Marseille : Avec Technosport et Oceanomed, Geneviève Fioraso inaugure deux équipements d’excellence à Luminy

Publié le 9 décembre 2014 à  10h49 - Dernière mise à  jour le 27 octobre 2022 à  18h30

Geneviève Fioraso, secrétaire d’État chargée de l’Enseignement supérieur et de la Recherche est à Marseille ces lundi 8 et mardi 9 décembre. Un déplacement placé sous le thème de l’innovation puisque elle a inauguré, sur le Campus universitaire de Luminy : le Technosport, lieu de rencontre entre recherche, formation et entreprise au service du sport et de la performance du mouvement puis Océanomed, structure d’excellence pour la recherche en océanographie fondamentale et appliquée qui regroupe, dans une construction nouvelle, le laboratoire Mediterrannean Institute of Oceanography «MIO», l’Unité Mixte de Service Pythéas et l’ensemble des enseignements en océanographie. Ce mardi est réservé à la visite du chantier et les laboratoires de l’Institut Hospitalo-Universitaire en Maladies Infectieuses dirigé par le Professeur Didier Raoult.

En présence de Bernard Morel et Yvon Barland, Geneviève Fioraso inaugure le Technosport (Photo Robert Poulain)
En présence de Bernard Morel et Yvon Barland, Geneviève Fioraso inaugure le Technosport (Photo Robert Poulain)
Un gymnase est composé d'un plateau de recherche de pointe à disposition des chercheurs pour l'analyse du mouvement humain et des performances (Photo Robert Poulain)
Un gymnase est composé d’un plateau de recherche de pointe à disposition des chercheurs pour l’analyse du mouvement humain et des performances (Photo Robert Poulain)

Ce sont deux équipements uniques en France qui ont été inauguré ce lundi à Luminy. Le technosport est une véritable plateforme dédiée à l’innovation du sport et du mouvement. Il permet l’étude de la performance dans son acceptation la plus large, du sport de haut-niveau aux mouvements pathologiques. Ce gymnase est composé d’un plateau de recherche de pointe à disposition des chercheurs (pour l’analyse du mouvement humain et des performances), d’une zone d’activité de 1800m² pour la pratique de diverses disciplines. Une plaine sportive consacrée aux sports de plein air et un espace de travail dédié au travail musculaire des sportifs compléteront le dispositif. L’ensemble se compose de 18 400 m² de plaine sportive instrumentalisée, de 400m² de salle de musculation, 2 500 m² de gymnase instrumentalisé, 640m² de mur d’escalade, 510m² de plateforme recherche. Et se retrouve là, une centaine de chercheurs. Le technosport est rattaché à deux laboratoires de recherche : l’Institut des sciences du mouvement Étienne-Jules Marey, qui est une unité mixte de recherche associant Aix-Marseille Université et le CNRS. Les thèmes de recherche de l’Institut portent sur les déterminants mécaniques, physiologiques, neurologiques, psychologiques et sociologiques de la motricité des êtres vivants, l’Homme en particulier; et, le laboratoire Sport MG Performance qui est porteur de la politique de recherche de la Chaire Société Sport et Management, fruit d’une forte collaboration entre Sciences Po Aix et la Faculté de Sciences du sport AMU. Le laboratoire mène une politique de recherche pluridisciplinaire (Sciences politiques, Humaines, Sociales et de Gestion) en tentant de conserver la volonté de s’inscrire dans une vision systémique de la compréhension des phénomènes de la performance sportive, des principes de management des organisations et équipes sportives, de leurs environnements propres et du jeu de leurs acteurs.
Le site comprend une dimension recherche et développement, à savoir l’étude du mouvement sportif et pathologique in situ et plus précisément l’interface homme-matériel. Ce secteur s’appuie sur trois partenaires de pointe : Décathlon, Nike et la Fédération française de cyclisme. Par ailleurs Protisvalor, société privée, filiale de l’université, est présente pour gérer et fluidifier les aspects juridiques, administratifs et financiers entre les partenaires. Par ailleurs, une Société d’Aide au transfert de technologie (SATT Sud-Est) a pour vocation d’améliorer le passage des salles d’étude vers le secteur économique.
Geneviève Fioraso inaugure un autre équipement d'excellence Oceanomed (Photo Robert Poulain)
Geneviève Fioraso inaugure un autre équipement d’excellence Oceanomed (Photo Robert Poulain)
Un des laboratoires d'Oceanomed dédiés pour la recherche en océanographie fondamentale et appliquée (Photo Robert Poulain)
Un des laboratoires d’Oceanomed dédiés pour la recherche en océanographie fondamentale et appliquée (Photo Robert Poulain)

