Marseille : Les Journées d’été des écologistes débutent ce Jeudi 22 et se poursuivront jusqu’au samedi 24 août au sein de l’université Saint-Charles.

Publié le 21 août 2013 à  23h11 - Dernière mise à  jour le 27 octobre 2022 à  16h12

Les élus EE-LV  ont présenté ce mercredi leurs journées d'été qui débuteront ce jeudi  (Photo P.M-C.)
Les élus EE-LV ont présenté ce mercredi leurs journées d’été qui débuteront ce jeudi (Photo P.M-C.)
Vaste programme que celui initié pour ces journées d’été d’Europe Écologie-Les Verts (EE-LV). Six plénières, une dizaine de forums thématiques et plus de quatre-vingts ateliers consacrés à « l’écologie des solutions » : santé, alimentation, égalité des territoires, éducation, dépendance, citoyennetés, coopérations internationales, fiscalité écologique, accès aux ressources et protection de l’environnement, etc.
Un petit avant-goût a été donné, ce mercredi 21 août, au cours d’une conférence de presse qui s’est tenue au sein de ce village très spécial, écolo, à l’Estaque (16e) « Yes we camp » qui mérite de s’y arrêter. Pour dormir, se poser, passer quelques jours ou bien juste pour découvrir qu’avec un peu de débrouille, de l’intelligence, un zeste de savoir-faire, et surtout de la volonté, tout est possible.
Bref, pour en revenir à cette conférence, qui a réuni moult personnalités EE-LV, nationales, régionales, locales, les objectifs de ces journées d’été ont été appréhendés sur fond, bien entendu, d’élections municipales horizon 2014 mais également de bilan de la première année de la participation de EE-LV au sein gouvernement et, d’élections européennes.

«Nous avons des réponses qui ne sont pas celles de Manuel Valls»

Si tous les paramètres ont largement été étudiés pour la mise en place de ces journées, Denis Granjean, secrétaire régional d’EE-LV Paca, souligne: « Ce que l’on n ‘avait pas prévu ce sont deux choses majeures : le climat de violence à Marseille qui a augmenté depuis 18 mois. Nous avons des réponses qui ne sont pas celles de Manuel Valls. » Il met alors en exergue la pauvreté de la Ville. Il s’agit, selon le secrétaire régional, de répondre, entre autres, « au marché de l’emploi qui se ferme pour certains, les logements insalubres, l’insuffisance de l’offre de logement, etc. Le sécuritaire seul ne suffit pas et surtout ne construisons pas l’axe de fracture Nord -Sud.  » Puis, le 2e point concerne le contexte méditerranéen notamment en Égypte, en Syrie, en Tunisie. Denis Granjean souhaite que ces journées soient « un bras tendu vers ces pays, non pas pour de l’assistanat mais pour construire des coopérations.  »
Marseille, toujours elle, n’a pas le vent en poupe au niveau des directives européennes, Michèle Rivasi, députée européenne Europe Écologie tient à le rappeler: «  Il y a énormément de sujets européens à Marseille ». Elle cite quelques exemples: « Le déversement des boues rouges qui doit cesser horizon 2015 ; la politique de transports, un manque à Marseille ; la question des déchets, etc. »
Le secrétaire national EE-LV, Pascal Durand, rappelle de son côté qu’il s’agit des plus grandes universités populaires, « 3 000 militants et sympathisants vont participer à des plénières, ateliers, des échanges, travailler, construire  ». Annonçant notamment la présence de deux ministres en ouverture des journées : Christiane Taubira, Garde des sceaux et Philippe Martin, ministre de l’Écologie, ainsi que l’avocate et militante pour les droits humains Basma Khalfaoui, veuve de l’opposant tunisien Chokri Belaïd, assassiné en février 2013.
Sandrine Rousseau, membre du bureau exécutif et responsable du programme de ces journées d’indiquer: « Marseille va battre le record historique porté jusqu’alors par Nantes. Les tarifs sont faibles et gratuits pour les personnes en situation précaire. Et le côté inédit, les plénières se dérouleront en extérieur sur le parvis l’université Saint-Charles.»

« Nous ne sommes pas une filiale du Parti socialiste »

L’heure est à un premier bilan. « La gauche et les écolos sont au pouvoir depuis un an. Nous avons donné rendez-vous à nos militants mais également à la société civile : des syndicalistes, des associations… pour une conférence qui portera sur : « Comment la société perçoit la présence des écolos au gouvernement  », explique Pascal Durand. Tout en n’omettant pas de souligner: « Nous ne sommes pas une filiale du Parti socialiste », un changement de cap de l’action du gouvernement est attendu. « Nous avons un an à débattre avec nos partenaires. Nous attendons des actes fin septembre lors d’une conférence sur l’avenir : la transition énergétique ; la fonction de la fiscalité écologique, les pollueurs ne sont pas les payeurs ; la question du budget de l’écologie qui a été revu à la baisse, etc.»

« Il va falloir dépasser les conflits de deux visions différentes de la politique locale »

La question des tensions, au niveau local, n’a pas été éludée. En effet, deux courants EE-LV s’opposent actuellement à Marseille, celui porté par Karim Zéribi et celui de Sébastien Barles. Le secrétaire national d’avancer: « Nous sommes un parti fédéraliste, et ce n’est pas au niveau national que les décisions seront prises mais au niveau local. Le 7 septembre, dans les locaux d’EE-LV à Marseille, se tiendra une assemblée générale. J’aime la diversité des écologistes mais à un moment donné, nos électeurs souhaitent que l’on aille au même endroit. Il n’y aura donc pas de consigne mais il va falloir dépasser les conflits de deux visions différentes de la politique locale. La liste n’est pas fermée, 30% des postes éligibles seront accordés à des personnalités de la société civile proche de nous. On l’a réussi en 2009 pour l’Europe. Pourquoi pas Marseille en 2014 ?» Le nom de Pape Diouf a d’ailleurs été avancé.
Au niveau des élections municipales, Denis Granjean, précise: « Pour l’heure aucun accord n’a été conclu avec le PS pour le 2e tour. La ville doit basculer à gauche mais sur des bases de renouvellement des pratiques politiques. Au titre du parti, on ne prendra pas part aux primaires socialistes. On sera extrêmement exigeant sur les pratiques politiques. On soutiendra celui ou celle dont le discours ira dans ce sens. Les écolos attendent des engagements. »
Patricia MAILLE-CAIRE
Plus d’info: Le programme des journées

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