Le Professeur Dan Shechtman reçu au Pavillon M à l’invitation de la Chambre de Commerce France-Israël

Publié le 15 avril 2013 à  7h00 - Dernière mise à  jour le 27 octobre 2022 à  16h07

Le Prix Nobel de chimie 2011 à Marseille

La Ville de Marseille vient d’accueillir le Professeur Dan Shechtman Prix Nobel de Chimie 2011 les 10 et 11 avril. Dans ce cadre, l’universitaire a été reçu au pavillon M ce mercredi 10 avril pour une soirée, sous l’égide de la Chambre de Commerce France-Israël, au cours de laquelle il a donné une conférence.

Le Professeur Dan Shechtman, Prix Nobel de chimie 2011 a été reçu à Marseille (PHOTO ANDRÉ CHAN)
Le Professeur Dan Shechtman, Prix Nobel de chimie 2011 a été reçu à Marseille (PHOTO ANDRÉ CHAN)
Caroline Pozmentier, présidente de la Chambre de commerce France-Israël remet au Professeur Dan Shechtman, la médaille de la ville de Marseille (PHOTO ANDRÉ CHAN)
Caroline Pozmentier, présidente de la Chambre de commerce France-Israël remet au Professeur Dan Shechtman, la médaille de la ville de Marseille (PHOTO ANDRÉ CHAN)

Le jeudi 11 avril, le Professeur Shechtman a été reçu par l’université Aix-Marseille afin de sceller les accords de partenariats récemment signée entre le Technion.

Caroline Pozmentier, présidente de la chambre de commerce France-Israël, exprime son émotion de recevoir Dan Shechtman, souligne: « Il est aujourd’hui de notoriété qu’Israël est le pays qui investit le plus en matière de recherche et de développement. Une excellence reconnue qui vaut à ce petit pays de 7,5 millions d’habitants d’avoir obtenu 4 fois le Nobel de chimie et 2 fois celui d’Économie ».

Muriel Touaty représentant le Technion en France, rappelle que cette université est la plus ancienne d’Israël, et pour cause, elle a vu le jour en 1924. Puis de passer la parole au célèbre professeur qui explique : « Le Nobel ? C’est la possibilité de faire ce que vous voulez. Moi, j’ai choisi, je veux inspirer les autres avant de m’inspirer moi-même ». Il parcourt la planète pour plaider en faveur de l’éducation, la science, et l’entreprenariat scientifique. « Nous vivons une époque turbulente, où les gens se battent au sein d’un même pays. Cela parce qu’on a créé des entités artificielles composées de plusieurs groupes, tribus, qui se battent entre elles. Et le pays où les populations se battent sont toujours les plus pauvres. » Puis d’insister sur un autre phénomène : « Pendant des années, il était admis de croire que la population mondiale allait croître jusqu’au moment où elle ne pourrait plus se nourrir. Mais tel n’est pas le cas. On pense aujourd’hui, chiffres à l’appui, que d’ici 2050 la population va devenir stable. Mais la réduction de la croissance démographique n’est pas identique selon les zones géographiques. En Europe on compte 1,5 enfant par famille. L’Europe telle que nous la connaissons va donc disparaître. Et que dire de Singapour où l’on compte 0,8 enfant par famille ? Pendant ce temps, en Afrique Centrale et notamment au Niger, une femme a en moyenne 7,5 enfants. Cela veut dire que, dans l’avenir, il n’y aura pas assez de personnes pour travailler et nourrir les personnes âgées, et la main d’œuvre viendra d’Afrique. Alors il est clair qu’il faut éduquer le plus possible les familles qui ont de nombreux enfants si l’on veut que les personnes âgées de zones telles que l’Europe puissent se nourrir dans le futur. Et, cela veut dire que chaque famille doit envoyer ses enfants à l’école. Il faut d’autre part , pour soutenir l’économie, développer des industries sophistiquées ce qui impose de développer l’enseignement de la science. Il faut enfin avoir des personnes capables de créer des entreprises, il faut donc enseigner l’entreprenariat scientifique ».

Vaste programme qui nécessite de s’y prendre tôt : « J’ai développé à Haïfa un programme pour enseigner la science dès l’âge de 5 ans ».

« Et si je veux créer une entreprise ? »

Il poursuit : « voilà une trentaine d’années on disait aux étudiants du Technion : « Vous allez être tellement forts que tout le monde voudra vous employer. Ce à quoi je rétorquais : Et si je veux créer une entreprise ? C’est ainsi que j’ai créé, voilà 27 ans, un cours d’entreprenariat technologique qui accueille aujourd’hui entre 300 et 600 étudiants. Pour leur enseigner, nous faisons appel à trois groupes. Le premier se compose d’entrepreneurs qui ont commencé voilà des années avec rien et qui ont réussi. Le deuxième groupe est composé de jeunes qui se sont lancés voilà 2,3 ans et qui ont des difficultés. Ils expriment ces dernières et comment ils les surmontent. Le troisième groupe est composé de professionnels tels des avocats, des analystes, des experts… ».

Puis de conclure : « Je parcours le monde, je rencontre énormément de gens auxquels je ne parle que des problèmes de leur propre pays, de solutions. J’espère ainsi avoir un impact pour créer un monde meilleur ».

Michel CAIRE

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