Le Cado d’Orléans dévoile sa programmation théâtrale 2020-2021

Publié le 10 juin 2020 à  20h08 - Dernière mise à  jour le 31 octobre 2022 à  11h37

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Crise sanitaire oblige, Mademoiselle Julie s’est fait attendre… La pièce de Strindberg mise en scène par Christophe Lidon, dans une nouvelle adaptation de Michael Stampe, prévue au printemps sera finalement à l’affiche du théâtre du Cado Orléans en septembre prochain. Une création avec Sarah Biasini dans le rôle titre qui devrait être un événement. Ayant résisté le théâtre du Cado que Christophe Lidon fait vivre avec l’âme d’un honnête homme, offre donc une saison 2020-2021 des plus alléchantes. Avec des moments rares dont «La mouche» interprétée par Christian Hecq que l’on a pu voir à La Criée de Marseille. Résister et se battre voilà les maîtres mots de toute l’équipe du Cado dont la philosophie est reprise ainsi par Christophe Lidon : «Après une période troublée faite d’inquiétudes et de désarroi, le Centre National de Création Orléans-Loiret reprend sa mission de service public et, avec toute l’énergie et la passion de son équipe, vous propose sa nouvelle saison théâtrale. De mission, il en est effectivement question puisque avec le soutien du département du Loiret et de la ville d’Orléans, notre tâche vise à rassembler autour du spectacle vivant, un public à la recherche d’un théâtre de qualité qui ne néglige pas un divertissement exigeant et populaire…Cette saison plus que jamais, car la vie a besoin des arts pour surmonter les épreuves inattendues.» «Il n’est donc pas inutile, poursuit-il, de reprendre ces trois mots qui nous font avancer : Une « mission » qui nous honore et nous mobilise… Un « service » que nous proposons à l’ensemble du public loirétain en organisant, entre autres, un maillage de transport en car à travers le territoire… Et un « public », enfin, qui nous fait grandir et nous réjouit lorsque nos spectateurs fidèles emplissent les salles.
Alors oui, le Cado vous accueille à nouveau, soucieux de votre santé mais aussi de la préservation de votre enthousiasme. Prêt à relever le défi de répondre à votre soif de théâtre
».

Catherine Arditi dans Madame Zola (Photo J.STEY)
Catherine Arditi dans Madame Zola (Photo J.STEY)

Christophe Lidon évoque une saison où «nous vous proposons d’aiguiser votre curiosité en poussant les portes de lieux surprenants ou intimes: Ainsi, nous allons pénétrer dans l’atelier du grand peintre new-yorkais Rothko (rouge). Puis nous franchirons le seuil de la maison de Madeleine dans son refuge de l’île de Wight (Juste une embellie). Nous nous installerons confortablement dans le salon de l’épouse d’Émile Zola (Madame Zola), et nous visiterons l’appartement familial de l’envahissante Yvonne (Les parents terribles). Nous prendrons place dans le bureau de François Mitterrand (L’Opposition). Et enfin, nous découvrirons le laboratoire artisanal du pittoresque et imaginatif Robert (La Mouche). Cette saison ne serait pas complète sans une nouveauté : « la Cerise sur le Cado ! » Une proposition de spectacle excitante, hors abonnement mais à un tarif privilégié. Ainsi nous souhaitons partager avec vous le plaisir d’accompagner Alex Lutz et son cheval sur notre scène. Pour finir, cette année, découvrez les images de nos spectacles en flashant les QR codes avec votre smartphone ou votre tablette. Après ce confinement qui restera dans nos mémoires, nous allons pouvoir grâce au théâtre traverser la vie toutes portes ouvertes ! » On ne saurait mieux dire.

«Rouge» avec un grand Nils Arestrup en «presque» ouverture

Nils Arestrup dans
Nils Arestrup dans

Avec pour commencer du 2 au 16 octobre la pièce «Rouge» de John Logan proposée dans la version française de Jean-Marie Besset et la mise en scène de Jérémie Lippman. Créée le 12 septembre 2019 au Théâtre Montparnasse, la pièce prend pour personnage principal Mark Rothko, le peintre américain le plus célèbre de la dernière moitié du XXe siècle. Nous pénétrons dans son atelier new-yorkais, avec pour illustration sa manière de penser la création artistique. Cette pièce maintes fois célébrée aux États-Unis dresse le portrait d’un esprit brillant et en colère. Plongé en pleine contradiction entre les exigences du marché de l’art et son refus de toute compromission, le maître affronte l’incompréhension de son jeune assistant auquel le lie peu à peu un sentiment de filiation impossible. Niels Arestrup porte avec puissance cette exigence absolue pour son art que Rothko résumait ainsi : «Je suis là pour que ton cœur s’arrête.» Face à lui, Alexis Moncorgé incarne ce jeune homme dont le parcours auprès de l’artiste se révèlera plein d’éclats, de violence et de moments précieux de partage et de connivence. Quand la passation se nourrit de l’affrontement des générations…

Charles Berling et Muriel Mayette-Holtz jouent Cocteau

Charles-Berling (Photo Cado)
Charles-Berling (Photo Cado)

Au hasard de la programmation notons la rencontre entre Charles Berling du Théâtre de Toulon, que les amateurs des théâtres chers au Marseillais Dominique Bluzet et Muriel Mayette-Holtz, l’ancienne directrice de la Comédie-Française jouant « Les parents terribles» de Jean Cocteau. Michel est un jeune homme choyé par sa mère, Yvonne. Lorsqu’il annonce à ses parents qu’il aime la jeune Madeleine, le désespoir s’empare de sa mère qui craint de perdre son fils, mais aussi de son père car Madeleine est sa maîtresse… Les parents terribles reprennent avec une maestria diabolique tous les codes du vaudeville pour produire une situation, un rythme, une mécanique et des dialogues qui pulsent une énergie redoutable. «Il me fallait écrire une pièce moderne et nue, ne donner aux artistes et au public aucune chance de reprendre haleine… Un nœud de vaudeville, un mélodrame, une suite de scènes où les âmes et les péripéties sont, chaque minute, à l’extrémité d’elles-mêmes», dira Cocteau. Charles Berling, Muriel Mayette-Holtz et Maria de Medeiros, entre autres, reprennent avec bonheur ce terrible portrait des ravages que peut produire ce sentiment universel, la maladie de l’amour. Il est à noter que cette pièce est programmée au théâtre du Gymnase de Marseille du 15 au 17 octobre 2020. Au total sept pièces programmées auxquelles s’ajoutent le spectacle «à cheval » d’Alex Lutz (dont les représentations à Marseille furent interrompues pour cause de Covid), et que Christophe Lidon présente comme étant «La cerise sur le Cado», où l’on voit que l’humoriste-comédien met la barre très haut. Variété de tons et d’ambiances, le Cado d’Orléans c’est toujours plus loin et avec un grand accompagnement du public à qui sont proposés des bus pour permettre aux personnes empêchées de rejoindre le théâtre gratuitement.
Jean-Rémi BARLAND
Cado d’Orléans. Retrouvez toute la programmation et les modes de réservations sur le site cado-orleans.fr

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