La route de « Magic Tuba Leleu » est passée par le Théâtre du Jeu de Paume d’Aix-en-Provence

Publié le 27 mars 2015 à  19h08 - Dernière mise à  jour le 27 octobre 2022 à  18h47

Thomas Leleu, un look, un tuba, une passion… La musique accessible au plus grand nombre (Photo D.R.)
Thomas Leleu, un look, un tuba, une passion… La musique accessible au plus grand nombre (Photo D.R.)

Le moins que l’on puisse dire, c’est que Thomas Leleu a de la suite dans les idées… En choisissant un jour de pratiquer un instrument familier, puisque paternel, le jeune Thomas a ouvert la porte à une passion torride qu’il entend désormais faire partager à celles et ceux qui le désirent. Recruté, sur concours, tuba solo de l’orchestre de l’Opéra de Marseille alors qu’il n’a que 19 ans, il aurait pu tenir là un bâton de maréchal et vivre tranquillement le reste de sa vie. Mais ce n’est pas trop le style de la maison Leleu et au jeu des sept familles, le fils Thomas s’égaye, s’émancipe et trouve ses voies à force de souffler dans l’embouchure de son monstre de cuivre. Romain, son frère aîné, plus âgé de trois ans, souffle lui aussi. Dans la trompette et avec bonheur. En 2009, le solide gaillard décroche une Victoire de la musique classique. Jaloux, le Thomas ? Pas vraiment à en croire ses dires. Et pourtant… Trois ans plus tard il est récompensé à son tour sur le plateau des Victoires. Et remercie urbi et orbi tous ceux qui ont voté pour lui et pour son encombrant instrument qu’il décide de faire encore plus briller au firmament musical.
Le crâne ceint des lauriers du victorieux, Thomas Leleu engage une croisade d’un nouveau type autour du monde. Le chemin de cette croisade s’est arrêté, il y a quelques jours, au théâtre du Jeu de Paume d’Aix-en-Provence. Le tubiste et son quintette à cordes y célébraient, à quelques jours d’intervalle, la sortie d’un CD. Une heure et quelques minutes pour faire le tour de l’instrument et de ses possibilités. Côté classique avec Saint-Saëns, Delibes, Bizet et Ponchielli, côté plus actuel avec Morricone, Piazzolla, Grapelli… Sans oublier Bernstein pour terminer, comme un pont entre les époques. Avec ses amis de l’Opéra de Marseille Da-Min Kim et Paula Sumane au violon, Xavier Chatillon au violoncelle, avec l’altiste Wissem ben Ammar et le contrebassiste Mathieu Martin, Thomas Leleu a démontré avec talent l’étendue des possibilités sonores, et harmonieuses, que propose le tuba. Chaque interprétation bénéficiant des explications du jeune musicien. Une étape agréable sur une route qui va mener Thomas Leleu vers de nouveaux projets originaux, vers de nouvelles créations car s’il compose lui-même, d’autres grands noms posent des notes sur des partitions à son intention, sans oublier ces master-class qu’il dirige un peu partout dans le monde et, notamment, aux USA où le public est fans du « frenchie », de son look branché et décontracté et de son instrument… Au pays des big bands et des cuivres rois, le contraire eut été étonnant !
Michel EGEA

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