeur d’un vaste ensemble économique d’intérêt régional de près de 1 000 hectares, intégrant une zone d’activité de 240 hectares en expansion, l’aéroport international du Castelet et plusieurs infrastructures hôtelières et de loisirs. Plus de la moitié de cet espace pourra être dédiée au développement des axes stratégiques des Industries du futur, dont la mécanique et la mobilité durable». Cite les récentes labellisations des projets Hynovar (Mobilité durable et sport mécanique autour de la filière de l’hydrogène) et Flexgrid (développement d’un smart parc d’activités autour des énergies renouvelables) qui «démontrent de manière concrète l’attractivité du secteur pour l’implantation et le développement de ces filières à haut potentiel.» Le Président de Région note: «D’ores et déjà, il existe un écosystème régional favorable : une cinquantaine d’entreprises, avec en tête, la société Oreca à Signes et le circuit Paul Ricard du Castellet ainsi que l’entreprise Solution F à Venelles. Par ailleurs, des adhérents importants, ST Microelectronics, Visteon, Gemalto, du pôle SCS ont une position affichée sur l’automobile».
rappelle que de nombreuses PME ont des technologies et des savoir-faire qui peuvent intéresser le secteur automobile : RFID, IoT industriel, Applications mobiles et télécoms, Cloud/big data, Sécurité des logiciels embarqués et des systèmes d’identification/authentification.En outre, insiste-t-il, «en terme de positionnement différencié en Provence-Alpes-Côte d’Azur, il existe de forts atouts autour des composants électroniques (Rousset), de la sécurité/cybersécurité des systèmes embarqués et de l’identification, des technologies RFID et IoT, des composants et des briques logicielles pour télécoms. De plus, des entreprises du pôle de compétitivité Optitec proposent des applications pour le secteur automobile : l’entreprise Savimex (Grasse) par exemple qui conçoit et fabrique des afficheurs « tête haute ». Les activités liées aux véhicules électriques (gestion de flotte de véhicules électriques, bornes de recharge) pourraient enfin être rattachées à cette filière».
Considère enfin que l’accueil du Grand Prix de France valorisera «notre politique de formation, en particulier à destination des jeunes de la région Paca. Le sport mécanique de très haute technologie incarné par le Grand Prix de Formule 1 servira de locomotive pour tous les métiers de l’automobile. Il permettra de dynamiser le recrutement d’apprentis sur des métiers de la mécanique, mais également sur un grand nombre d’activités connexes, technologiques, informatiques et jusqu’à la communication événementielle». Dans ce contexte, la Région fédérera à la fois des centres de formation aux métiers de base (Institut de formation automobile des Alpes-Maritimes, CFA Automobile Formation 13, etc.) mais également des formations design (Lycée de la Tourrache, Kedge BS…), des instituts de technologies et des écoles d’ingénieurs et de commerce afin de répondre aux besoins de personnels de la filière.
Durant l’événement, les besoins de main d’œuvre temporaire devront servir de support à de nombreuses opportunités de mises en contact et de stages très attractifs pour de nombreux jeunes pouvant ainsi approcher l’excellence de ces entreprises. Sur les aspects les plus techniques, la formation initiale (Instituts universitaires de technologie, Polytech Marseille, Polytech Nice Sophia, Epitech Nice, Centrale Marseille, etc.) pourrait accompagner ce développement en proposant des parcours en lien direct avec les entreprises du tissu industriel régional.
Pour Christian Estrosi, l’organisation du Grand Prix de France de F1 au Castellet permettra enfin «de s’engager dans un ambitieux programme en faveur de la politique de sécurité routière, en relation étroite avec la Fédération Internationale de l’Automobile (FIA). En accord avec son Président Jean Todt, il a été décidé d’étudier les voies et moyens d’intégrer le plus largement possible ce grand événement dans les politiques de promotion de la sécurité routière de la FIA».
Le Président annonce «Dès le 16 décembre prochain, à l’occasion de l’Assemblée plénière de la Région que je préside, nous acterons la convention constitutive du Groupement d’Intérêt Public (GIP) qui sera mis en place début 2017 et qui aura en charge la promotion de l’événement. Les collectivités territoriales et la Chambre de commerce et d’industrie du Var y apporteront aux alentours de 14M€. La Région Provence-Alpes-Côte d’Azur y sera l’actionnaire majoritaire. Ce GIP disposera d’une garantie bancaire, assurant une sécurisation financière de l’ensemble du dispositif»
Patricia MAILLE-CAIRE

Retour du Grand Prix de France de la F1 dans le Var

Réaction de Renaud Muselier

Renaud Muselier, Président du Comité Régional du Tourisme Provence-Alpes-Côte d’Azur, ne cache pas sa satisfaction: «ce type d’initiative lie immédiatement le tourisme à l’économie, et je tiens à remercier vivement le Président de la Région, Christian Estrosi, qui a lancé et porté ce dossier dès son arrivée avec un vrai succès à la clef. Dans une concurrence mondiale exacerbée c’est une formidable opportunité pour relancer la notoriété de notre destination qui sait accueillir ce type d’événement monde, dans un cadre préservé entre arrière-pays provençal et plages de sable fin de la Côte d’Azur ». L’élu se fait alors l’écho de l’étude d’impact de cet événement que le Comité régional du tourisme vient de recevoir du cabinet Deloitte : «L’impact économique de l’événement pour la région est estimé à 65M€. Le circuit Paul Ricard a une forte notoriété et il est situé dans une région dont la capacité d’accueil touristique est forte. Plus de 66 000 spectateurs sont attendus pour une première édition en 2018, dont un tiers venant de l’étranger. La durée moyenne de séjour est estimée à 4 jours, soit plus de 250 000 nuitées. Il faut aussi intégrer les équipes liées au Grand Prix, soit 3 000 personnes qui resteront en moyenne 5 jours.
Les dépenses attendues des spectateurs et des personnels sont estimées à 36 millions d’euros, hors billetterie. Quant aux dépenses d’organisation, elles sont de 6 millions d’euros. Les retombées économiques totales sont évaluées à 65 millions d’euros à court terme pour la région
». .
Le nombre de spectateurs étrangers représente le plus important potentiel de création de valeur pour la région, avec aussi un impact direct sur l’activité des aéroports de Marseille Provence et Toulon Hyères (fret et trafic passagers) et des aérodromes du Castellet et du Golfe de Saint-Tropez pour les passagers VIP.
A ce sujet, Renaud Muselier sensibilise de nouveau le gouvernement qui a pour projet de ne plus autoriser ces aérodromes à accueillir de passagers internationaux, «ce qui serait d’une grande absurdité : on ne peut pas vouloir développer le tourisme et son économie, et dans le même temps le freiner».

Réaction de Françoise Dumont, Présidente de Var Tourisme

Françoise Dumont, Présidente de Var Tourisme se réjouit du retour du Grand Prix de la Formule 1 au circuit du Castellet après 10 ans d’absence : «C’est une excellente nouvelle pour l’économie varoise, l’emploi ainsi que toute l’activité du secteur du tourisme varois et de la région». Événement international, le Var retrouvera ainsi le rendez-vous mythique qui avait fait sa renommée mondiale avec le Circuit varois Paul Ricard pendant 14 années, de 1971 à 1990. La résonnance de l’événement positionnera la première destination touristique de France après Paris, en haut de l’affiche. Et la Présidente du tourisme du Var d’ajouter : «ce retour va certainement avoir un impact très positif et influencer les autorités à reprogrammer les vols hors Schengen sur l’aéroport du Castellet et de la Môle, actuellement suspendus pour des raisons d’arbitrage économique.»

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