MPM : Un contrat d’agglomération de 185,6 M€ signé pour l’amélioration du système d’assainissement et la qualité du milieu aquatique

Publié le 11 juillet 2014 à  21h13 - Dernière mise à  jour le 27 octobre 2022 à  17h56

Pour atteindre les objectifs fixés par l’État et par l’Europe, MPM a mis en place un programme de travaux de grande ampleur, sur une période de 5 ans, pour un montant de 185,6 M€ avec la création de 5 bassins de rétention des eaux de pluie sur le réseau unitaire avec une capacité de stockage qui va être multipliée par 10.

Un contrat d’agglomération de 185,6 M€ signé pour l’amélioration du système d’assainissement et la qualité du milieu aquatique entre l'Etat, MPM et l'Agence de l'eau (Photo P.M.-C.)
Un contrat d’agglomération de 185,6 M€ signé pour l’amélioration du système d’assainissement et la qualité du milieu aquatique entre l’Etat, MPM et l’Agence de l’eau (Photo P.M.-C.)

L’assainissement à Marseille a toujours fait grincer des dents. Mais, l’époque où le Vieux-Port débordait aux moindres précipitations soutenues ou encore une eau de baignade des plages marseillaises à la couleur suspecte tout comme l’odeur, certains jours, est révolue. Notamment depuis que la mise en service en 2008 de la station d’épuration Géolide* et la création du Bassin de rétention des eaux de pluie sous la place Sadi Carnot (14 500 m3) qui permet de désengorger les réseaux existants en cas de fortes précipitations.
Mais, pour ne parler que de ces 2 dernières années, les plages marseillaises sont régulièrement fermées l’été en raison d’une qualité des eaux impropre à la baignade. Jusqu’alors aux normes, les dispositifs d’assainissement en place doivent dorénavant passer au niveau supérieur pour répondre aux nouvelles exigences imposées par les directives européennes sur « l’Eau et le milieu marin » et « Eaux résiduaires urbaines » ainsi que le nouveau cadre réglementaire imposé par l’État.
Le président de MPM, Guy Teissier de prévenir: «Si nous ne faisons rien, plusieurs plages vont fermer». Des fermetures qui seraient dommageables, «un échec écologique et économique», avance-t-il. Il entend donc «remonter la ligne de flottaison pour se baigner dans des eaux bien épurées».
Ce Contrat d’agglomération pour l’amélioration du système d’assainissement et la qualité du milieu aquatique est «l’un des documents les plus importants de ces dernières années avec un montant 185,6 M€ pour les 5 ans à venir financer par MPM, la Seram (Société d’exploitation du réseau d’assainissement de Marseille) dans le cadre de la Délégation de service public (DSP), l’Agence de l’eau », précise Guy Teissier avant d’ajouter
«C’est pour cela que nous engageons des travaux d’envergure avec la construction de 5 bassins de rétention qui vont permettre de réguler l’eau de pluie et faire baisser le taux de pollution trop important». Sur le plan de la santé, du tourisme, de l’économie «tout cela en vaut la peine», justifie-t-il
Ainsi, dans le cadre de la DSP, la Seram construira un bassin de 50 000 m3 de stockage à proximité de la Géolide. MPM sera maître d’ouvrage pour la création des 4 bassins complémentaires : Jules Gesde (12 000 m3), Lajout (15 000 m3), Pujet (15 000 m3), Saint-Mauront (33 000 m3).
Et s’ensuivra, un Contrat de Baie «qui est à l’étude et qui devra être signé l’année prochaine pour l’ensemble des communes qui entoure Marseille hors MPM pour les mettre « en demeure » de traiter leurs eaux usées avant qu’elles ne viennent sur le bassin versant de Marseille».
A la suite d’un article paru dans La Provence qui met en exergue que malgré l’eau « purifiée » de la Géolide qui est rejetée à la mer par le grand émissaire qui débouche sur la calanque de Cortiou l’état des fonds marins« C’est un paysage lunaire et très minéral. Il n’y a aucun coquillage accroché à la roche. C’est sombre et beaucoup de bulles de méthane remontent en surface.»
Guy Teissier de souligner qu’«en cas d’orage seuls 3% des rejets des eaux usées se retrouvent dans la mer. C’est peu». Mais tous ceux qui passent dans les parages en bateau, reconnaissent les lieux à l’odeur.
Et d’évoquer dans le même temps les eaux de l’Huveaune qui ne sont toujours pas limpides à proximité de la mer. Et à propos des travaux inhérents au Contrat de rivière du bassin versant de l’Huveaune par le syndicat intercommunal de l’Huveaune, il indique: «Les travaux ont été réalisés en amont mais pas sur la partie marseillaise…»
Et de conclure sur le projet à venir: «Cet enjeu est capital et fin 2017, nous serons aux normes européennes avec une eau de baignade de bonne qualité»
Martin Gespereau, directeur général de l’Agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse, parle d’un jour historique avec «le plus grand programme sur le pluvial de France.»
Rappelle l’effort réalisé par l’Agence, «organisme public », avec un financement à hauteur de 50M€ et 10M€ de prime de «bon fonctionnement sur l’accélération du projet». Précisant au passage que «si les délais ne sont pas tenus, la prime sera dégressive». Un programme accéléré avec une échéance en 2018. «C’est tout de suite», signale-t-il.
Louis Laugier, sous-préfet, Secrétaire général de la préfecture des Bouches-du-Rhône de signifier que «depuis 2011, le réseau de collecte n’est pas conforme. C’est un sujet d’intérêt général et l’enjeu est essentiel.»
Patricia MAILLE-CAIRE

Géolide

Géolide est plus grande usine d’assainissement enterrée de France.
Marseille a très longtemps rejeté ses eaux usées à la mer avec les conséquences qui en ont découlé. Inauguré en 2007, le complexe de traitement des eaux usées de Marseille, avec 17 000 hectares desservis et près d’un million d’habitants, figure au rang de l’un des réseaux d’assainissement les plus importants de France.
Il s’articule autour de trois sites de traitement interconnectés et complémentaires. Une usine de traitement des boues (ancienne carrière de la Cayolle). Une usine de traitement physico-chimique des eaux, construite en 1987 (sous le stade Delort), qui élimine les matières en suspension présentes dans l’eau usée. Et une usine de traitement biologique des eaux, sous l’esplanade Ganay, dédiée principalement aux pollutions solubles, mais également aux matières en suspension résiduelles et aux détergents.
Mise en service en 2008, Géolide assure le traitement physico-chimique et biologique de 86 millions de m3 d’effluents, provenant de Marseille et des 16 communes environnantes. Il est à noter que l’Huveaune ou le Jarret ne passent pas par la station.

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