Quelques centaines de mètres plus loin est implanté Oceanomed qui a pu voir le jour grâce à l’opération Campus lancée en 2008. Aix-Marseille Université, lauréate parmi douze universités françaises, a bénéficié d’une dotation de l’État de 500 millions d’euros en capital pour la rénovation immobilière de ses sites, 34 millions au titre d’opérations immédiates, ainsi que plus de 300 millions d’aides financières des collectivités locales et du Crous permettant la rénovation et la modernisation de différents bâtiments. Ainsi, deux bâtiments ont vu le jour à Luminy, Oceanomed 1 et 2. Le projet Oceanomed a pour objectif de regrouper le laboratoire Mediterrannean Institute of Oceanography (MIO), l’Université Mixte de Service Pytheas et l’ensemble des enseignements en océanographie dans les locaux adaptés à cette structure d’excellence pour la recherche en océanographie fondamentale et appliquée.
La création du MIO a permis de regrouper à Marseille les chercheurs et enseignants-chercheurs du CNRS et de l’IRD et d’accueillir les enseignants-chercheurs de l’université de Toulon. Cette opération de relocalisation permet le renforcement et le développement d’une formation pédagogique de qualité dans les domaines relevant de la spécificité marine. Elle doit conduire à l’intensification des relations extérieures et internationales avec notamment un accueil accru de chercheurs confirmés, de post-doctorants et d’étudiants français et étrangers.
Michel CAIRE

Geneviève Fioraso : «Il faut innover, c’est le meilleur moyen de créer de futurs emplois»

«Le technosport comme Oceanomed sont deux projets partenariaux qui prouvent que, lorsque l’on sort de son pré-carré, on est encore plus créatif», explique Geneviève Fioraso, secrétaire d’État chargée de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. Elle considère: «Ici, vous avez toujours su être très réactifs sur le Plan Campus et je sais la somme d’efforts que cela demande. L’Aix-Marseille Université se transforme au bénéfice des étudiants et de l’ensemble de la communauté éducative mais aussi des villes d’Aix et Marseille, de la future métropole. Les villes et les métropoles qui ont des universités sont différentes des autres, elles bénéficient d’un souffle, d’un dynamisme, d’un éco-système qui n’est pas replié sur lui-même et là, réside la meilleure réponse au populisme». Le propos est fort, il n’empêchera pas Yvon Berland, le président d’Aix-Marseille Université et Bernard Morel, vice-président de la région, représentant Michel Vauzelle, de rappeler au gouvernement qu’il devait être à la hauteur des enjeux sur le plan financier, le premier en ce qui concerne les campus, le second à propos du contrat de plan État-Région.
La secrétaire d’État indique entendre le propos, se battre afin que les trois campus de l’AMU qui n’entrent pas dans le plan Campus bénéficient également de moyens, être tout aussi consciente de l’importance du Contrat de Plan État-Région: «Le meilleur argument pour obtenir des fonds dans la période de restriction que nous connaissons et qui nous est imposé par l’état dans lequel nous avons trouvé les finances de la France, c’est de prévoir l’avenir. Il faut innover, c’est le meilleur moyen de créer de futurs emplois».
Et de plaider pour que les entreprises entrent dans l’université «sans droit quelconque sur la pédagogie. Mais leur présence peut développer un système gagnant-gagnant». Il faut, ajoute-t-elle: «Insuffler l’esprit d’entreprise dans nos universités, nous créons pour cela un statut d’étudiant entrepreneur. Nous avons de nombreux chercheurs reconnus au niveau international mais, nous ne savons pas créer un lien pertinent entre l’université et la création d’entreprise. Et cela doit se faire sans qu’il soit porté ombrage à la recherche».
Au préalable, Yvon Berland avait réclamé un soutien, dans la durée, de l’État, rappelant : «Nous construisons la métropole des savoirs du Sud de la France et de l’Europe».
Marie-Laure Rocca-Serra, au nom de Jean-Claude Gaudin, se réjouit du travail accompli sur ce site : «Nous construisons le territoire de demain».
Félix Weygand, représentant Jean-Noël Guérini, le président du Conseil général des Bouches-du-Rhône, note: « Malgré les difficultés, la complexité des dossiers, le mille-feuille, nous voyons des dossiers aboutir, comme aujourd’hui avec deux inaugurations». Bernard Morel rappelle que la région s’est investi à hauteur de 12M€ dans ces dossiers, avant d’en venir au Contrat de Plan État-Région : « Je ne cache pas, comme le Président Vauzelle l’a fait, que les premiers chiffres avancés étaient très en-deçà de nos attentes. Depuis il y a eu des avancées, encore insuffisantes».
M.C.

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