Le 6 juin au Site-Mémorial du Camp des Milles

Publié le 6 juin 2014 à  22h30 - Dernière mise à  jour le 27 octobre 2022 à  17h52

Témoignage de Sidney Chouraqui, co-fondateur du Mémorial, sur l’épopée de la 2e D.B. du Général Leclerc, de la Normandie au « Nid d’Aigle » d’Hitler devant des collégiens et lycéens. «Je n’ai pas donné ma vie mais j’ai pu combattre pour les valeurs qui m’étaient vitales».

Sidney Chouraqui, co-fondateur du Mémorial, a témoigné sur l’épopée de la 2e D.B. du Général Leclerc, de la Normandie au
Sidney Chouraqui, co-fondateur du Mémorial, a témoigné sur l’épopée de la 2e D.B. du Général Leclerc, de la Normandie au
Photo historique de Sydney Chouraqui lors de la libération du camp de Landsberg-Dachau
Photo historique de Sydney Chouraqui lors de la libération du camp de Landsberg-Dachau
Au Site-Mémorial du Camp des Milles, ce vendredi 6 juin a été l’occasion pour de nombreux collégiens et lycéens de mieux comprendre le parcours de ceux qui se sont engagés pour libérer notre pays et pour vaincre les régimes autoritaires et racistes d’Adolf Hitler et de ses complices français.

Le Site-Mémorial a ainsi présenté un entretien avec Sidney Chouraqui, qui s’engagea en Libye dans les Forces françaises libres du général de Gaulle et participa au débarquement avec la 2e Division Blindée du Général Leclerc, à la bataille de Normandie, à la Libération de Paris puis de Strasbourg…
Ce témoignage exceptionnel a été proposé à plusieurs classes dans le cadre d’un atelier spécifiquement consacré au D-Day, Après la visite du Camp des Milles, les élèves, accompagnés de leurs professeurs, ont parcouru une exposition élaborée par la Fondation du Maréchal Leclerc et retraçant l’épopée de la 2e D.B. Installée à l’accueil du Site-Mémorial, en partenariat avec l’ENSOSP, cette exposition est venue introduire le récit de Sidney Chouraqui.

«Des lendemains qui ne chantent pas»

Celui-ci témoigne de l’antisémitisme sous Vichy, avant de raconter les combats de la Libération depuis la Normandie jusqu’à la découverte terrible du camp de Dachau-Landsberg et finalement l’occupation du « Nid d’aigle » d’Hitler à Berchtesgaden le 8 mai 1945, jour de la Victoire. Avec ses camarades de combat, iI y sabre le champagne français «volé par Hitler… parce c’est avant tout un jour qui voit la fin des souffrances de la guerre et de la dictature nazie».
Mais, en ce jour victorieux, il avait aussi compris que les racines du mal étaient profondes et durables, et que les racismes et l’antisémitisme, les injustices et les inégalités, les fanatismes et les extrémismes, continueraient de miner longtemps l’équilibre social et la démocratie. Il évoque ainsi dans son Journal de guerre «des lendemains qui ne chantent pas».

«Ces héros étaient souvent des gens comme nous au départ»

Il explique enfin comment son engagement pour les mêmes valeurs républicaines s’est poursuivi plus tard dans le projet de mémoire et d’éducation du Site-Mémorial du Camp des Milles dont il est l’un des fondateurs, avec quelques autres déportés et résistants et avec son fils Alain, aujourd’hui Président de la Fondation du camp des Milles-Mémoire et Éducation.
«Ces héros étaient souvent des gens comme nous au départ. Et puis ils ont su se mobiliser et s’engager pour la liberté », a-t-on entendu dans la bouche d’une collégienne, en guise de conclusion.

«Le combat pour la dignité humaine n’est jamais définitivement gagné…»

Par cette initiative aussi, le Site-Mémorial du Camp des Milles poursuit sa mission mémorielle et d’éducation citoyenne : s’appuyer sur l’expérience du pire pour mieux comprendre le présent et donner aux jeunes des repères pour vivre ensemble et éviter les engrenages fatals de la haine et des racismes.
«Le combat pour la dignité humaine n’est jamais définitivement gagné… », écrivait Sidney Chouraqui dès la fin de la guerre. «(…) mais l’essentiel est que ce combat ne soit jamais perdu non plus, tant que des hommes et des femmes sont prêts à le mener.»
Les jeunes collégiens et lycéens ont entendu le message de cet Aixois de presque 100 ans. C’est une certitude lorsque l’on voit leur regard en quittant le Site-Mémorial.
O.B.

Articles similaires

Aller au contenu principal