Législatives 13 – 11e circonscription – Mohamed Laqhila (LREM): « Une France forte ne construit pas des murs mais des ponts »

Publié le 28 mai 2017 à  11h03 - Dernière mise à  jour le 28 octobre 2022 à  16h07

Mohamed Laqhila est le candidat de La République en Marche (LREM) dans la 11e circonscription des Bouches-du-Rhône. Une nouvelle aventure pour ce fils d’immigrés marocains «élevé dans le culte de la République et du respect de ses valeurs», qui considère qu’il est impossible de n’avoir qu’une seule vie, qu’un seul projet, qu’un seul centre d’intérêt. Sa règle d’or : «Ne jamais être simple spectateur, toujours essayer d’être acteur de son environnement, faire bouger les lignes, et ne s’autoriser à critiquer qu’à la seule condition de s’être, au préalable, engagé». Dans l’entretien qu’il a accordé à Destimed, il explique les raisons qui l’ont conduit à être candidat aux législatives.

Mohamed Laqhila (Photo Robert Poulain)
Mohamed Laqhila (Photo Robert Poulain)

La voix est posée, il est vrai que du haut de son mètre quatre-vingt-dix, cet ancien ceinture noire de karaté n’a pas vraiment besoin de hausser le ton pour se faire entendre. Les mots sont pesés et le temps n’est jamais compté lorsqu’il s’agit de faire émerger un compromis : «Le passage en force annonce souvent des victoires à la Pyrrhus, explique-t-il, le compromis demande des concessions mais, fabrique des solutions durables parce que comprises et partagées». Titulaire d’un DESS « Monnaie Banque et Finances » (1987), puis dans la foulée du diplôme d’expertise comptable et de commissariat aux comptes (1990), Mohamed Laqhila est aujourd’hui à la tête d’une PME de 45 collaborateurs, un réseau de cabinets d’expertise comptable implantés à Marseille, Paris, Lille, Aix-en-Provence, Toulon, Avignon et Montpellier. Dans ce sprint permanent et ce rythme effréné, il a réussi à décrocher un brevet de pilote d’avion. Comment ? :«Un tiers d’organisation, un tiers de volonté, un tiers de travail et un dernier tiers de passion». Une pirouette pagnolesque en guise de réponse, lâchée dans un sourire et avec un brin d’accent. Celui du grand sud et de la Méditerranée qu’il aime survoler en famille. «Le pilotage, c’est un mélange de contrôle et de liberté, d’ivresse et de maîtrise».

Destimed: Mohamed Laqhila, pourquoi cette candidature et pourquoi La République en Marche ?
J’ai toujours eu une envie irrésistible de défendre les valeurs de notre modèle républicain…de notre République, la défense de la liberté, de l’égalité, de la solidarité, de l’humanisme, de la laïcité. La défense de la démocratie et d’une France plus fraternelle, plus généreuse, plus ouverte.

Quel est le sens de votre candidature?
Il est fondé sur un double constat : Le premier concerne l’avenir de notre pays qui passe nécessairement par un rééquilibrage des rapports de force au sein de l’Europe. Face à une Europe anglo-saxonne au Nord et une Europe germanique à l’Est, notre pays doit être le vecteur de l’Europe méditerranéenne et latine. Je défendrai tout ce qui peut aller dans le sens d’une France forte mais une France forte dans une Europe plus ouverte. Parce qu’une France Forte ne construit pas des murs…Une France forte construit des ponts. De cela découlera un combat politique volontariste de coopération et d’échanges des Hommes et du savoir en direction du Sud de l’Europe, et de l’Afrique.

Et le deuxième constat?
L’avenir de la France passera nécessairement par l’émancipation sociale et politique de toutes les composantes de sa population. J’œuvrerai pour que les Français, quelles que soient leurs origines ou la couleur de leurs peaux, puissent accéder aux responsabilités politiques les plus éminentes. Je ferai de la lutte contre les discriminations de toute nature une nécessité impérieuse. Mon combat n’est pas tourné uniquement vers une recherche de mandat mais pour que toutes les voix soient entendues. De ce fait, j’ai décidé d’être présent à ses législatives.

Qu’est-ce qui a motivé votre décision de rejoindre la République en Marche ?
D’abord parce que nous parlons de la France, de notre pays qui souffre, qui stagne, qui régresse et qui sombre dans une déprime contagieuse. Un pays qui n’avance plus c’est un pays qui ne fait plus rêver et qui voit toute sa jeunesse partir. Cette jeunesse formée, cette jeunesse qui est la plus grande richesse d’un pays et qui perd tout espoir. Nous venons de choisir leur Président pour un mandat de 5 ans, c’est très court. Il n’y a pas de temps à perdre. Nous devons remettre notre pays en marche. Alors, donnons cette force à cette équipe conduite par un jeune capitaine Emmanuel Macron. Et puis, parce que la vérité économique, sociale et environnementale n’est pas gravée dans le marbre idéologique d’un camp ou d’un autre. Parce que la politique des postures, des clans, des clivages nous a conduits dans une impasse, j’ai choisi de soutenir l’entreprise de reconstruction portée par le Président Emmanuel Macron. Il faut donner une majorité à cette formidable ambition qui consiste enfin à permettre au Français d’additionner leurs forces. Car, enfin, faut-il choisir entre la liberté et l’égalité. La réponse est non. Doit-on opposer croissance et solidarité, salariés du secteur privé et agents de la fonction publique, entreprises et salariés, croissance et environnement. La réponse est non. Est-ce que la même idée doit être mauvaise quand on est assis à droite de l’hémicycle et forcément bonne quand on est à gauche. Je vais vous faire une confidence… il y a des jours où je me lève du pied droit et il y a des jours où je me lève du pied gauche… c’est grâce à cela que je suis en équilibre.

En Marche donc, mais pour quels objectifs?
Nous devons redonner de l’espoir à notre peuple, tout simplement. Oui ! Le génie français est capable de tous les exploits quand il dépasse ses querelles stériles. Oui ! La France est capable d’être championne du Monde, quand elle fait confiance à
toutes ses composantes et qu’elle n’a pas peur de gagner. Gagner quoi? me direz-vous. La bataille de l’emploi bien sûr, celle de la compétition internationale de l’innovation, de l’amélioration de la vie de nos concitoyens, celle contre la pauvreté. Gagner la bataille contre tous les extrémismes qui se nourrissent de la pauvreté et de la misère de notre peuple. Et, pour cela, il ne faut pas envoyer des députés qui vont tout faire pour que rien ne change. Ne donnez pas votre suffrage à ceux qui souhaitent rejouer le match qu’ils ont perdu; aux anciens et nouveaux frondeurs qui entraînent notre pays vers le bas; à ceux qui vous disent : c’est la faute de l’Europe…c’est la faute de l’étranger…c’est la faute de l’Autre.
Propos recueillis par Michel CAIRE

Mohamed Laqhila et sa suppléante Marion Padellini lors du lancement de sa campagne dans la 11e circonscription des Bouches-du-Rhône (Photo L.V.)
Mohamed Laqhila et sa suppléante Marion Padellini lors du lancement de sa campagne dans la 11e circonscription des Bouches-du-Rhône (Photo L.V.)

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