Marseille : Ara Khatchadourian part à la conquête de l’Everest pour la mémoire

Publié le 30 octobre 2014 à  23h30 - Dernière mise à  jour le 27 octobre 2022 à  18h24

Ara Khatchadourian va escalader l'Himalaya afin de délivrer un message de mémoire, de justice et de paix du plus haut point de la planète (Photo Philippe Maillé)
Ara Khatchadourian va escalader l’Himalaya afin de délivrer un message de mémoire, de justice et de paix du plus haut point de la planète (Photo Philippe Maillé)
Pascal Chamassian, Ara Khatchadourian et Gérard Kirkorian  (Photo Philippe Maillé)
Pascal Chamassian, Ara Khatchadourian et Gérard Kirkorian (Photo Philippe Maillé)

A l’occasion du centième anniversaire du génocide arménien, Ara Khatchadourian, Marseillais,Libanais, Français, enfant du Monde va escalader l’Himalaya afin de délivrer un message de mémoire, de justice et de paix du plus haut point de la planète. Il vient de présenter son projet, dans les locaux de la Jeunesse Arménienne de France (JAF), à Marseille avec, à ses côté, Pascal Chamassian, JAF et Gérard Kirkorian, le président de Courir pour la mémoire (CPLM).
Pascal Chamassian souligne: «C’est un projet personnel mais qui entend prendre une dimension collective, par le message qu’il porte mais aussi parce qu’il amènera sur le toit du monde le nom de tous ceux qui l’auront aidé financièrement à réaliser ce projet».
Gérard Kirkorian explique pour sa part que CPLM a vu le jour en 2006 au sein de la JAF avant de voler de ses propres ailes à partir de 2012. « Il s’agit de courir contre tous les génocides, les négationnismes.Lorsque nous avons rencontré Ara, en 2011, il venait d’accomplir l’ascension du Mont Ararat, nous lui avons proposé de donner une conférence et c’est à la suite de cette dernière que l’idée folle de l’Everest est née».
Ara Khatchadourian raconte : «Mes grand-parents ont fui lors du génocide pour se réfugier au Liban ou je suis né. J’ai 9 ans lorsque le pays sombre dans la guerre. J’en ai 19 lorsque ma famille se résout à quitter ce pays, destination Marseille. J’avais commencé à travailler dans la joaillerie, avec mon père, dès l’âge de 16 ans. Je poursuis dans cette voie à marseille et, à 24 ans, je peux acheter ma propre affaire. Pour en arriver là, j’avais travaillé 7 jours sur 7 tout en apprenant le français dont je ne parlais pas un mot».
Il vit en couple, a un enfant, la vie se déroule, dense, sans que le sport y ait sa place : «Mais, à 40 ans, je me sépare de ma compagne. Un ami me dit de venir au Liban et m’indique qu’il me fera participer à un marathon pour me changer les idées. J’accepte, m’inscris dans un club pour m’entraîner. Je fais ainsi ma première épreuve en 3h50, le virus est attrapé. Je fais ensuite les marathons de Barcelone, Paris, Marrakech… Puis on me propose de faire la Diagonale du Fou, à la Réunion, la course la plus dure au monde. Pour m’y préparer je vais à Chamonix… où je fais l’ascension du Mont-Blanc, une révélation. Après le Mont-Blanc, se sera le Mont Ararat (5137m), puis le Kilimandjaro (5897m), l’Huascaran, (6768m), le Sajam, (6542m), le Chimborazo, (6310m) et enfin, en 2014, le pic Lénine et ses 7134m ».

«65 jours d’ascension pour atteindre le sommet»

Pour se préparer, Ara se lève à 5 heures du matin, fait de la musculation, puis de la course à pied, de la natation, à nouveau de la course, le travail et puis encore de la course à pied, du vélo, du yoga… Il accompli ainsi 100 km de course à pied par semaine, 200 km à vélo, 20 km de natation, 15 heures de musculation et 5 heures de méditation et de yoga. Il arrivera au Tibet à la fin du mois de mars 2015, l’ascension est plus longue mais moins périlleuse que par le Népal où les risques d’avalanches sont plus grands. Il débutera ensuite l’ascension avec des Allemands et des Espagnols en Avril et l’aventure commencera, elle devrait durer 65 jours pour atteindre le sommet à la fin mai. « A partir de 7 500 mètres nous utiliserons de l’oxygène, le plus dur étant les 500 derniers mètres que l’on effectue en 5 heures. Je monterai en pensant à tous ces gens qui me soutiennent, au génocide. Au fait qu’il ne peut être oublié, nié, pour que la paix s’installe».
Pascal Chamassian d’ajouter : «Ce projet est bien évidemment très onéreux. Il faut donc trouver de l’argent afin de financer le coût des billets d’avion, la rémunération des guides sur places, des sherpas, la logistique et le matériel. Nous entendons également communiquer le plus régulièrement possible, et pourquoi pas quotidiennement, autour de cet exploit. Nous devons récolter 80 000 euros. Pour cela nous recevons les chèques à la JAF et bientôt les dons pourront se faire en ligne par plusieurs intermédiaires, 10 euros minimum sont demandés. Parallèlement, le projet va être proposé sur un certain nombre de plateformes de « crowdfounding » sur internet. Ces sites visent à proposer des projets novateurs, des défis, et à faire appel à la communauté des internautes afin de réaliser son financement. Une contrepartie est proposée à chaque donateur. Nous allons de plus nous adresser aux entreprises pour qu’elles contribuent au financement de ce projet». Gérard Kirkorian avance: «Mon rêve est qu’un village d’Arménie se mobilise et collecte 10 euros pour voir son nom atteindre l’Everest». Et de conclure : «Ara sera le 120e français à atteindre le sommet de l’Everest, le 1er Arménien et certainement le 1er Marseillais car, si un Marseillais avait déjà accompli l’ascension, cela se saurait et il y aurait un bar et un boulodrome au sommet ».
Michel CAIRE
Pour contribuer à l’ascension de l’Himalaya, on peut envoyer des chèques à «Courir Pour la Mémoire», 47, avenue de Toulon, 13006 Marseille. On peut retrouver toutes les informations, renseignements utiles afin de contribuer au financement du projet « 1915-2015 : l’Everest pour la mémoire » sur le site officiel de CPLM

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