Marseille: la CCI International Paca invite à mettre le cap sur l’Afrique

Publié le 1 juin 2015 à  11h08 - Dernière mise à  jour le 27 octobre 2022 à  19h16

Marseille porte ouverte sur l'Afrique (Photo Philippe Maillé)
Marseille porte ouverte sur l’Afrique (Photo Philippe Maillé)

La 4e édition du Forum International Paca qui vient de se dérouler les 27 et 28 mai au Parc Chanot est couronnée de succès. Au premier jour, en comptant les rendez-vous B to B pris en amont, a été atteinte une moyenne de plus de 20 rendez-vous par conseiller, sachant qu’il y en avait 16 sur le stand mutualisé (CCI International Paca et EEN France Méditerranée, Région Provence Alpes Côte d’Azur, Business France) : 40 expertises réunies sur le même stand. Et c’est sans compter les rencontres improvisées organisées au fil des visites et des demandes par filières, pays, métiers. Et comment ne pas évoquer les rencontres, les conférences, riches d’ouverture, de potentialité, d’invitation à s’ouvrir au monde. C’est notamment le cas du débat qui s’est déroulé le 27 et qui avait pour thème : «Cap sur l’Afrique».
Les organisateurs ne manquant pas de rappeler : «Avec une croissance moyenne de près de 7% en 2015 et des investissements étrangers qui ont atteint 58 milliards d’euros en 2014, le continent africain est sans doute une terre de croissance vers laquelle se tourner». Pour accompagner l’attractivité de ce territoire, CCI International Paca a mis en place un groupe de travail d’experts techniques et de chefs d’entreprises qui décryptent l’évolution des marchés et alimentent l’analyse des besoins et problématiques rencontrées dans le monde des affaires pour les pays méditerranéens avec extension à l’Afrique subsaharienne. Et c’est dans ce cadre que le service coopération a réalisé une étude qui fait ressortir, pour les Pays francophones : Cameroun, Côte d’Ivoire, Gabon, Sénégal, Congo, République Démocratique du Congo. Alors que les secteurs porteurs africains Paca, révélés par l’enquête sont : BTP et infrastructures, TIC, Énergies, Industrie pharmaceutique, équipements et matériels, logistique. Jean-Pierre de Bono, CCI International Paca précise: «Plus de 200 entreprises sont accompagnées chaque année sur ces marchés».

«Il n’existe pas une mais plusieurs Afrique tant ce continent est immense»

Stéphane Cormier, le délégué général de la conférence des Chambres Consulaires Africaines Francophones explique:« Il n’existe pas une mais plusieurs Afrique tant ce continent est immense et compte un grand nombre d’États. Il compte, linguistiquement, quatre tendances… et plus de 900 dialectes. Ainsi le français et l’anglais permettent aux populations de certains pays de parler une même langue.» Pour lui : «Nous sommes là, devant un élément structurant fort. Une langue c’est aussi une culture. Lorsque l’on rencontre un chef d’entreprise en Afrique il n’est pas rare qu’il ait fait ses études en France, nous avons donc le même enseignement. Et il faut savoir que lorsque deux pays parlent la même langue ils commercent 66 fois plus que ceux qui ne parlent pas la même langue». Et d’insister sur l’importance de préserver, développer la francophonie : «10% de capacités linguistiques en moins réduisent de 6,8 à 9,6% les échanges». Ajoutant que l’Afrique «est un futur grand marché. Ce sera la Chine et l’Inde réunis en 2050». N’omettant pas de préciser: «Attention, faire respecter un contrat n’est pas toujours chose aisée. C’est là où un réseau est important, il ouvre des portes, débloque des situations». Selon lui, il importe «de se lancer», indiquant: «On parle beaucoup des investissements chinois mais ce sont surtout les Américains qui s’installent sur ce continent qui sera le plus urbanisé au monde en 2030, alors qu’il est actuellement, malgré un fort développement, encore le moins urbanisé».
Corinne Mimran, avocate, aborde la question de la sécurisation du business en Afrique à travers les règles de L’Organisation pour l’Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires (OHADA) qui a été créée par le Traité relatif à l’Harmonisation du Droit des Affaires en Afrique signé le 17 octobre 1993 à Port-Louis et révisé à Québec au Canada, le 17 Octobre 2008.
Le Traité est ouvert à l’adhésion de tout État membre de l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA) ainsi qu’à l’adhésion de tout autre État non membre de l’OUA invité à y adhérer du commun accord de tous les États parties.
A ce jour, dix-sept États en sont membres : le Bénin, le Burkina-Faso, le Cameroun, la Centrafrique, la Côte d’Ivoire, le Congo, les Comores, le Gabon, la Guinée, la Guinée-Bissau, la Guinée-Equatoriale, le Mali, le Niger, la République Démocratique du Congo (RDC), le Sénégal, le Tchad et le Togo. Ce Traité a pour principal objectif de remédier à l’insécurité juridique et judiciaire existant dans les États Parties.
Pour ses auteurs : «La mondialisation de l’économie exige l’harmonisation des droits et des pratiques du droit. Cette exigence constitue pour des pays en développement comme les nôtres une priorité pour créer les conditions favorables à l’instauration d’un espace de sécurité juridique et judiciaire indispensable pour drainer des flux importants d’investissements, car investir est déjà en soi un risque, même s’il est calculé; s’il faut doubler ce risque premier inéluctable de celui d’un système juridique fluctuant, ondoyant et insaisissable, il n’y a pas beaucoup de chance de susciter l’attrait des investisseurs».

«Les États-Unis investissent énormément, la place ne va pas rester libre longtemps»

Alors, compte tenu de ces avancées, Corinne Mimran invite : «La consommation moyenne va être considérable en Afrique. La France y est bien représentée. Il faut avoir confiance, profiter de cette chance. Car, attention, les États-Unis investissent énormément, la place ne va pas rester libre longtemps».
Georges Sapet est le PDG du groupe LDSF qui opère dans le domaine du génie climatique, frigorifique et électrique. Implanté en Algérie depuis 1986, en Libye depuis 1988 et depuis deux ans au Sénégal. Il entend déployer son activité sur l’ensemble de l’Afrique de l’Ouest. Il évoque sa récente implantation au Sénégal «où nous avons un taux de croissance de 30%». En Algérie, poursuit-il: «Nous avons développé notre activité en créant une usine d’assemblage d’unités frigorifiques». Avant de marteler: «On travaille, on vit en Afrique, on forme des Algériens. Et il est important de dire que, en trente ans, nous n’avons jamais eu un seul problème de recouvrement. Et nous sommes sur le continent qui se développe le plus. Malheureusement nos responsables politiques ont laissé l’Afrique de l’Ouest aux États-Unis et au FMI, le monde économique ne doit pas agir de même, il ne doit pas laisser la place».
Lamia Mokaddem est responsable export de Clarke Energy, distributeur agréé de moteurs à gaz Générale Électrique et fournisseur de services de maintenance. «Le groupe est basé à Liverpool et compte 1 000 personnes dans le monde, son siège France est basé à Bouc-Bel-Air. Le groupe a des filiales en Algérie, en Tunisie et a un bureau au Maroc. Il est également présent au Nigéria. La filiale française a souhaité développer sa présence sur la zone francophone et cible des pays tels que le Cameroun, la Côte d’Ivoire, la République Démocratique du Congo et le Congo. Le dynamisme de ces pays nous a motivés. Bien sûr, il y a des difficultés en Afrique mais foncez, allez-y».
Michel CAIRE

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