Marie Bovo à l’American Gallery jusqu’au 24 mars

Publié le 11 mars 2013 à  2h00 - Dernière mise à  jour le 10 août 2023 à  10h36

L’American Gallery en partenariat avec l’artprendl’air accueille jusqu’au 24 mars l’exposition Prédateur de Marie Bovo.

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L’American Gallery ne déroge pas à ses principes en offrant en ce mois de mars une nouvelle exposition, la quatrième sur les 13 prévues en cette année Capitale.
Pamela King, initiatrice des lieux, s’inscrit dans une continuité qui met en lumière l’Art contemporain. Et nul ne pourra ignorer une telle initiative, sachant que le MAC à l’instar des autres musées de la Ville n’a pas eu la chance d’être revisité et qu’il est certain, comme l’a souligné l’adjoint au musée, Daniel Hermann, qu’un grand musée d’Art contemporain manquera dans le paysage muséal marseillais. Alors autant profiter des expositions que l’American Gallery proposent dans un cadre exceptionnel.
Et l’artiste, Marie Bovo, que le public est invité à (re)découvrir « […] n’a pas d’atelier. Son atelier est sa maison et son jardin. Elle a filmé des tourterelles en train de picorer des grappes de raisin à côté de la véranda. Elle travaille dans un bureau carré dont la surface n’est guère plus grande qu’une de ses photos : cours intérieures, plafonds blancs des entrées d’immeubles, toits de Bab-el-Louk au Caire, lieux nocturnes. Il y a chez elle une permanence de la ville, de ses bâtiments et de la nuit. Mais avant tout peut-être, le format de ses grandes photographies proches du carré donne un sentiment d’unité : un carré dans un carré pour les cours intérieures, par exemple, mais aussi, parfois, pour les plafonds blancs aux motifs en stuc maculés par des ballons de foot. […] La pratique est ancrée dans le quotidien et le reportage mais elle ne rappelle ni l’un ni l’autre. Les cours intérieures et les plafonds sont monumentalisés par leur symétrie. Ce sont des fragments d’architecture et même leur épure. Rien donc de familier, mais au contraire une recherche de la beauté dans ce qu’elle a de solide. Le lent morphing vidéo sur un bouquet de lys qui se fane est une vanité voluptueuse. Dans ses vidéos proches de la nature morte, Bovo montre l’écoulement de la vie dans ce qu’elle a de sensuel. Mûrissement de kaki. Là non plus, nous ne parlons pas d’écoulement de temps mais de vie parce que nous sentons dans la fleur la mutation organique. Dans une autre vidéo, des tourterelles becquettent des grappes de raisins. Bovo s’est souvenue d’une légende du peintre Zeuxis. Cette vidéo cherche la chair. Rien n’est moins illusoire ni illusionniste que ces grappes ni le manège des oiseaux. Il y a une tentative d’incarnation, et ce avec une technique réputée inconsistante en matière, la vidéo. Même en HD, c’est léger en comparaison de l’empreinte argentique. Plus c’est vide et plus on va chercher dans l’image l’impossible pari de l’incarnation. […] » Extrait de La Planque, 13 ateliers d’artistes à Marseille, Éditions Parenthèses, texte de Frédéric Valabrègue, 2011

P.M.-C.

A l’occasion de son exposition « Prédateur » à l’American Gallery,
Marie Bovo projetera une vidéo qui n’a jamais été présentée au public.
Exposition jusqu’au 24 mars à l’American Gallery 10, bis rue des Flots Bleus. Marseille(7e). Du jeudi au samedi de 14 heures à 19 heures ou sur rendez-vous en appelant le 06.27.28.28.60. the.american.galery@free.fr

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