Marseille Provence Métropole : la propreté fait toujours autant débat

Publié le 19 juillet 2014 à  1h52 - Dernière mise à  jour le 29 octobre 2022 à  13h44

Le retour dans l'hémicycle du socialiste Patrick Mennucci (Photo Robert Poulain)
Le retour dans l’hémicycle du socialiste Patrick Mennucci (Photo Robert Poulain)

Faire des économies et rendre la ville de Marseille propre sont les deux axes affichés comme prioritaires par Guy Teissier, le Président de Marseille Provence Métropole, lors de cette mandature. Deux dossiers qui était à l’ordre du jour de la plénière du 18 juillet. Après un premier débat sur l’importance des économies réalisées par la nouvelle majorité est venue l’heure du débat sur le contrat local de propreté lors d’une séance marquée par le retour du socialiste Patrick Mennucci.
Pour Monique Cordier les choix effectués en matière de propreté ne sont pas un énième plan mais «une logique d’engagement réciproque de tous. Les élus, les agents, les syndicats, les particuliers, les professionnels, tout le monde doit prendre ses responsabilités pour gagner la bataille de la propreté».
En ce qui concerne les agents : «Ils travaillaient, c’est le GPS posé sur les camions qui nous le montrent, entre deux heures et quatre heures par jour. Ils vont travailler 5 heures minimum, plus si le travail n’est pas fait, c’est une avancée considérable et les agents de maîtrise vont effectuer leur 37 heures par semaine. Au delà, ce contrat prévoit aussi une approche territoriale de la propreté avec des cantonniers qui vont être fidélisés. Enfin, nous voulons influencer les comportements des usagers, pour cela nous allons communiquer mais aussi sanctionner. En fait MPM s’engage à travailler plus, plus près, mieux et nous demandons aux particuliers comme aux professionnels : que comptez-vous faire ?».

« sans la fin de la cogestion on ne réglera pas le problème de la propreté »

Patrick Mennucci juge : «Vous avez des propositions qui rejoignent celles que nous avons avancées lors des élections municipales. La voie que vous empruntez est la seule pour régler une question que nous souhaitons tous régler ». Il présente alors deux amendements, un concernant la territorialité et le fait que MPM, au 31 décembre 2015, décentralise la propreté vers les communes, l’autre amendement concerne le fini-parti. Sur ce dernier point, il juge: «Vous n’avez pas voulu, pas pu, mettre fin à la cogestion entre un syndicat et l’administration. Et la grève qui a eu lieu début juillet est la preuve que sans la fin de la cogestion on ne réglera pas le problème de la propreté dans cette ville». Et de viser tout particulièrement une phrase dans le contrat qui prévoit, sous réserve que la collecte soit achevée pour l’ensemble du secteur, et après vérification sur le terrain par la maîtrise de la qualité du travail effectué, le chef de secteur a la possibilité de libérer les chauffeurs et les agents de collecte. La réponse de Guy Teissier sera brève : «Et s’ils ont vraiment fini, je leur fait faire quoi, du tricot ?».
Le FN Stéphane Ravier considère pour sa part : «Marseille a un potentiel extraordinaire gâché par la saleté. Et puis il y eu les promesses électorales de mettre fin au fini-parti, or il est relooké, encadré, mais il est toujours là. Nous sommes déçus de voir que, déjà, vos promesses finissent à la benne».
Pour Marc Poggiale, Front de gauche: «Le fini-parti n’est pas à défendre, mais la trop lente progression des objectifs et des moyens de réduction à la source des déchets ménagers et commerciaux, de tri sélectif, de recyclage, ainsi que certains comportements d’usage de l’espace public font aussi partie du problème». Puis de considérer : «L’imprécision de beaucoup de propositions ne nous permet pas de voir où l’on veut aller. Dans ce débat technique nous ne pouvons pas ignorer que la moitié de la collectivité est traitée par le privé et que certaines séparations des personnels entre collecte et propreté peuvent aboutir à de nouveaux choix de gestion».

«Le président Teissier et sa déléguée Monique Cordier n’ont pas attendu ni tergiversé»

Laure-Agnès Caradec savoure : «A tous ceux qui promettaient Marseille Propre en 6 mois et qui n’ont rien fait en 6 ans, le président Teissier et sa déléguée Monique Cordier n’ont pas attendu, ni tergiversé. Le problème a été pris à bras le corps avec humilité mais fermeté et dans la concertation». Dans le même esprit elle poursuit : « C’est une gestion responsable qui conduit notre action à la tête de la collectivité. En 100 jours : 34 millions d’euros d’économie, un engagement d’une politique à hauteur de 18 millions d’euros en faveur de l’accessibilité dans les transports en commun, lancement de la concertation de la deuxième phase de la piétonnisation du Vieux-Port».
Une intervention qui poussera Eugène Caselli, le précédent président de l’institution, à réagir : «C’est faux de dire que rien n’a été fait. Les décisions du groupe comprenant Yves Moraine, Martine Vassal, Sylvie Andrieux et Patrick Mennucci ont donné lieu à des tournées plus longues, à l’installation du GPS sur les camions ».
Yves Moraine justement, note : «La propreté est un problème complexe. Et, en trois mois, un travail remarquable vient d’être effectué, sans tomber dans le piège de la stigmatisation, sans attaque contre les personnels. Une chanson, pourtant rejetée par les Marseillais que vient d’interpréter à nouveau Patrick Mennucci».
Michel CAIRE

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