Le groupe F et le Crystal Group offrent un spectacle tout aussi sublime que mystique en conclusion de l’année Capitale

Publié le 31 décembre 2013 à  23h05 - Dernière mise à  jour le 27 octobre 2022 à  17h12

(Photo Philippe Maillé)
(Photo Philippe Maillé)
(Photo Philippe Maillé)
(Photo Philippe Maillé)
C’est un spectacle dense, fort, mystique que le Groupe F, créateur de lumières de feu et d’images et le Crystal Group avec ses sculptures d’eau et de lumière ont proposé pour ces révélations épisode 8, ce 31 décembre, à Marseille, clôturant en apothéose l’année Capitale. Mêlant l’eau et le feu, musiques et récits, les Révélations ont pris la forme d’une saga épique dont les épisodes parcourent les eaux du territoire Marseille Provence. Projections monumentales, acteurs de lumière, pyrotechnie sur bateaux, tarasque de feu, son… Un spectacle de pyrotechnie et d’images festif qu’il ne fallait absolument pas manquer.
Une toute jeune enfant, sur les épaules de son père, les yeux émerveillés, applaudit, elle est le parfait symbole du public. Une nouvelle fois, il est venu en nombre, une nouvelle fois heureux de partager ce moment, une nouvelle fois, quel que soit son âge, sa catégorie sociale, c’est avec son âme d’enfant qu’il communie.
L’eau danse avec le Crystal Group, la Méditerranée se fait danseuse classique, gitane, danseuse du ventre, elle vibre au son de la musique, des musiques, sonorité de la mer, cris d’oiseaux, cantiques… la musique accélère, se fait urgente, obsédante : la folie de l’Homme s’invite au festin, jusqu’où courra-t-on à la catastrophe ? Si au moins nous étions sourds, aveugles, mais, non nous savons et nous courrons.
La danse de l’eau se fait encore majestueuse, invitation à la vie, la nature reprend ses droits, l’Homme y apparaît plus paisible, c’est le temps des paquebots, d’une mer qui unit, d’une mer harmonie. Des voiles se dessinent dans l’eau, cette terre, cette mer, est celle des Dieux Grecs, Romains, du Dieu juif, chrétien, musulman. Et l’esprit s’envole, vers les figures disparues. On est enfant devant ce spectacle, mais aussi très vieux, en est-on pour autant sage ?
Un chant marin nous rattrape, à moins que ce ne soit celui de l’espace ? Et le bateau (r)entre au Port, il est Le bateau, celui des Phocéens, de tous ceux qui sont venus ici, construisant, strate par strate cette ville de Marseille, Marseille la Méditerranéenne, la cosmopolite. Des flammes s’élèvent, célèbrent la cité rebelle celle qui fut sans nom mais jamais sans passion. Alors que, sur leur bateau, ce sont les marins qui ont endossé leur habit de lumière, pour descendre dans l’arène Méditerranée, y risquer leur vie, pour la pêche, le commerce, où y perdre la vie à la recherche d’un havre de paix, tels tous ces morts de l’île cimetière de Lampedusa.
Mais voilà le ciel qui s’enflamme, et, entre eau et ciel, est-ce ici que des Hommes vivent ? Mais ne voilà-t-il pas que des fleurs s’envolent vers le ciel, s’y épanouissent, alors que la musique se fait puissante, c’est l’Afrique qui pulse, unit ses sons au concert des nations que représente l’orchestre phocéen. Et Notre-Dame admire, vibre en rythme. On dirait le Sud… et la folie des Hommes est là, les fureurs de la guerre se déchaînent, comme une menace, une prédiction, une invitation à la réflexion, à se nourrir de toutes les pistes ouvertes par cette année Capitale si riche en débats. Vite, il y a urgence, déjà le tocsin sonne.
Alors que la vie est là, simple, comme ces chansons provençales, corses, diversité toujours, comme ce rappel, obsédant, comme s’il était besoin de nous, de se le rappeler : « l’amour est une chose éternelle ». Et les éléments s’unissent pour un final éblouissant qui aura l’humilité tout comme le bon sens de laisser le dernier mot aux mouettes.
Michel CAIRE

Reportage photos Philippe Maillé

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