Marseille: Budget, écoles, habitat insalubre… sont à l’ordre du jour du conseil municipal qui se tiendra ce lundi 27 juillet

Publié le 24 juillet 2020 à  9h57 - Dernière mise à  jour le 31 octobre 2022 à  11h52

La nouvelle équipe municipale avait convié ce jeudi 23 juillet en milieu d’après-midi la presse pour présenter les grandes lignes de la séance du conseil municipal qui se tiendra ce lundi 27 juillet. Si elle votera le budget primitif préparé par l’ancienne majorité, sa principale annonce à retenir est l’augmentation des dépenses d’investissement de 50M€ pour les réserver aux questions de l’éducation et du bâti scolaire, et de l’habitat insalubre.

Le 1er adjoint, Benoît Payan et les adjoints à la maire de Marseille Michèle Rubirola, Joël Canicave, Olivia Fortin, Patrick Amico, Mathilde Chaboche, Pierre-Marie Ganozzi, Audrey Garino ont présenté les dossiers à l'ordre du jour du conseil municipal qui se tiendra ce lundi  © Ville de Marseille
Le 1er adjoint, Benoît Payan et les adjoints à la maire de Marseille Michèle Rubirola, Joël Canicave, Olivia Fortin, Patrick Amico, Mathilde Chaboche, Pierre-Marie Ganozzi, Audrey Garino ont présenté les dossiers à l’ordre du jour du conseil municipal qui se tiendra ce lundi © Ville de Marseille

En l’absence de la maire de Marseille, Michèle Rubirola, Benoît Payan, son premier adjoint en charge de l’action municipale «pour une ville plus juste, plus verte et plus démocratique» a d’abord pris la parole afin de planter le décor de cette grande première : «Nous aurons des délibérations très lourdes de conséquences et je vous annonce que nous avons décidé mercredi soir de désigner Joël Canicave comme président de groupe au sein de l’hémicycle pour le Printemps Marseillais. On s’est tout de suite mis au travail, notamment pour prendre attache avec les différents services. La maire de Marseille nous a donné une feuille de route, précise : être tout de suite au service des Marseillais. On mesure les responsabilités qui nous sont données. Nous sommes conscients des difficultés, mais déterminés.» Joël Canicave, que l’on peut déjà présenter comme le nouveau «monsieur Finances» de la ville de Marseille, a ensuite précisé les modalités d’un conseil municipal inaugural dont le menu aura été chamboulé par deux événements majeurs : la crise sanitaire et son confinement, le report du second tour des élections municipales et les 3 mois qui se seront écoulés entre les deux tours…

« Un emprunt de 50 millions d’euros décidé et réservé à la question des écoles et des logements indignes »

«Il y aura ce lundi, pour simplifier les choses, deux conseils municipaux en un, explique Joël Canicave, avec une première partie obligatoire, sous la forme d’un premier volet qui devra solder le budget de l’équipe précédente. Il faut savoir que nous, en tant que nouvelle majorité municipale, avons eu connaissance le 6 juillet de ce budget primitif. Il n’a été communiqué à tous les élus de la Ville que le 20 juillet. Il fait plus de 600 pages, et même plus de 1 300 avec les budgets des mairies de secteur. Ce premier conseil municipal de notre nouvelle mandature sera donc consacré à cette partie budgétaire, et nous voterons ce budget. Comme les 31 millions d’euros qui auront été consacrés par la Ville pour assurer les frais liés au Covid.» «Au cours d’un deuxième conseil municipal, toujours lundi, poursuit-il, il y aura 76 rapports à délibérer. Et nous avons décidé comme principe d’aller plus loin dans l’emprunt, en allant dans les priorités du Printemps Marseillais durant la campagne : à savoir s’occuper des écoles et des logements insalubres. A ce titre, nous avons acté un emprunt de 50 millions d’euros qui sera réservé à ces deux questions. Avec 30 millions consacrés pour les écoles, tout de suite, et 20 millions pour le logement indigne, répartis de la sorte : 10 millions pour la réhabilitation de l’habitat privé, 10 millions pour celui du bâti municipal.»

Benoît Payan :«Ce ne sont pas des entreprises de Moscou qui vont venir travailler chez nous… Ce sera le tissu économique local qui en profitera »

