Marseille: Vivement dimanche 29 janvier sur la Canebière

Publié le 18 janvier 2017 à  20h16 - Dernière mise à  jour le 28 octobre 2022 à  15h48

S’il était besoin d’une preuve que les dimanches de la Canebière qui débuteront le 29 janvier, répondent à une véritable attente et soulèvent bien des espérances, il suffisait de voir le très nombreux et très divers public qui se pressait à la conférence de presse de présentation de ce dispositif qui, comme l’expliquera Sabine Bernasconi, maire des 1er et 7e arrondissements : «n’est pas un simple projet d’animation culturelle mais une préfiguration du centre-ville de demain avec un espace public apaisé, l’affirmation de son identité culturelle et la prédominance du numérique. Voilà notre vision et ce sera une réalité un dimanche par mois». Avant de préciser immédiatement: «Ce n’est pas un projet qui vient d’en haut, il a, dès le départ, été construit avec les acteurs culturels, associatifs, économiques et les habitants».

Entourée notamment de Dominique Bluzet, Dominique Vlasto, Jean-Luc Chauvin, Yvon Barland et Caroline Pozmentier-Sportich, Sabine Bernasconi a lancé les Dimanches de la Canebière (Photo Robert Poulain)
Entourée notamment de Dominique Bluzet, Dominique Vlasto, Jean-Luc Chauvin, Yvon Barland et Caroline Pozmentier-Sportich, Sabine Bernasconi a lancé les Dimanches de la Canebière (Photo Robert Poulain)
Un public venu en nombre au Théâtre de l'Odéon pour découvrir ces fameux dimanches (Photo Robert Poulain)
Un public venu en nombre au Théâtre de l’Odéon pour découvrir ces fameux dimanches (Photo Robert Poulain)

La Canebière sera, pour l’occasion, piétonnisée, de 10 heures à 17 heures «afin de profiter pleinement de l’événement». La maire de secteur reprend: «Notre ambition est de favoriser une ville inclusive où l’on trouve l’ensemble des populations, des commerces, des administrations. Un centre devenant un Living Lab, initiative qui regroupe des acteurs publics, privés, des entreprises, des associations, des acteurs individuels, dans l’objectif de tester «grandeur nature» des services, des outils ou des usages nouveaux».
Yvon Berland, le Président d’Aix-Marseille-Université (AMU) est présent, signifiant tout l’intérêt que l’Université porte à cette opération: «Nous avons l’intention d’être des acteurs du territoire, d’autant que nous avons de nombreux étudiants sur le centre-ville, 11 000, en prenant en compte le site de Saint-Charles. Dans le cadre d’une convention nous avons ainsi mis à disposition trois étudiants pour l’élaboration du projet. Nous ouvrirons nos infrastructures chaque dernier dimanche du mois au public et aux acteurs culturels. Nous allons également proposer l’experimentum, pendant 15 minutes des chercheurs expliqueront leurs travaux. Le public pourra notamment réaliser des hologrammes et repartir avec. Dans ce cadre, nous organiserons également le souk des sciences». Tandis que Dominique Bluzet, directeur des Théâtres du Gymnase, des Bernardines, du Jeu de Paume, et du Grand Théâtre de Provence, avance : «Nous avons, sur un tout petit périmètre, des théâtres, un lycée, une université, l’Académie de Marseille… nous sommes ici sur le lieu où il y a le plus d’échanges de savoir de la cité». Puis de considérer: «Les institutions ont accompli des efforts dans la durée pour réhabiliter ce secteur. Il faut maintenant que les citoyens se mobilisent à leur tour pour le faire vivre». dévoile qu’il a fait appel à l’artiste Jean Faucheur qui mobilisera des artistes pour transformer les rues piétonnes, ouvrant une déambulation artistique entre le Gymnase et les Bernardines en deux espaces. Des tableaux géants sur les rideaux métalliques de la rue du Théâtre français, de la place Thiers et de la rue Guy Moquet. Des portraits de personnalités, rue Guy Moquet et sur le mur du lycée Thiers, mettront en lumière des personnes qui ont marqué le quartier. Le théâtre de l’Oeuvre, à Belsunce, travaille sa programmation avec la population du quartier et donnera la scène au public lors des dimanches.

