Marseille: Lancement de l’Université Régionale des métiers (URM) dans le périmètre d’Euroméditerranée

Publié le 16 juin 2014 à  21h49 - Dernière mise à  jour le 27 octobre 2022 à  17h54

Très attendue, cette Université régionale de métiers (URM) – Initié en 2005 par la Région Provence-Alpes-Côte d’azur, la Chambre de Métiers et de l’Artisanat des Bouches-du-Rhône, la Chambre régionale de Métiers et de l’Artisanat, enrichi depuis 2011 de nouveaux partenaires comme la société Erilia – verra le jour à la fin 2017 au cœur d’Euroméditerranée sur l’îlot Peyssonnel (2e).

L''Université régionale des Métiers a été lancée par une cérémonie de signature du protocole d’engagement des partenaires du programme d’investissements d’avenir
L »Université régionale des Métiers a été lancée par une cérémonie de signature du protocole d’engagement des partenaires du programme d’investissements d’avenir
Les jeunes ont également participé à la cérémonie
Les jeunes ont également participé à la cérémonie
C’est par une cérémonie de signature du protocole d’engagement des partenaires du programme d’investissements d’avenir que le lancement a été acté en présence d’un public, en partie constitué de partenaires, venu en nombre : élus, chefs d’entreprise, responsables de CFA, apprentis… .

«Il s’agit d’un projet ambitieux pour le territoire»

Le président de la Région, Michel Vauzelle, de noter l’importance d’une Université des Métiers à Marseille «à l’heure même où notre ville vit une forte progression des extrêmes,une éducation républicaine permettra aux jeunes de résister».
«Il s’agit d’un projet ambitieux pour le territoire », indique-t-il. Précisant qu’«il va constituer une offre inédite au service de l’emploi, des entreprises et de l’avenir des jeunes». Après avoir rappelé que la formation est le 1er poste du budget régional, il souligne l’importance de «la jeunesse non pas parce qu’elle est l’avenir mais parce qu’elle est le présent ». Michel Vauzelle de signifier: «L’enseignement professionnel n’est pas inférieur à d’autres formations ». Mettant alors en exergue la symbolique, le sens du mot université, la reconnaissance pour «ces jeunes qui pensent que l’université est réservée à des privilégiés».
«Pour tous les jeunes de nos quartiers, de nos cités c’est à eux que s’adressent ce geste fort », assure-t-il. Et d’avancer que dans le cadre de coopérations cette université accueillera également des jeunes des pays francophones d’Afrique et des pays du Maghreb.

«L’artisanat est en mesure d’offrir un avenir et un espoir à beaucoup de nos jeunes»

Après avoir remercié Michel Vauzelle «qui est celui qui a très vite compris l’intérêt de ce projet», André Bendano, le président de la Chambre départementale et régionale de Métiers et de l’artisanat d’introduire son intervention par le chômage « le pire fléau de la société actuelle.» Et d’affirmer : «l’artisanat est en mesure d’offrir un avenir et un espoir à beaucoup de nos jeunes. La moitié du million de chefs d’entreprise artisanale français est issu de l’apprentissage, un formidable ascenseur social. Et l’apprentissage est aussi un formidable intégrateur social puisque 85% des apprentis ont un emploi un an après leur diplôme.»
André Bendano de faire le vœu que « l’économie du savoir-faire enrichisse celle du savoir». Et d’affirmer : « Nos savoir-faire sont une force qu’aucune crise ne viendra anéantir.»

«Une opération régionale exemplaire»

Gilles Barsacq, secrétaire général pour les affaires régionales, représentant le préfet Michel Cadot se réjouit de la tournure concrète de l’URM. Rappelant que l’Université des métiers est l’un des 6 projets labellisés « investissement d’avenir-investir dans la formation en alternance » en région Paca. «Une opération régionale exemplaire. Un exemple national qui illustre parfaitement les 2 priorités du Président de la République: l’emploi et la jeunesse ». Cette université va changer l’image liée « à la formation professionnelle et l’apprentissage», précise-t-il. Et de regretter le retard pris par la France dans le domaine de l’alternance. «La réforme votée au début de l’année doit permettre de passer de 435 000 à 500 00 apprentis d’ici 2017» , annonce Gilles Barsacq, alors que l’Allemagne compte 1 million d’apprentis. indiquant: «La réforme n’est qu’au début et le chemin est long.» Sur l’importance de la formation, Il donne comme exemple :« Sur 300 000 recrutements 200 000 sont abandonnés en raison de personnes qui ne sont pas suffisamment qualifiés pour les emplois proposés».
Patricia MAILLE-CAIRE

Le coût et le financement de l’opération

La région Provence alpes Côte d’azur a répondu à l’appel à projets national 2010-2014 «investissement pour la formation en alternance» lancé par l’État dans le cadre du Grand emprunt. Elle a ainsi obtenu 10M€ d’aides de l’État pour le volet formation et 5,9M€ pour le volet hébergement pour un coût total de l’opération estimé à 105,5M€, dont 69,3M€ entièrement financé par la région et 20M€ par les Chambres de Métiers.

