Ma French Bank : près de 240 points d’accueil en Provence-Alpes-Côte D’azur pour la néobanque du Groupe La Poste

Publié le 31 juillet 2019 à  11h09 - Dernière mise à  jour le 29 octobre 2022 à  12h06

C’est lancé : la dernière née du groupe La Poste, la banque en ligne Ma French Bank, a désormais pignon sur web. Et si son offre est accessible à l’échelle nationale, non seulement sur le net, mais aussi dans quelque 2 000 bureaux de poste, Provence-Alpes-Côte d’Azur a joué un rôle pilote dans l’élaboration de ses procédures… ce pour satisfaire les attentes de la cible prioritairement visée : les jeunes, plus acculturés au digital.

Alice Holzman et Christian Labita ont présenté
Alice Holzman et Christian Labita ont présenté

Ma French Bank, banque 100% mobile née dans le giron du groupe La Poste, vient d’être lancée en se prévalant d’ores et déjà d’un joli démarrage. Et ça, ce n’est pas Alice Holzman, directrice générale de cette nouvelle filiale qui le dit, mais les chiffres eux-mêmes : 1 000 premières ouvertures de compte ont déjà été opérées depuis l’ouverture de ce service dans près de 2 000 bureaux de poste dans l’Hexagone, c’est-à-dire depuis le 22 juillet dernier… Si c’est à l’échelle nationale que cette nouvelle offre sévit, la région Sud a joué un rôle quelque peu déterminant, aux côtés de cinq autres territoires, dans cette gestation. Elle s’est en effet portée volontaire en tant que pilote dans sa mise en œuvre. «La région a été associée à tous les travaux préparatoires, a aidé à arrêter un certain nombre de choix sur les procédures, notamment sur la recherche de simplicité pour les clients et les guichetiers», détaille Christian Labita, directeur réseau et banque de La Poste Provence. Et à l’heure des premiers pas de Ma French Bank, elle compte déjà 240 points d’accueil, soit un maillage de près de 160 bureaux de poste et quelque 80 partenaires. «Depuis lundi dernier, l’accueil des clients localement est très favorable à ce nouveau service», appuie le directeur. Voilà qui devrait séduire bon nombre d’acculturés au digital, sachant que la cible visée prioritairement, ce sont les 18-34 ans. Et que pas moins de 53% d’entre eux ne sont pas hostiles, loin s’en faut, à l’ouverture d’un compte sur une banque en ligne (bien souvent complémentaire à un autre, plus traditionnel).

Frais réduits, procédures simplifiées, service client disponible

Pour appâter le chaland, l’offre de service de Ma French Bank a tenu compte des attentes de ces derniers, exprimées lors d’une étude de marché préalable : des frais réduits (la volonté de 36% des interrogés), des procédures simplifiées (29%) et une réelle disponibilité du service client (24%). Ainsi, pour faire partie des clients de la petite dernière 100% mobile, il ne suffit que de «dix minutes en ligne, sur mobile ou ordinateur, deux pièces d’identités et un premier versement de 50 euros. En bureau de poste, le conseiller de clientèle, ou guichetier, s’en charge en quelques minutes aussi. Et là, une seule pièce d’identité suffit, outre le dépôt de 50 euros. Le client sort ainsi de La Poste avec un compte ouvert et une carte activée. Il ne lui reste qu’à télécharger l’application», détaille Alice Holzman. Sur le chapitre des frais réduits, le compte ne coûte que deux euros par mois. Un tarif modique pour disposer d’un suivi des opérations en temps réel, ce pour un effet sans découvert (ainsi toute transaction qui rendrait le titulaire du compte débiteur serait automatique bloquée…). Mais aussi d’une carte visa internationale sans contact permettant de payer et de retirer de l’argent en France, ainsi qu’à l’étranger sans aucun frais, de la possibilité de paiement mobile avec Apple Pay, de la réalisation de virements par SMS, d’une tirelire gratuite et sans commission, de la catégorisation des dépenses… Le titulaire du compte se voit également proposer une ligne de crédit, elle par contre accessible avec conditions de revenus et nécessitant donc la fourniture d’une feuille de salaire. «Le scoring est quant à lui réalisé par la Banque Postale», poursuit la directrice générale. En somme, résume cette dernière, «nous proposons des produits classiques, mais pilotés à partir du mobile». Enfin, en termes de service client, Ma French Bank a là également respecté le souhait de ses interrogés : elle a mis en place une plateforme de 60 conseillers, joignables par téléphone ou par chat. Basée à Lille, elle fonctionne 6 jours sur 7, de 8 heures à 22 heures.

Quid du modèle économique ?

Enfin, bien dans son époque, Ma French Bank propose aussi des services communautaires. Tout d’abord, «Let’s cagnotte» permet d’organiser une collecte sans verser de commission à cette dernière, ce qui est pourtant la règle sur les plateformes analogues. «We partage», ensuite, vise à régler avec ses proches ce qui est de l’ordre des dépenses communes… Enfin, la banque en ligne a également intégré la plateforme de crowdfunding Kisskissbankbank. Un simple lien sur son compte permet ainsi de suivre directement ses projets de financement participatif. Absence de frais sur bien des services, coûts de compte extrêmement réduits : on pourrait être dubitatif quant à la rentabilité d’une telle offre. Mais pour Alice Holzman, le modèle économique de Ma French Bank, dont la construction a coûté 100 M€, tient bel et bien la route. Déjà parce que «c’est un modèle sur deux pattes» : la banque en ligne et l’accueil dans les bureaux de poste, dont on optimise les compétences, puisque ce sont les guichetiers classiques qui recevront les clients de Ma French Bank. Il n’y a donc pas de personnel dédié à cette dernière… La rationalisation des coûts va encore plus loin, avec la maîtrise de ceux dédiés à l’informatique et à la gestion, pris en charge par une petite équipe, mais aussi, pour certains process, via sous-traitance auprès de la Banque Postale. «Ensuite, le tarif de l’offre est certes petit, mais régulier. Et puis, nous ne versons pas de primes de bienvenue, qui sont effectivement attractives, mais risquent de drainer toute une catégorie de clients inactifs». Enfin, Ma French Bank propose d’autres produits financiers, eux payants : assurances, ligne de crédit… et en la matière, la petite dernière du groupe La Poste envisage d’ores et déjà de diversifier son offre. Un business model qui semble bien ficelé donc, pour celle qui vise le million de clients à horizon 2025 à l’échelle nationale.
Carole PAYRAU

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