Sept girafes, rouges, au long cou flexible

Sabine Bernasconi en vient au fameux dimanche inaugural, le 29 janvier. «L’ouverture officielle aura lieu à 11 heures, au kiosque à musique». Au total, une quarantaine de manifestations seront proposées et il y en aura pour tous les goûts: parades, conférences, art dans l’espace public, lectures de poésie contemporaines, rendez-vous musical place des Danaïdes. Mais d’abord, une parade inaugurale descendra la Canebière avec des garçons de piste et…des girafes géantes. La compagnie Off présentera, en effet, dans le cadre du projet Karwan sept girafes, rouges, au long cou flexible. Leurs têtes flirteront aussi bien avec les étages qu’avec le public au sol, tandis qu’une diva s’élèvera jusqu’à elles pour les envoûter.
Passé les premiers frimas du début de l’année, dès le 26 mars, l’association POC dévoilera son Marché des Arts, une galerie à ciel ouvert pour une trentaine d’artistes sélectionnés. Un rendez-vous mensuel sur le cours Joseph Thierry pour ces artistes professionnels avec le public marseillais amateur et passionné d’art. D’ici là, la galerie POC sera ouverte dès janvier à l’occasion des Dimanches de la Canebière. Guillaume Sicard, de la Fédération Marseille Centre, indique pour sa part: «Nous mettons en place un marché des producteurs, cours Saint-Louis, cours Belsunce. On y trouvera en vente directe des produits issus d’une dizaine d’exploitations locales. On pourra ainsi emporter ou consommer sur place des produits de qualité». Jean-Luc Chauvin, le président de la CCI Marseille-Provence prend à son tour la parole pour exprimer tout le bien qu’il pense de cette initiative, indiquant en premier lieu: «Le Palais de la Bourse sera ouvert pour les Dimanches, occasion pour nous d’accueillir des artistes». «Nous cherchons un objet monde de ce territoire, ajoute-t-il, mais nous l’avons sous les yeux, c’est la Canebière Et cette opération va dans le bon sens». Et tient à rappeler: «Il n’y a pas de centres-villes qui vivent sans commerces, sans professions libérales pour créer du lien social et sans habitants. Et les touristes ne se promènent pas là où il n’y a personne». Des habitants justement il est question avec les Labourdette -Tours qui dominent le Cours Belsunce sont classées depuis 2007 au patrimoine du XXe siècle- qui mettront leur écran d’ordinateur ou de tablette à leur fenêtre pour une création numérique exceptionnelle à 17h30.

Garantir la piétonnisation et la sécurité de la Canebière

Nul doute que le public sera nombreux le 29 janvier, pour ce premier dimanche de la Canebière. Sabine Bernasconi signale: «Un tel projet ne pouvait pas voir le jour pendant la phase de grands travaux que ce secteur a connu. Maintenant, les dimanches s’inscrivent dans une dynamique avec la mairie du 1er secteur qui va s’installer dans les locaux de la Maison de la Région, un cinéma s’installant dans les locaux que nous libérons. Je suis, à ce propos, heureuse que le cinéma des Variétés soit sauvé. Une brasserie va ouvrir ses portes à côté du Gymnase. Un Hôtel est en construction et le Département entend installer des services en centre-ville». «Le montage des Dimanches, poursuit-elle, s’est fait avec les acteurs culturels, sur leur budget. Après, il y a un budget supplémentaire, le Département nous aide notamment sur la Parade et des fonds sont également nécessaires pour assurer la sécurité». Caroline Pozmentier-Sportich, adjointe au maire de Marseille en charge de la sécurité, précise: «Nous avons défini une trentaine de points de circulation pour garantir la piétonnisation et la sécurité de la Canebière. Un travail, comme toujours, que nous avons mené en partenariat avec la préfecture de police, la police nationale, la police municipale, les marins-pompiers et des services de sécurité privés. preuve qu’à Marseille nous savons jouer collectif». Précisant: «Nous sommes tous conscients qu’un premier facteur de sécurité réside dans le lien social, et, pour cela, nous avons besoin du sport, de la culture, de ces dimanches».
Michel CAIRE

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