L’Université Régionale des Métiers

L’URM accueillera 1 200 jeunes par an, dans 7 filières de formation et proposera une offre combinant à la fois la formation (du CAP à la maîtrise), l’hébergement (150 places), la restauration, l’information, le conseil et le suivi. Elle bénéficiera d’un pôle ressources de veille et d’information et du partenariat notamment des 24 pôles régionaux d’entreprises : les « PRIDES » (Pôles Régionaux d’Innovation et de Développement Économique Solidaire, issus du Schéma Régional de Développement Économique). Cette nouvelle structure permettra également d’augmenter les effectifs d’apprentis avec 341 places supplémentaires
Des futurs pôles de compétence développés autour de 7 filières économiques importantes en Provence-Alpes-Côte d’Azur
Il s’agit des filières bâtiment et écoconstruction, santé (optique et dentaire), services administratifs, tertiaire (commerce, tourisme, vente), électricité/électronique/électrotechnique, métiers d’art, recyclage.
Des métiers qui s’inscrivent dans le périmètre de la Stratégie Régionale d’Innovation Les métiers de l’écoconstruction, du numérique, des industries créatives et de l’électronique ouvrent des perspectives aux diplômés dans des domaines d’activités stratégiques pour l’économie de la région.
Le triptyque formation-information-hébergement : une structure unique en France
Sur le même site seront regroupés trois centres de formation d’apprentis (les CFA marseillais « Coiffure Roger Para », « Bourse du Travail » et « Compagnons du Devoir ») ; un pôle ressources régional -constitué de l’Observatoire régional des métiers (ORM Paca), du CARIF Espace compétences et du Centre régional contre l’illettrisme – ; l’Institut régional des formations à l’environnement et au développement durable (IRFEDD) ; les sièges de la Chambre régionale de Métiers et de l’artisanat Provence-Alpes-Côte d’Azur et de la Chambre de Métiers et de l’artisanat des Bouches-du-Rhône ainsi que leur pôle de services et de formation continue ; enfin, des équipements pour l’hébergement, la restauration, le sport et la qualité de vie. Cette mise en synergie sera synonyme de dynamisme, d’ingénierie pédagogique et d’économies d’échelle.
Une approche pédagogique innovante
Elle se caractérise par l’accent mis sur l’accompagnement de l’apprenant (suivi personnalisé, lutte contre le décrochage… ; le renforcement du lien avec le monde de l’entreprise (grâce à la collaboration avec les PRIDES), l’échange de pratiques pédagogiques inter-CFA et l’appui des centres ressources.
Une offre d’hébergement exemplaire et sociale inédite
L’équipement prévu de 150 places est entièrement dédié aux apprenants. Deux types d’accueil sont proposés (formule « permanente » ou à la nuitée), un choix qui procède d’une volonté de répondre aux problématiques de l’alternance. La vocation très sociale de cet hébergement en termes de tarification et d’accompagnement et la possibilité d’accueil de l’apprenti en recherche d’emploi, ou en promesse d’embauche à l’issue de sa formation, participent également du caractère totalement inédit à Marseille de ce futur hébergement.
Un laboratoire du « Vivre ensemble »
Dormir et se restaurer in situ, pratiquer le sport ensemble, côtoyer différents publics se formant dans des filières diversifiées, fréquenter un réseau d’espaces communs tels que amphithéâtre, salle de cinéma et restaurant… autant de choix délibérés en faveur de l’enrichissement mutuel, dans toute sa dimension sociétale.
Un guichet unique
Avec leur pôle de services, pour l’accompagnement à la création d’entreprises notamment, et leurs espaces dédiés à la formation, les chambres consulaires sur site agiront tout à la fois en catalyseurs de mixité sociale (jeunes ou apprentis seniors, salariés, dirigeants), en activateurs de compétences professionnelles et en développeurs d’activités.
Une dimension environnementale et de développement durable
La présence sur le site de l’Institut régional des formations à l’environnement et au développement durable (IRFEDD) facilitera la prise en compte du développement soutenable dans l’enseignement dispensé. Par ailleurs, un Agenda 21 propre à l’Université Régionale des Métiers sera mis en œuvre (équité sociale, gestion des ressources…), les CFA s’inscriront dans la démarche qualité RESEAU (responsabilité environnementale et sociale pour l’apprenant usager) tandis que le bâti adoptera la démarche Bâtiments Durables Méditerranéens et le label du PRIDES BDM.

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