Publié le 1 octobre 2013 à 23h00 - Dernière mise à jour le 27 octobre 2022 à 16h23
« Pour un sursaut démocratique, pour vivre mieux et ensemble à Marseille » tel est le fer de lance de ce mouvement d’initiative citoyenne « Le Sursaut » qui a officialisé son existence, ce mardi 1er octobre, sur l’esplanade Bargemon. Ils sont issus de la société civile, militants politiques, citoyens et ont répondu à l’appel du Sursaut. Point là de magie, ni de coups de baguettes à l’œuvre mais comme le précise Pierre-Alain Cardona, ex-candidat aux primaires socialistes et fondateur du Réveil marseillais, « c’est le résultat d’un premier appel initié à la fin 2012, celui des Gabians ». Appel initié par Sébastien Barles, chef du groupe EELV au conseil municipal, également impliqué dans la naissance du Sursaut et aujourd’hui en désaccord avec son organisation politique. La raison d’être de ce mouvement vient à la suite de « trois ruptures principales : La démocratie confisquée, la ville fracturée et une vision passéiste du développement économique. » In fine, il s’agit de la reconquête de la politique par les citoyens.
« Il faut relier toutes les dynamiques pour les municipales »
« Notre présence devant ce lieu de gouvernance (l’entrée de l’hémicycle du conseil municipal ndlr) est le symbole de l’appel citoyen que nous lançons aujourd’hui, pour une autre gouvernance démocratique, respectueuse du bien commun, loin du calcul politique qui éloigne l’élu des légitimes attentes des administrés», précise François Pecqueur, responsable du Point de Bascule. Le décor est planté. Sébastien Barles estime: « Nous sommes à la fin de l’agonie d’un système qui va conduire à une impasse. Il faut relier toutes les dynamiques pour les municipales. On appelle au dépassement des chauvinismes pour aller dans une démarche collective, sociale, écologique,… pour une ville solidaire. » Deux rendez-vous sont prévus : à la fin novembre avec les États généraux des démocraties locales et en décembre sur l’Éducation.
Un nouveau parti vient de voir le jour ? Pas tout à fait puisque aucun programme n’est formalisé. « La logique de notre programme veut qu’il se co-construise avec tous ceux qui rejoindront le mouvement dans les prochains mois ». Le mouvement est en marche et entend bien se faire entendre et si la mayonnaise prend « rassembler tous les Marseillais » et défier ainsi les partis en portant la voix des citoyens et peser sur les municipales, « une 3e alternative aux partis dominants ».
« Nous n’attendons pas de réunir pour nous engager, nous nous engageons pour réunir »
Pour l’heure, 200 signataires ont répondu à l’appel du Sursaut. « C’est un mouvement dynamique, il y aura une liste. Nous n’attendons pas de réunir pour nous engager, nous nous engageons pour réunir », lance le journaliste Jacques Soncin.
Au cours de cette présentation, le nom de Pape Diouf a été avancé par son conseiller Vincent Manca. Il a notamment précisé : « Il analyse l’appel et ne voit aucune raison pour qu’on ne le signe pas. Ce n’est qu’un appel et pour aller plus loin, il faut finaliser un programme, donner envie aux Marseillais de participer.»
La diversité est de mise. Parmi les premiers signataires du Sursaut, quelques prises de paroles l’ont mise en exergue. Serge Jamgotchian, militant associatif, estime que « la politique à Marseille et ailleurs est l’affaire de tous. Elle doit traduire des aspirations et notamment celles du monde associatif .» Pour Zoubida Meguinni, militante associative dans les 13/14, « il y a des gens qui se battent dans les quartiers. Il faut lutter contre la rupture Nord/ Sud et représenter les sans-paroles, pour une vraie force politique citoyenne ». « Marseille ne peut continuer comme cela. Il faut apporter les bonnes réponses et être une alternative à la montée du Front national», ajoute Michèle Rubilora, adjointe au maire des 2/3 et médecin de santé publique. De son côté, Alain Fourest de la ligue des Droits de l’Homme et de Rencontres tsiganes évoque une fracture idéologique et ethnique qui, « depuis 25 ans s’accroît ».
« Aujourd’hui, il ne faut plus dire ça ne va pas mais il faut proposer »
Victor Hugo Espinoza, président d’Ecoforum parle d’une coalition nouvelle, « faire de la politique avec de vrais citoyens. Une chance car les citoyens n’ont plus la parole. Aujourd’hui,il ne faut plus dire ça ne va pas mais il faut proposer. » Ou encore l’architecte André Jollivet, président de la Maison de l’architecture et de la Ville et ancien président du Conseil régional de l’Ordre des architectes qui voit en Marseille une ville encore ouverte. « Je connais des villes dans le monde qui se ferment, il faut être attentif et observer ces phénomènes. Marseille c’est la seule ville méditerranéenne en Méditerranée, parce qu’elle rassemble toute la Méditerranée. C’est un pari fabuleux. Elle reste en paix mais il faudra des moyens. Reconstruire les dispositifs qui permettaient du lien social. Le vivre ensemble est possible, il est porté par une majorité de Marseillais. Il faut pour y parvenir réduire les inégalités. On a les intelligences et les volontés pour redresser cette politique. »
Et l’on retrouve également des habitants qui œuvrent pour leur quartier comme Brouettes et Cie à la Belle de mai, des associations de femmes, des militants syndicaux, etc.
Patricia MAILLE-CAIRE