Marseille: La tour des Cyprès disparaît du paysage (diaporama)

Publié le 21 juillet 2016 à  22h37 - Dernière mise à  jour le 28 octobre 2022 à  15h30

C’est toujours un événement spectaculaire que d’assister à la démolition d’une tour en plein cœur d’une ville. Ce jeudi, c’est le quartier de Malpassé (13e) qui a vu la tour des Cyprès B disparaître du paysage. De la tristesse pour les uns, un pan de vie qui tire sa révérence, des jours meilleurs pour d’autres… L’indifférence n’est pas au menu de cette matinée qui a accueilli les élus du territoire avec à sa tête le maire de Marseille, président de la métropole AMP, Jean-Claude Gaudin mais aussi Patrick Kanner, ministre de la Ville, de la Jeunesse et des sports qui a spécialement fait le déplacement.

La technique du foudroyage par tir dirigé a été retenue pour procéder à la démolition de l’édifice. Des explosifs ont été  disposés sur trois étages intermédiaires qui ont fragilisé la structure au moment de l’explosion et ont provoqué ainsi son effondrement sur elle-même (Photo Robert Poulain)
La technique du foudroyage par tir dirigé a été retenue pour procéder à la démolition de l’édifice. Des explosifs ont été disposés sur trois étages intermédiaires qui ont fragilisé la structure au moment de l’explosion et ont provoqué ainsi son effondrement sur elle-même (Photo Robert Poulain)
(Photo Robert Poulain)
(Photo Robert Poulain)
Ce mode de démolition courant et maîtrisé nécessite l’évacuation des personnes se trouvant dans un périmètre de sécurité de 200 mètres.
Ce mode de démolition courant et maîtrisé nécessite l’évacuation des personnes se trouvant dans un périmètre de sécurité de 200 mètres.
Le préfet de Paca Stéphane Bouillon, Patrick Kanner, Valérie Boyer maire des 11/12, Jean-Claude Gaudin, Arlette Fructus (Photo Robert Poulain)
Le préfet de Paca Stéphane Bouillon, Patrick Kanner, Valérie Boyer maire des 11/12, Jean-Claude Gaudin, Arlette Fructus (Photo Robert Poulain)

Patrick Kanner d’insister : «Nous démolissons la tour Cyprès B à Marseille pour donner un nouveau visage au quartier. Les Cyprès B ont hébergé de nombreuses familles pendant plus de 30 ans et, détruire ce lieu de vie ne se fait pas sans une certaine émotion des habitants.» «Mais, poursuit-il, si l’on veut mettre un terme à certaines évolutions néfastes, nous devons reconstruire le quartier Malpassé. La destruction de cette barre est un moment important de la Rénovation urbaine marseillaise». Il est rappelé que cette barre des Cyprès a été construite à la fin des années 60 et culminait du haut de ses 20 étages à plus de 60 mètres qui abritait 115 logements. Cette démolition constitue l’une des opérations majeures du projet de rénovation urbaine du quartier Malpassé. Pour Jean-Claude Gaudin, cette tour «est à l’image de l’urbanisme de tours et de barres produit dans la période dite des « Trente glorieuses » où il fallait construire vite et massivement à la périphérie des villes», rappelant que dans ce secteur de Malpassé, «plus de 3 000 logements sociaux» ont ainsi été réalisés lors des années 60-70.
Le maire de Marseille souligne toutefois que «construire vite et bien n’est pas toujours compatible» et que cette tour a subi «une lente et irréversible dégradation, rendant sa démolition inéluctable».
Le programme de rénovation urbaine (PRU) de Malpassé, signé en 2010, permettra le désenclavement et la rénovation du quartier. Déjà, précise Jean-Claude Gaudin, une partie du parc social obsolète de 400 logements a été démolie, plus de 500 appartements réhabilités, 176 logements reconstruits sur site et 200 hors site, d’importants travaux de résidentialisation des abords des cités menés, quatre nouvelles voies créées, ainsi qu’une zone d’activité dévolue au secteur de la santé et aux établissements pour les seniors. Jean-Claude Gaudin souligne que du chemin reste à parcourir. «C’est pourquoi, dit-il, nous travaillons avec l’État et l’ANRU sur le Nouveau Programme National de Renouvellement Urbain qui nous permettra d’ouvrir de nouveaux chantiers, de conforter le cap et le rénovation urbaine pour inverser la spirale d’isolement dans laquelle se trouvent encore d’autres cités».
Une concertation publique avec les habitants sur l’aménagement du quartier de Malpassé est engagée, depuis le début du mois de juillet et se poursuivra jusqu’en septembre, pour préciser, avec les services de la ville de Marseille et de la métropole les différentes possibilités d’aménagement de l’espace libéré. Un parvis où les parents pourront attendre leurs enfants à l’école Bouge, un espace de jeux, un lieu de détente et de rencontre, un marché forain…pourraient ainsi voir le jour.
Patricia MAILLE-CAIRE

14 projets de réhabilitation engagés sur Marseille

La ville de Marseille s’est engagée dans un vaste programme de requalification
urbaine et de développement social de ses quartiers. Ce dernier porte sur 14 projets
de réhabilitation des grands ensembles dégradés construits pour répondre à la crise
des logements des années 60-70. Piloté par le groupement d’intérêt public Marseille rénovation urbaine, ce programmefait l’objet d’un partenariat entre l’Etat, à travers l’Agence nationale de
renouvellement urbain (ANRU), les collectivités locales et territoriales et les bailleurs
sociaux. Plus d’un milliard d’euros sont investis dans ces projets qui se traduisent par plus de 6 600 réhabilitations de logements, 2500 démolitions, 5000 constructions, de nouveaux équipements sociaux et sportifs, par la création de nouvelles voies de
désenclavement des quartiers et l’aménagement d’espaces publics de qualité.

Diaporama Robert Poulain de la démolition de la tour des Cyprès B

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