Le Brahms de la Chambre Philharmonique le soir au Grand Théâtre de Provence

Publié le 10 décembre 2015 à  20h13 - Dernière mise à  jour le 27 octobre 2022 à  20h56

L’orchestre de La Chambre Philharmonique et son directeur musical, Emmanuel Krivine, ont découvert la scène du Grand Théâtre de Provence (Photo Agnès Mellon)
L’orchestre de La Chambre Philharmonique et son directeur musical, Emmanuel Krivine, ont découvert la scène du Grand Théâtre de Provence (Photo Agnès Mellon)

C’est avec l’interprétation du Concerto pour violon en ré majeur et de la Symphonie n°3 en fa majeur de Brahms qu’Emmanuel Krivine et les musiciens de «La Chambre Philharmonique» ont décidé d’inaugurer leur résidence aixoise au Grand Théâtre de Provence. La délicieuse Patricia Kopatchinskaja ayant déclaré forfait, c’est Svetlin Roussev qui se retrouvait propulsé au-devant de la scène comme soliste du concerto. Une interprétation léchée, certes, mais manquant singulièrement d’émotion. Un peu comme si le Bulgare avait privilégié la technique au détriment de la passion, ce qui pour servir le romantisme de Brahms est un peu dommage. D’autant plus que le son de l’orchestre qui joue, rappelons-le, sur des instruments d’époque, collait parfaitement à la partition, un son rond, chaud, séduisant. Au « bis », Roussev allait faire valoir les belles sonorités de son Stradivarius «Camposelice» de 1710 pour Bach et un prélude à l’une des multiples suites composées par le cantor de Liepzig.
La deuxième partie de la soirée était donc consacrée à la Symphonie n°3 en fa majeur de Brahms. A la direction de La Chambre Philharmonique, Emmanuel Krivine en livre une lecture très personnelle avec des tempi particuliers, des respirations parfois surprenantes mais jamais malvenues. Cette œuvre, dont le premier et le troisième mouvement sont des «tubes» du romantisme classique, bénéficie du son dont nous parlons plus haut et de cette patine harmonieuse conférée par les instruments anciens et le diapason à son interprétation. Le concert s’achevait sur une «Danse Slave» de Dvorák donnée en bis et fort appréciée par les mélomanes qui étaient venus en grand nombre pour cette première aixoise de la Chambre Philharmonique.
Michel EGEA

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