Publié le 4 décembre 2017 à 19h26 - Dernière mise à jour le 29 octobre 2022 à 13h46


«Jusqu’où la démocratie doit-elle sacrifier sa liberté pour se protéger?»
Georges Fenech interroge: «Jusqu’où la démocratie doit-elle sacrifier sa liberté pour se protéger?». Pour répondre immédiatement: «Nous devons protéger notre État de Droit, sinon nos adversaires auront gagné». «Autant l’état d’urgence, juge-t-il, se justifiait après les attentats autant sa durée ne s’inscrivait pas dans nos traditions. Pour autant nous ne devons pas baisser les niveaux de protection, nous ne devons pas être un État faible. Il faut se doter de moyens à la hauteur des besoins… Ce que nous faisons depuis trente ans. Car notre législation n’a cessé d’évoluer. On ne peut pas demander aux jurés d’être des héros, on a donc créé une juridiction spécialisée. Depuis 2012 nous avons adopté 8 lois pour renforcer notre arsenal et l’opposition, dont j’étais, a voté l’ensemble des textes…». Manuel Valls rappelle: «Dans les années 80-90 il y a eu une réponse de la police, la gendarmerie et la justice mais aussi de la société. En Espagne, il y a eu un rejet de la violence et un statut d’autonomie. L’Italie a su rejeter l’extrême-gauche et l’extrême-droite; les communistes et la Démocratie Chrétienne créant un front commun. Au Sahel, la faiblesse des États africains fait que la situation reste difficile. En France plusieurs milliers de personnes sont radicalisées. Il faut que les musulmans luttent contre ce radicalisme». Considère qu’il s’agit d’une question sociale, sociétale, religieuse. «Ce n’est pas parce que l’on aura réglé le chômage que le problème du radicalisme sera réglé».«La religion musulmane est très diverse et il n’y a pas de clergé»
Georges Fenech invite à faire attention à ne pas tomber dans les amalgames. «La religion musulmane est très diverse et il n’y a pas de clergé. Après, les responsables religieux doivent monter au créneau pour expliquer ce qu’est l’enseignement de l’Islam».
«Abdelkader Merah a façonné son frère, l’a amené jusqu’à sa maturation criminelle»
Gilbert Thiel en vient à la question des returnees (les revenants). «Ils seront jugés. Les enfants auront un suivi psychologique. Ceux qui sont entre les mains des autorités syriennes et irakiennes relèvent de la souveraineté de ces États». Pour Fabrice Labi, le procès Abdelkader Merah a sensibilisé la France. «Il reste le procès emblématique du terrorisme. Est-ce que le message est assez passé? Non. Abdelkader Merah a façonné son frère, l’a amené jusqu’à sa maturation criminelle et nous n’avons pas eu de réponse à cela». La troisième table-ronde avait pour objet “laïcité et radicalité”. Elle verra notamment intervenir Clément Yana, past-président du CRIF, Gilles Bernheim, Ancien Grand Rabbin de France et Omar Djellil.
«Penser les problèmes de tous les Hommes même si les Hommes n’ont aucune raison de se plier à cette religion»
