Loi Travail: Les intermittents du spectacle ont donné de la voix au mouvement à Marseille

Publié le 29 avril 2016 à  1h45 - Dernière mise à  jour le 29 octobre 2022 à  13h45

Plusieurs milliers de personnes dans la rue contre la Loi Travail (Photo Robert Poulain)
Plusieurs milliers de personnes dans la rue contre la Loi Travail (Photo Robert Poulain)

Plusieurs milliers de personnes à Marseille (4 800, selon la police ,75.000 selon la CGT et 30.000 selon FO) salariés du public, du privé, jeunes, retraités, sans emploi, à l’appel des Unions départementales13, CGT, FO, FSU, Solidaires, UNEF, UNL, ont manifesté une nouvelle fois contre le projet de loi travail. Parti du Vieux-Port vers 11 heures, le cortège a remonté la Canebière avant de prendre le cours Lieutaud pour rejoindre la place Castellane. Une manifestation à Marseille qui, à l’instar des autres villes a connu quelques affrontements qui ont donné lieu à une cinquantaine d’arrestations. Dans ce maelström, les intermittents du spectacle ont donné de la voix au mouvement même si la matinée a été placée sous le sceau des avancées puisque salariés et employeurs du spectacle ont trouvé un accord sur l’assurance chômage.
Patricia MAILLE-CAIRE

Trois questions à Danielle Stefan déléguée régional Paca du Syndicat Français des artistes interprètes (SFA) CGT

Catherine Lecoq, de la CGT-Spectacle et Danielle Stefan SFA-CGT ce jeudi matin à la manifestation contre la loi travail (Photo P.M.-C.)
Catherine Lecoq, de la CGT-Spectacle et Danielle Stefan SFA-CGT ce jeudi matin à la manifestation contre la loi travail (Photo P.M.-C.)

Destimed: Les organisations de salariés et d’employeurs du spectacle ont trouvé un accord, dans la nuit du mercredi 27 au jeudi 28 avril, sur le régime d’assurance chômage spécifique aux intermittents. Quelles avancées apporte cet accord?
Danielle Stefan: Il s’agit d’un accord de branche avec des avancées importantes. Parmi les principaux points actés dans cet accord figurent l’ouverture des droits à l’indemnisation aussi bien pour les artistes que pour les techniciens, à partir de 507 heures travaillées sur 12 mois. L’accord prévoit également un retour à une date anniversaire pour le calcul des droits des intermittents, un système plus avantageux que l’actuel dispositif « glissant », instauré en 2003. Une meilleure prise en compte des congés maternités et arrêts maladies et une clause de rattrapage sur 2 ans en cas d’accident de carrière. Sans oublier la prise en compte des heures de formation prodiguées, ce qui n’était pas le cas. C’est un accord important mais en même temps tout n’est pas résolu car il faudra passer par les fourches caudales du Medef

Qu’est-ce qui peut bloquer le processus ?
Cet accord ne permettra pas d’atteindre les 185 millions d’euros d’économie réclamés par le Medef. L’Unedic, qui gère l’assurance chômage, peut décider de bloquer cet accord si le texte n’est pas signé par tous les partenaires.

Qu’est-ce qui motive votre présence au sein de ce mouvement qui s’élève contre le projet de loi travail?
Nous nous battons pour notre protection sociale mais il faut aussi nous battre pour l’emploi. Car sans emploi pas de chômage. Ce projet de loi est un grand plan social. Dans notre secteur les intermittents sont en train de disparaître de par le nombre de festivals, qui arrêtent, des salles de spectacles et théâtres qui ferment et les budgets culture qui continuent à être réduits.
Propos recueillis par P.M.-C.

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