La nouvelle majorité municipale annonce encore « s’être engagée à réaliser plusieurs audits : un sur le patrimoine de la Ville, un autre sur les services municipaux». Elle précise que ces audits «seront financés sur la ligne des dépenses réservées aux fêtes et cérémonies organisées par la Ville, et ce pour ne pas que cela pèse sur les finances et futurs budgets des Marseillais. Benoît Payan ajoute : «Il faut bien comprendre que ces 30 millions à consacrer en urgence, c’est de l’emprunt. Les 30 millions doivent profiter dans notre démarche, au plus vite, à notre tissu entrepreneurial local. La maire nous a demandé de faire une rupture dans les politiques publiques. On compte au plus vite travailler dans ce cadre avec les entreprises du territoire. Ce ne sont pas des entreprises de Moscou qui vont venir travailler chez nous… Mais ce sera le tissu économique local qui en profitera, cela est très clair, si cela peut rassurer la nouvelle opposition municipale. Agir de la sorte pour en faire bénéficier notre tissu local, on le voit comme un cercle vertueux sur lequel s’appuyer pour l’avenir.» La nouvelle majorité a fait savoir que son «premier budget véritablement décidé » n’interviendra qu’en 2021, en précisant qu’«il y aura d’autres décisions modificatrices du budget» qui devraient voir le jour à partir des mois de septembre ou octobre prochains. «Il faut 6 mois pour faire un budget », annonce le 1er adjoint. «Notre priorité dès cet été est d’assurer la sécurité des enfants à la prochaine rentrée. Il y a une nouvelle vague de Covid à devoir anticiper, aussi». Pierre-Marie Ganozzi, qui est le responsable de tout ce qui concerne l’éducation, avec son titre d’adjoint  » en charge du Plan écoles « , a ensuite présenté la stratégie décidée pour l’enseignement scolaire dès les prochaines semaines. «Notre priorité dès cet été est d’assurer la sécurité des enfants à la prochaine rentrée. Il y a une nouvelle vague de Covid à devoir anticiper, aussi. Cela passe par l’achat de masques, et en même temps de tablettes pour les enfants de certaines écoles. Nous avons ciblé des objectifs : on ne va pas acheter 10 000 tablettes, ce n’est pas possible, mais on peut recycler un certain nombre d’ordinateurs pour en faire bénéficier ceux qui en auront le plus besoin à la rentrée.» Patrick Amico, nouvel adjoint en charge de la politique du logement et de la lutte contre l’habitat indigne, a pour sa part donné les priorités dans son domaine sur lesquelles se pencher dès l’été : «L’ambition est de sécuriser les habitants, et il y a un vrai sujet : rassurer, avec ces 10 millions d’euros, le traitement du parc privé. Sur ce point, nous pouvons lancer des appels d’offres pour aller vite, ce sera le même cas pour les écoles. D’après nos dernières informations, nous avons toujours 51 immeubles identifiés dans la ville qui nécessitent un travail d’urgence. Car il y a une autre problématique à la suite du drame de la rue d’Aubagne et aux évacuations de personnes liées à tous ces immeubles en péril, nous constatons que nous avons encore beaucoup trop de monde à l’hôtel…»
Bruno ANGELICA


Pierre-Marie Ganozzi : «S’il faut raser certaines écoles du fait de leur état trop dégradé, on rasera.»

« Je vais demander un audit technique sur les écoles. Il y a eu aussi un audit visuel qui a été mené, sous la responsabilité et piloté par le rectorat depuis les derniers mois avec les directeurs des écoles de la Ville. Ils devaient faire remonter les informations sur leur établissements respectif. Cet audit devrait être pour sa part connu avant la fin de l’été. Il faut comprendre dans notre démarche que nous comptons aller au plus vite et prendre les décisions dans le domaine une fois que seront connus et croisés tous les éléments d’informations sur les établissements scolaires. Ils seront classés en 4 parties égales pour mener la politique les concernant : d’un état satisfaisant à un état en très grande difficulté. Suivant ce classement et les problématiques que nous découvrirons, s’il faut raser certaines écoles du fait de leur état trop dégradé, on rasera. » Il conclut : «J’ai confiance dans les audits, je tiens bien à le préciser. Et notre nouvelle équipe a pour objectif de rencontrer au plus vite les syndicats d’enseignants et ceux des parents d’élèves pour parler de tout ce qui ne va pas. Il nous faudra du temps pour réaliser nos projets dans ce domaine, mais nous avons une mandature pour les réaliser.»

Marseille – culture

Départ, ce vendredi soir, 24 juillet de l’«Été marseillais»
En marge de la conférence de presse Benoît Payan a annoncé le départ officiel de l’«Été marseillais» – qui faisait partie du programme du  » Printemps Marseillais  » en matière culturelle avec notamment comme objectif un accès avec plus de latitude horaire (fermetures plus tardives notamment le soir) aux parcs et musées de la Ville- un premier événement a été acté pour rentrer dans ce cadre. Le Musée d’Histoire de Marseille, en partenariat avec le festival Marseille Jazz des Cinq Continents, proposera ce vendredi 24 juillet une première nocturne avec un concert gratuit de « Saint-Céran Quartet  » à partir de 19h30, en plein air, dans le port antique. Lors de cette même soirée, toujours ce vendredi, les Marseillais auront accès gratuitement de 18 heures à 20 heures aux collections permanentes du musée d’Histoire de Marseille et à l’exposition : « Terre ! ». « Mariannick Saint-Céran Quartet  » est une vocaliste originaire de Madagascar influencée par différents courants musicaux : swing, groove, blues. La nouvelle majorité municipale précise que «cette première nocturne culturelle doit donner le ton d’un Eté marseillais riche en animations variées, et dont le programme complet sera dévoilé dans les prochains jours.»
B.A.

Les chiffres clés du budget principal 2020 :
Le montant du budget de la ville de Marseille : 1,486 milliard d’euros
dont 1 042 millions pour les dépenses de fonctionnement, avec pour répartition :
25 % qui sera réservé pour l’action éducative, 21 % pour la sécurité et la salubrité publique, 16 % pour l’action culturelle, 14 % pour les questions sociales et de santé, 10 % pour l’environnement, 9 % pour les sports et la jeunesse, 5 % pour l’économie et l’urbanisme. Et dont 444 millions pour les investissements, avec pour répartition : 26 % réservé pour l’action éducative, 15 % pour l’économie et l’urbanisme, 15 % pour l’environnement, 13 % pour la sécurité et la salubrité publique, 13 % pour les sports et la jeunesse, 12 % pour l’action culturelle, 6 % pour les questions sociales et de santé.
Les taux d’imposition : Ils restent identiques à ceux de 2019 : soit un taux de 28,56 % pour la taxe d’habitation, 24,02 % pour la taxe foncière sur les propriétés bâties, et 24,99 % pour la taxe foncière sur les propriétés non bâties.

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