« Marseillais unis dans l’amitié »: sortir des cloisonnements, casser les préjugés et vivre en paix

Publié le 4 novembre 2019 à  10h29 - Dernière mise à  jour le 29 octobre 2022 à  13h24

«Marseillais» unis dans l’amitié ? C’est comme un homme qui marche dans le désert et tombe sur une oasis », avance Diatou N’Diaye, de l’association Passerelle. «Ce matin les enfants étaient tellement impatients de participer à cette journée de l’amitié que, plutôt que d’attendre au local ils sont venus sonner chez moi dès 7 heures du matin», raconte-t-elle. Une anecdote qui dit tout de l’importance que prend cette manifestation initiée par Bruno Benjamin, le président du Crif Marseille-Provence. Un événement qui voit se retrouver de jeunes musulmans, chrétiens, juifs, non croyants… autour du football mais aussi de la boxe ou encore de la danse, du chant, de la mode…

Fins prêts pour le match  (Photo Robert Poulain)
Fins prêts pour le match (Photo Robert Poulain)
Des ateliers pour les enfants sur les valeurs de la République organisés par Linda zoubir (Photo Robert Poulain)
Des ateliers pour les enfants sur les valeurs de la République organisés par Linda zoubir (Photo Robert Poulain)
Le Père Jean-Paul, l'imam Smaïn, le rabbin Bendao unis dans l'amitié. (Photo Robert Poulain)
Le Père Jean-Paul, l’imam Smaïn, le rabbin Bendao unis dans l’amitié. (Photo Robert Poulain)
Bruno Benjamin, président du Crif entouré de Hamza, de Synergie Frais Vallon et de représentants de la Chambre Économique France-Tunisie (Photo Robert Poulain)
Bruno Benjamin, président du Crif entouré de Hamza, de Synergie Frais Vallon et de représentants de la Chambre Économique France-Tunisie (Photo Robert Poulain)
Échec et mat ? (Photo Robert Poulain)
Échec et mat ? (Photo Robert Poulain)
Pour Elie Benarroch : «Cette manifestation répond à un besoin tant il est urgent de mieux se connaître, s’apprécier. Et le sport est un facteur de rencontre». Se dit épater par le tournoi de foot où «les équipes ne sont ni ethniques ni religieuses, tout le monde joue ensemble et c’est merveilleux. Et comment ne pas souligner la tenue des ateliers de la citoyenneté qui apporte un vrai plus». Hamza, de Synergie Frais Vallon, ne dit pas autre chose: «Et pourtant voilà deux ans j’étais un fervent opposant à ce genre d’actions car, pour moi, le Crif était synonyme de négatif. Puis j’ai rencontré Bruno Benjamin, nous avons longuement discuté. Et j’ai compris que nous pouvions avoir des désaccords sans être des ennemis. Et que nous avions un espace sur lequel nous pouvions intervenir, notre ville, Marseille. Dans le respect de nos opinions nous devons nous rassembler dans l’amitié et c’est ce que nous faisons aujourd’hui». Note également : «Nous avons de plus en plus d’associations qui nous rejoignent et les participants sont de plus en plus mobilisés en faveur du succès de cette journée». Et se réjouit: «Les autres années les joueurs évoluaient ensemble mais se séparaient dès le match fini. Cette année ils restent ensemble, jouent au baby-foot, mangent ensemble». Pour Abdelkrim Abour, président de la Chambre Économique France-Tunisie: «Cette manifestation est importante car elle permet de mesurer à quel point les peuples peuvent être unis». Le Père Jean-Paul, délégué diocésain pour l’action avec les musulmans, parle «d’une belle opération, d’un bel encouragement à s’accueillir dans l’amitié, le sport et dans ses différences. Il y a une grande fraternité qui se joue là tout naturellement car nous avons la chance à Marseille de venir d’horizons différents. Une journée qui prouve combien il importe d’ouvrir nos esprits et nos cœurs et, plus les initiatives en ce sens se multiplieront, plus nous nous sentirons bien». Il évoque à ce propos la journée fraternelle et familiale islamo-chrétienne dont la 5e édition aura lieu au Parc Saint Maur en juin 2020: «Nous étions 80 lors de la première édition et plus de 300 l’été dernier».

Casser les préjugés

Le rabbin Bendao exprime sa satisfaction: «Nous avons réussi à casser pas mal de préjugés avec « Marseillais unis dans l’amitié ». Et cette année nous avons réussi à sortir une affiche sans logo, le seul message et le plus important étant celui de notre unité dans l’amitié». L’imam Smaïn ajoute: «Dans un moment où l’on ne nous donne que de mauvaises nouvelles ce rassemblement est porteur d’espoir. Nous travaillons sur ce qui nous unis conscients que nous sommes tous Marseillais». Wally Tirera, président du Collectif Paca pour la Mémoire de l’Esclavage (CPPME) qui participe pour la première fois à la journée exprime sa satisfaction de voir des enfants de toutes origines jouer ensemble: «C’est très réconfortant. Notre ville mériterait d’avoir plus de journées comme celle-ci». Linda Zoubir, Cercle de réflexion Jean Jaurès, a organisé des ateliers pour les enfants sur les valeurs de la République. «Nous voulons rendre les enfants responsables et on constate qu’ils ont déjà des idées très claires sur les notions de Liberté, d’Égalité et de Fraternité». Bruno Benjamin, le président du Crif Marseille Provence, n’entend pas en rester là, même si le succès est au rendez-vous: «Nous ne cessons de réfléchir les uns et les autres pour créer un échange permanent, pour que la chaîne d’union s’agrandisse encore et encore. Et je mesure le chemin parcouru, les mêmes qui étaient plus que réservés au lancement de cette initiative en sont maintenant des acteurs de premier plan. Nous sommes de plus en plus nombreux à nous rendre compte que si nous nous replions, la crise, les tensions, les peurs vont s’accroître. Il faut sortir d’une logique de méconnaissance, de cloisonnement. C’est notre choix, là un ami musulman nous propose un tournoi de pétanque, pourquoi pas? Ce que nous voulons tous dans notre collectif c’est vivre en paix, tranquillement». Michel CAIRE

Vidéo Mégane EL-BAZE

Diaporama Robert POULAIN

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