MPM: Un dernier conseil communautaire sur fond de métropole en rade

Publié le 21 décembre 2015 à  22h30 - Dernière mise à  jour le 29 octobre 2022 à  13h44

Guy Teissier, président de MPM (Photo Robert Poulain)
Guy Teissier, président de MPM (Photo Robert Poulain)

L’on pouvait s’attendre à quelque crispation au sein de l’hémicycle après les rebondissements de ces derniers jours qui mettent la métropole entre parenthèse. Que nenni ! Une nouvelle péripétie qui n’a pas mis en ébullition l’Assemblée. Dans la même veine, Guy Tessier avoue avoir revisité son discours qui était en forme de bilan de la mandature à la suite de «la suspension de la construction de cette nouvelle institution» par le conseil d’État qui a en outre déclaré que les EPCI existants continueraient à fonctionner à titre temporaire. «C’est ce que l’on appelle la dantonisation, c’est-à-dire, précise Guy Tessier, que la CUM n’existera plus mais continuera à exercer sans qu’il résulte une rupture de continuité dans l’exécution des services publics auxquels ceux-ci pourvoient». Expliquant que : «A priori, MPM continuera d’exister au 1er janvier. Dès vendredi et pour certains tout le week-end, car le temps presse, nos équipes ont travaillé pour que notre établissement soit en état d’assurer son fonctionnement normal. Nous serons au 31 janvier, en état de payer nos fonctionnaires; d’assurer nos engagements vis-à-vis des entreprises et d’assurer le service public pour lequel nous sommes mandatés par nos concitoyens.» Précisant que le budget présenté au vote et qui ne devrait être qu’«un document préparatoire» au futur état spécial, «nous permettra d’assurer ces missions.» Et de s’interroger: «Pour combien de temps MPM subsistera?» Considérant: «Si la décision du Conseil constitutionnel, attendue au maximum fin février, est un préalable pour lever la suspension de la métropole, celle-ci peut ne pas être immédiate. En effet, dans le cas où le Conseil valide la QPC, il nous faudra peut-être attendre que le gouvernement propose un nouveau texte législatif pour surmonter cette décision. Et dès lors, nous n’avons aucune visibilité sur la durée de la transition. Nous devons donc nous mettre en capacité de relancer notre établissement pour que les services qu’attendent nos concitoyens soient toujours assurés.»
Le sénateur-maire de Marseille, Jean-Claude Gaudin, fraîchement élu à la tête de la métropole Aix-Marseille-Provence  (Photo Robert Poulain)
Le sénateur-maire de Marseille, Jean-Claude Gaudin, fraîchement élu à la tête de la métropole Aix-Marseille-Provence (Photo Robert Poulain)

Pour le président fraîchement élu de la métropole Aix-Marseille-Provence, Jean-Claude Gaudin, la colère est perceptible. «Les difficultés viennent qu’un certain nombres d’élus ont multiplié les obstacles parce qu’ils n’en veulent pas. Ils ont une autre idée comme créer une métropole spécifique pour Aix. Aujourd’hui, la première des préoccupations c’est de savoir comment on va payer les 7 500 employés de nos EPCI au 31 janvier 2016. Les hauts fonctionnaires de MPM comme les Hauts fonctionnaires de la ville de Marseille ont travaillé depuis le 9 novembre sur tous ces sujets. Le problème est de savoir ce que va dire le gouvernement? Il devait le dire le soir même du communiqué du Conseil d’État mais il ne dit rien.» Parlant de lui à la 3e personne, il indique: «Il y a un président qui existe et tout a été préparé avec les fonctionnaires afin que les 7 500 salariés soit payés.» Sauf qu’à partir de la décision du Conseil d’État, s’interroge-t-il : «Est-ce que c’est le président tout seul qui doit prendre cette décision, au risque d’être en difficulté lui-même? Ou, est-ce que ce sont les présidents d’EPCI qui peuvent encore le faire? Est-ce que pour les autres EPCI cela a été prévu? Il faut que le gouvernement de la République dise dans quelle situation nous sommes». Et d’insister: «Lorsque le 1er ministre veut faire « trop vite, trop fort, trop loin » incluant 92 communes sur 119, je lui dis immédiatement « ce n’est pas possible à faire » vous n’aurez pas l’assentiment. Il n’a pas eu l’assentiment mais il a persisté et il a obtenu la métropole». Et de fustiger: «Quand j’entends parler d’hégémonie depuis Aix-en-Provence qui comptabilise les sièges de Marseille plus les sièges de toutes les communes de MPM, on arrive à un nombre plus important.» «Je suggère, poursuit-il, «dans mon amendement que les villes de 30 000 habitants aient droit à des sièges en plus car c’est cela qui est attaqué. Par exemple, Gardanne qui a 16 000 habitants à 1 siège tout comme Saint-Antonin-sur-Bayon qui a 130 habitants. Je sais que c’est injuste mais c’est la loi.» Et il avoue ne pas comprendre que, «des hommes et des femmes qui portent des écharpes tricolores, fassent tout pour détruire une loi que le Parlement de la République a voté. Ça, je n’en reviens toujours pas».
Ne ratant jamais une occasion de placer la sienne, le Frontiste Stéphane Ravier de citer Talleyrand à propos de la métropole: «On peut tout faire avec des baïonnettes sauf s’asseoir dessus». Évoquant: «Une métropole qui est si mal engagée. En ignorant la décision du tribunal administratif de Marseille; en ayant imposé une élection de la métropole à la hussarde vous vous êtes aussi peu ou prou tous assis sur la baïonnette métropolitaine. Un conseil d’État qui a confirmé qu’il ne saurait y avoir de fumée blanche au-dessus du Pharo.»
Patricia MAILLE-CAIRE

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