« Le journal de Monalisa » d’Agnès Olive: Confession d’une femme entre deux siècles

Publié le 2 mars 2015 à  22h30 - Dernière mise à  jour le 27 octobre 2022 à  18h42

Avec le premier opus du «Journal de Monalisa», intitulé «A livre ouvert», Agnès Olive relate la vie d’une jeune femme de 37 ans, née au siècle dernier, à Marseille, ville entre la Méditerranée et l’Europe, entre pulsion de mort et soif de vie, qui fascine et véhicule une image tout aussi sulfureuse qu’infondée, pas plus fondé en tout cas que pour les autres villes de France. Un entre-deux qui va faire de la gestion de ses contradictions un art de vivre.

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Monalisa est née dans la bourgeoisie, d’un père huissier et d’une mère qui aurait tant aimé qu’il soit avocat. Et, là, un scoop, une révélation pour ceux qui ne voient Marseille qu’à la télé : «Faut-pas croire, il y a des bourgeoises à Marseille».
Monalisa a su résister à sa mère, elle n’est ni avocate, ni juge, elle a un kiosque transformé en librairie. Séparée, elle refuse toujours de divorcer, est mère d’un enfant, Adrien, qui a fait le choix de vivre avec son père. Elle espère qu’un jour, son prince viendra. En attendant «Il m’arrive toujours des choses bizarres», s’étonne-t-elle. Alors, elle décide d’écrire son journal, pour, peut-être, comprendre, donner sens à son existence. Et ainsi, elle nous raconte des vies marseillaises ainsi que celle de la cité, dans un style dont la simplicité n’est qu’apparente. Un mentir vrai qui est appelé à se poursuivre tout au long d’une série. Un ouvrage pour ceux qui, comme Anne Sylvestre «aime les gens qui doutent/ Les gens qui trop écoutent leur cœur se balancer».
La cité qu’elle raconte n’est pas dangereuse: «je parle pour moi, là où je vis et comment je vis, sur le Vieux-Port c’est un peu Disneyland, au Corbu (Le Corbusier), n’en parlons pas, on est chez les Bisounours».
Dès les premières pages, Monalisa nous fait un aveu de taille, elle est fan, limite gâteuse, de Bernard Werber. Ceci étant dit elle peut dévoiler, ses études en droit à Aix-en-Provence, ses amours épistolaires… Les années qui passent, mariage sans amour, séparation. La vie qui continue, les copines, le désir qui parfois taraude, jusqu’à être tentée de draguer le premier plombier venu. Elle regarde Arte et lance un adieu au steak définitif … jusqu’au premier hamburger.
Elle nous raconte le Virgin qui ferme, l’Intercontinental qui ouvre, un palace dont elle va tenir la librairie. Monalisa nous parle de la vie, avec un sourire doux amer et c’est un plaisir de suivre ses contradictions, de voir Marseille, en arrière-plan, se dessiner.
Après l’explosion du polar marseillais, voilà une peinture aux pastels qui ne manque pas de séduire. On attend que la galerie de tableaux s’enrichisse.
Michel CAIRE
Plus d’info: agnesolive.fr

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