Mars en Baroque – Bienvenue « Dans l’atelier du musicien » – Entretien avec Jean-Marc Aymes son directeur musical

Publié le 8 février 2019 à  19h12 - Dernière mise à  jour le 28 octobre 2022 à  20h48

Le Festival d’Art et de Musique baroques à Marseille fête, en cette édition 2019, son 17e anniversaire. Inamovible, parce que talentueux, directeur musical, Jean-Marc Aymes a récemment levé le voile sur le programme de la manifestation qui propose pas moins de 26 rendez-vous, concerts, spectacles, conférences et rencontres, du 26 février au 31 mars. Il nous en parle.

Jean-Marc Aymes, le directeur musical du festival Mars en Baroque et à droite c’est Igotz Ziarreta, photographe catalan, qui a illustré la plaquette de l’édition 2019 de
Jean-Marc Aymes, le directeur musical du festival Mars en Baroque et à droite c’est Igotz Ziarreta, photographe catalan, qui a illustré la plaquette de l’édition 2019 de

Destimed: Pourquoi avez vous baptisé cette édition de Mars en Baroque «Dans l’atelier du musicien» ?
Jean-Marc Aymes: Tout simplement parce qu’on dit que la musique a été inventée dans la forge de Vulcain par son frère Jubal qui tirait des sons harmonieux en frappant sur les enclumes. L’idée que la musique sortirait d’un atelier est plaisante. Nous avons beaucoup travaillé cette année au Conservatoire de Lyon, où j’enseigne, sur la manière dont Bach œuvrait, notamment sur les transcriptions, pour aller à l’essentiel. Puis cette thématique permettait de nombreux choix de programmation et de développer un côté pédagogique pour faire entrer le public dans la musique. Nous avons aussi mis en regard petites et grandes formes car, bien souvent, pour les compositeurs du XVIIIe siècle, la cantate était un banc d’essai pour l’opéra. Nous avons illustré cela avec, le 8 mars, les cantates françaises et le lendemain, «Les Fêtes Vénitiennes» de Campra.

Parlez-nous de ces «Fêtes Vénitiennes», opéra du compositeur aixois André Campra qui fut maître de chapelle en la cathédrale Saint-Sauveur d’Aix-en-Provence…
Ce sera l’opéra de cette 17e édition que nous donnerons en version concertante à La Criée. C’est une œuvre festive très peu montée, un grand chef d’œuvre de Campra. Elle a été composée alors que s’achevait le règne de Louis XIV dans une ambiance pesante. C’est une œuvre protéiforme qui a été beaucoup reprise au XVIIIe siècle. Et à chaque reprise on changeait des actes et même le prologue. En fait, la forme d’opéra ballet le permettait car il n’y avait pas vraiment d’intrigue, chaque acte se suffisant à lui même. La seule constante c’est que tout ça se passe à Venise. Nous avons choisi de donner un prologue et deux actes dans une formation musicale identique à celle de l’époque de Campra. Pour les partitions, il y en a à la bibliothèque de l’Opéra et comme l’œuvre a été montée il y a quelques années par les Arts Florissants, nous avons pu louer le matériel.

Grande nouveauté, cette année encore, la tenue de deux master class exceptionnelles avec Maria Cristina Kiehr et Sandrine Piau…
Nous voulions mettre ces master class en place depuis plusieurs années. Il nous a semblé logique de les inscrire dans l’atelier du musicien… Et du praticien. Maria Cristina aura en charge le 17e siècle et Sandrine Piau la fin 17e et le 18e. Nous sommes très heureux de pouvoir organiser ces journées qui seront ponctuées par des concerts des élèves. Et je peux vous dire que parmi ces derniers, il y a du beau monde; le choix fut difficile.

Y-a-t-il d’autres points sur lesquels vous voudriez mettre l’accent ?
On ne peux pas ne pas parler des spectacles pour le jeune public. Le 1er février dernier, nous avons accueilli des scolaires ainsi que de jeunes spectateurs, en fin de journée, pour le «Bach show». Ce fut un succès. Et à la fin du mois de mars, «Papa Bach» à la Friche de la Belle de Mai devrait être un bel événement. Je voudrais aussi mettre l’accent sur les coproductions que nous arrivons à mettre en place et sur la fidélité des partenaires culturels avec lesquels nous travaillons depuis plus ou moins de temps. Enfin, à ne pas manquer, le spectacle «Les mystère du contrepoint » ; on pourra y entendre des improvisations vocales de tous ordres, y compris sur les chansons de Chantal Goya ! Pour terminer, 50 jeunes musiciens seront réunis le 31 mars en l’église Saint-Théodore pour donner des concerti grossi de Corelli, Haendel et Geminiani dans un lieu que nous aimerions voir devenir un centre de musique baroque. Mais c’est une autre histoire…
Propos recueillis par Michel EGEA

Pratique. Programme complet et billetterie en ligne sur marsenbaroque.com Accueil/vente tous les mercredis de février de 14 à 16 heures à la salle Musicatreize au 53, rue Grignan à Marseille (6e). Renseignements au
04 91 90 93 75.

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