Marseille: l’Église catholique fait entendre une voix de paix et de dialogue interreligieux

Publié le 13 octobre 2016 à  23h01 - Dernière mise à  jour le 29 novembre 2022 à  12h31

Mgr Pontier, archevêque de Marseille et Mgr Aveline, évêque auxiliaire de Marseille ont cosigné une lettre aux diocésains (Photo D.R.)
Mgr Pontier, archevêque de Marseille et Mgr Aveline, évêque auxiliaire de Marseille ont cosigné une lettre aux diocésains (Photo D.R.)

L’Église catholique fait entendre sa voix à l’occasion de cette rentrée et c’est une voix de paix, de dialogue, comme en témoigne la lettre aux diocésains que cosignent Mgr Pontier, archevêque de Marseille et Mgr Aveline évêque auxiliaire de Marseille.
Dans le texte qu’ils signent en commun les deux hommes d’église reviennent sur ces mois d’été marqués «par des événements lourds» et d’évoquer l’attentat de Nice, l’assassinat du Père Jacques Hamel en l’église de Saint-Étienne-du-Rouvray. «Cela nous marque profondément, et on en oublierait presque tout ce qui s’est vécu de positif autour de nous pendant ces mois d’été : les Journées mondiales de la jeunesse à Cracovie, les marques multiples d’amitié exprimées par beaucoup, et notamment par des musulmans venus le dimanche suivant le drame rencontrer les communautés chrétiennes de nos quartiers, les camps de jeunes, les fêtes familiales et bien d’autres choses encore».
Ils en viennent au contexte national pour faire une mise en garde :«Nous entrons dans des mois préélectoraux. Ce sont souvent des mois difficiles. Solliciter les suffrages des électeurs peut pousser les candidats à des propos excessifs, indignes même, souvent populistes, comme nous disons, parfois, cependant, heureusement, centrés sur les vrais projets pour notre pays. La lumière de la Parole de Dieu et de l’enseignement social de l’Église peut nous aider. Le Conseil permanent de la Conférence des évêques a déjà publié un texte en juin et un autre à paraître. On peut trouver là et dans les récents documents du pape François sur l’écologie -Laudato si – et sur la famille -Amoris lætitia- d’utiles éléments de réflexion.»

«Ne nous laissons pas voler notre espérance en allant la mettre dans ce qui ne peut que décevoir.»

Et de considérer:« Bien sûr, la vie pastorale de nos paroisses et de notre Église diocésaine ne se borne pas à ce dont nous avons voulu vous entretenir dans cette courte lettre. Mais nous sentons que le climat actuel de notre pays, plus que jamais, invite vraiment au discernement spirituel et pastoral. Et c’est en contemplant le Christ que nous pouvons y parvenir.» Ils alertent:« Ne nous laissons pas voler notre espérance en allant la mettre dans ce qui ne peut que décevoir.». Et d’évoquer les textes sacrés: «« Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit. » C’est là le grand, le premier commandement. Un second est aussi important : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même. »De ces deux commandements dépendent toute la Loi et les Prophètes». Et de revenir enfin sur les textes, tout particulièrement trois, les Béatitudes, le Jugement dernier et la lettre de saint Paul aux Éphésiens. Dans les Béatitudes 6Matthieu 5, 1-12 «Jésus propose le chemin du bonheur pour l’homme ici-bas. Nous pouvons trouver là des interpellations sûres, jamais vécues dans toute leur ampleur. Elles nous conduisent toujours plus loin dans la libération de tout ce qui peut nous aliéner. Elles accompagnent notre ressemblance au Christ Jésus dont on reconnaît le visage derrière elles. Mais nous vous invitons à aller jusqu’à la fin du chapitre cinquième et même sixième. Vraiment, ce discours de Jésus sur la montagne est un discours fondateur et fondamental pour vivre la conversion chrétienne…».

Bâtissons notre réflexion sur le roc de la Parole de Dieu plutôt que sur les sables mouvants des médias en temps réel

Puis d’évoquer Le Jugement dernier – Matthieu 25, 31-46 : «Nous connaissons bien ce texte. Nous l’aimons, car il parle de notre vie de tous les jours, de nos actes de charité. Il a servi d’inspiration à tellement de grands saints et à tant de personnes aujourd’hui sur notre terre. Il rejoint la parabole du Bon Samaritain rapportée par saint Luc au chapitre dixième de son évangile. Quel souffle ! Quelle révolution ! Dieu reconnaît comme fait à lui-même ou refusé à lui-même ce que nous avons fait ou refusé aux petits de notre environnement. C’est là que nous puisons notre énergie de charité et de solidarité, là encore que nous nous sentons acteurs de fraternité
Avec saint Paul, dans la lettre aux Ephésiens 2, 11-22: «Nous revenons au Christ, à son œuvre de salut. Saint Paul en est émerveillé. Voici un court extrait : « Maintenant, en Jésus-Christ, vous qui jadis étiez loin, vous avez été rendus proches par le sang du Christ. C’est lui, en effet, qui est notre paix : de ce qui était divisé, il a fait une unité. Dans sa chair, il a détruit le mur de séparation : la haine.» C’est l’œuvre de réconciliation : Il est venu faire disparaître la haine, la peur et aussi le désespoir. La fraternité est possible. Elle est un fruit de notre conversion et de notre engagement à la suite du Christ». Et de conclure : «Oui, revenons à ces textes, et à d’autres. Revenons au Christ. Ne nous laissons pas ballotter à tous vents de doctrine. Bâtissons notre réflexion sur le roc de la Parole de Dieu plutôt que sur les sables mouvants des médias en temps réel».

Ce vendredi 14 octobre à 18 heures l’Institut catholique de la Méditerranée, 11 impasse Flammarion – Marseille (1er) accueille le Cardinal Jean-Louis Torran, Président du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux qui donnera une conférence sur le thème: «le dialogue interreligieux aujourd’hui. Derrière les ombres de l’actualité les signes de l’espérance».
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