Libre expression du Pr. Hagay Sobol : « Contre le djihadisme, nous sommes tous solidaires! »

Publié le 8 janvier 2015 à  23h00 - Dernière mise à  jour le 27 octobre 2022 à  18h35

Des terroristes cagoulés qui se réclameraient d’al Qaeda viennent d’assassiner 12 personnes en plein cœur de Paris, au siège du journal satirique « Charlie Hebdo ». Il ne s’agit pas d’une énième attaque perpétrée par des loups solitaires ou des déséquilibrés. Cet attentat perpétré avec des armes de guerre, ainsi que les attaques qui l’ont précédé, s’intègrent sans aucun doute possible dans un plan d’ensemble qui n’a besoin d’aucune provocation pour se déployer. Nous n’avons pas d’autre choix que d’éradiquer ce nouveau fléau, et nous devons le faire collectivement!

NON à la barbarie !

(Photo H.S.)
(Photo H.S.)

A toutes les époques se lèvent des tyrans dont l’ambition est d’imposer par la force leur vérité au reste du monde. Ils sèment sur leur passage la haine et la désolation. Avec ceux pour qui la vie n’a aucune importance aucun compromis n’est possible. Ce temps que l’on croit gagner dans de vaines négociations est au mieux interprété comme une faiblesse et au pire un répit qui leur permet de se renforcer et d’avancer dans leur plan de conquête sanguinaire.
Après les idéologies sanglantes du XXe siècle, c’est désormais au tour des « fous de Dieu » de vouloir détruire le monde libre accusé de tous les maux et de toutes les dépravations, afin de retrouver un hypothétique âge d’or. Notre société n’est certainement pas parfaite, mais elle permet aux femmes et aux hommes de toute condition de penser et de faire usage d’esprit critique, ce qui pour d’autres est considéré comme un blasphème. Ce retour aux sources prôné par des fanatiques incultes, n’est pas autre chose que le retour à la barbarie.

Protéger les libertés fondamentales !

Ce n’est pas un hasard si ces assassins s’en sont pris à un organe de presse. «Venger l’affront fait au Prophète», comme semble l’indiquer une vidéo de l’attaque, n’est qu’un prétexte. Par cet acte de terreur, l’objectif réel est de bâillonner nos libertés fondamentales, telle la liberté d’expression ou de nous forcer à y renoncer. Il n’y a pas d’excuses, ni d’explications rationnelles à cet acte abominable. Et s’il n’y avait pas eu l’épisode des caricatures, un autre prétexte aurait été invoqué.
Nous devons tout mettre en œuvre pour défendre nos droits et notre conception de la vie. Il n’y a pas de «bons terroristes», ni «d’islamistes modérés». Il n’y a que des radicaux qui se cachent derrière des masques différents, selon les lieux et les moments, et qui sont unis dans la même détestation de l’Occident et de ses valeurs. Aussi, nous ne devons rien céder de ce qui nous différencie de ces barbares. Bien au contraire.

La lutte contre l’extrémisme est l’affaire de tous

Ce drame horrible doit renforcer notre détermination afin de lutter partout où les extrémistes fleurissent, au Moyen-Orient, en Afrique, en France et dans le reste de l’Europe. Ce combat c’est l’affaire de tous, car il n’y a pas que les volets militaires et sécuritaires. Outre le fait que chacun peut demain être la victime de ce terrorisme aveugle, il est question, également et surtout d’éducation, de citoyenneté et du respect de l‘Autre. Nous devons nous réapproprier ces valeurs sans en abdiquer aucune. Ce combat, nous ne pouvons pas le perdre car, dans le cas contraire il serait le dernier.

Une réaction citoyenne exemplaire et spontanée

Contrairement à la faible mobilisation qui avait suivi l’incendie criminel contre les locaux de Charlie Hebdo en 2011, cette fois-ci, une très grande émotion semble avoir saisi la France toute entière. Au-delà de la convergence affichée par les politiques, ce sont les rassemblements spontanés, un peu partout dans l’hexagone, qui ont rassemblé plus de 100 000 personnes, qui impressionnent.
J’étais moi-même à l’un d’eux, à Marseille dans le Vieux-Port, avec près de 7 000 autres personnes à la mine triste et préoccupée comme si nous avions perdu l’un des nôtres. Des bougies étaient allumées çà et là, certaines dessinant le nom du Journal en lettre de feu et partout l’on voyait des pancartes où était écrit «Je suis Charlie».
Alors, je veux dire aux terroristes, à tous les terroristes: « Vous ne gagnerez pas car vous avez réussi par cet acte atroce non à nous diviser mais à nous unir. Nous avons montré le visage d’une seule et même communauté unie par la souffrance et le désir de résister ! »

Articles similaires

Aller au contenu principal