Marseille – Caroline Pozmentier: « Renforcer la solidarité nationale et sortir de ce climat de peur »

Publié le 8 février 2015 à  23h30 - Dernière mise à  jour le 27 octobre 2022 à  18h37

Caroline Pozmentier, l’adjointe au maire de Marseille, déléguée à la Sécurité Publique et Prévention de la délinquance était à Paris pour préparer les Assises de la vie nocturne à Marseille avant de participer à la réunion de travail sur la prévention de la délinquance de l’Association des Maires de France. A l’ordre du jour : les polices territoriales et la lutte contre la radicalisation.

(Photo Philippe Maillé)
(Photo Philippe Maillé)

Caroline Pozmentier de revenir sur cette réunion: « Des maires et des élus de communes de toutes tailles participaient à la réunion. Face à la gravité des problèmes l’assemblée était en demande comme jamais, de retour d’expériences sur les politiques de sécurité et de tranquillité publiques mises en place dans chaque commune.Cette réunion a permis aussi de partager un constat regrettable. Les élus locaux ont l’impression que le gouvernement dans ses méthodes et sa politique sécuritaire oublie les enjeux de proximité.» «Nos administrés, poursuit-elle, réclament de plus en plus que les politiques de sécurité et de prévention de la délinquance soit équitables à l’échelle du quartier, du bassin de vie. Le Maire doit rester le chef d’orchestre de sa politique de prévention et de sécurité.» Et d’insister: «Aujourd’hui, avec la crise, les menaces d’attentats, les tensions sont plus grandes. Et, voir poindre à l’horizon une police territoriale soulève des inquiétudes, qu’adviendra-t-il des polices municipales et qui en aura la responsabilité? Autant de questions débattues. La protection de nos concitoyens dans leur sécurité publique est une priorité pour renforcer la solidarité nationale et sortir de ce climat de peur, peur de l’Autre et la perte de confiance dans les institutions. Un mois après les attentats, les questions demeurent malgré les propos du Premier ministre et du ministre de l’Intérieur auxquels j’adhère».
Dans ce contexte, elle réagit à la venue du Premier ministre à Marseille, accompagné du ministre de l’Intérieur et de la ministre de l’Éducation nationale: «C’est une visite importante, tant de par les personnalités présentent que par la durée du séjour. Le passage à la Fondation du Camp des Milles est fort de symbole. Mais, concrètement, que va-t-il sortir de ce voyage ? Est-ce que les promesses de Jean-Marc Ayrault, dans le cadre de la continuité républicaine, vont être tenues ? Ce serait important pour la ville, le territoire mais aussi en terme d’éthique. J’attends aussi des annonces en matière de protection, c’est à dire en matière de sécurité, bien sûr, mais aussi, si on veut être à la hauteur des enjeux, de protection sociale et économique de nos administrés. La Métropole est une chance pour nos territoires personnes ne doit se sentir spolié dans sa mise en place. En matière de sécurité, il y a urgence, les faits l’ont tragiquement prouvé, les policiers nationaux comme municipaux et les militaires deviennent des cibles. C’est la sécurité républicaine qui est attaquée.»
En ce qui concerne Marseille, elle avance : «Notre municipalité a investi 26 millions pour donner corps à une police municipale efficace, sans ignorer le développement sans précédent de la vidéo-protection. Concernant l’équipement d’armes létales, il se fera progressivement et dans les meilleurs délais. Si le gouvernement annonce qu’il va donner des moyens supplémentaires, compléter la formation de nos policiers qui existe déjà en interne et mettre à disposition l’armement ce sera une bonne chose. Mais rien ne doit se faire dans la précipitation surtout, que nous avons commencé à travailler ce dossier il y a quelques mois déjà».
Pour l’élue le message des politiques «doit porter sur la restauration de l’autorité des institutions et sur leur respect. Et, si on veut prendre en compte l’extrême gravité de la situation, il faut être intransigeants sur les devoirs des familles, être attentifs au rôle et aux moyens donnés à l’école , car c’est là que tout se joue et de plus en plus tôt.»
Michel CAIRE

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