Marseille : les patrons prendront part au débat des municipales

Publié le 5 septembre 2013 à  1h36 - Dernière mise à  jour le 27 octobre 2022 à  16h17

En marge de la présentation du 13e Forum des entrepreneurs, Jean-Luc Chauvin a livré des éléments de sa réflexion sur la situation dans laquelle se trouve cité phocéenne. Et prévenu d’ores et déjà que les patrons participeront au débat des municipales afin de « faire campagne pour le territoire ».

Pour Jean-Luc Chauvin, président de l'UPE 13, ici aux côtés de sa secrétaire générale Frédérique Jeske, Marseille est une ville
Pour Jean-Luc Chauvin, président de l’UPE 13, ici aux côtés de sa secrétaire générale Frédérique Jeske, Marseille est une ville

En marge de la présentation de la 13e édition du « Forum des entrepreneurs », ce mercredi 4 septembre à midi au restaurant « Les Arcenaulx » dans le premier arrondissement de Marseille, le président de l’Union pour les entreprises des Bouches-du-Rhône (UPE 13) n’a pas manqué d’évoquer la cité phocéenne. « Le diagnostic est le même qu’au plan national : c’est en travaillant ensemble qu’on a gagné Marseille-Provence 2013, c’est en travaillant ensemble qu’on construit, avec le préfet Théry, le projet métropolitain, et c’est encore en travaillant ensemble qu’on envisage une intervention dans le cadre des municipales de 2014 », souligne Jean-Luc Chauvin. Mais si Marseille, à l’instar de la France, a plus que jamais besoin d’« une vision ambitieuse, commune et partagée », il est encore trop tôt pour que la communauté patronale la dévoile : elle ne le fera en effet que dans quelques semaines, au mois de novembre, lorsque la consultation aura été la plus large possible afin de livrer « un constat très partagé ».
Ce qui n’empêche pas le président de l’UPE 13 de livrer d’ores et déjà quelques pistes de réflexions. « Il y a aujourd’hui deux Marseille, souligne-t-il en livrant un diagnostic partagé par nombre d’hommes politiques. Un Marseille qui réussit, où les touristes étaient là et où ils ont envie de revenir, avec un Vieux-Port refait et une rue de la République refaite pour moitié. Et puis un Marseille des faits divers où on nous promet toujours plus de policiers et de sécurité alors que l’on sait que ce n’est pas suffisant, et ce constat est partagé. » Ainsi, pour le patron des patrons du département, « il faut recréer de la richesse, de l’économie et de l’emploi », là où aujourd’hui comme il le déplore, « Euroméditerranée côtoie le quartier le plus pauvre de France ». Et d’en appeler à une mobilisation conjointe du « monde économique, de l’Etat et des élus locaux » car « l’économie parallèle est en train d’irriguer une grande partie de l’économie ».
Et Jean-Luc Chauvin de dévoiler un plan en trois axes. Il appelle tout d’abord de ses vœux « un grand plan fiscal pour que les entreprises s’implantent dans ces quartiers ». « Il faut a minima la moitié que le périmètre concerne la moitié de la ville et un engagement ferme, une politique pérenne de 15 ans pour laisser le temps aux entreprises de s’implanter », argumente-t-il.

« On a des potentialités importantes si on arrête de raisonner à des échelles qui n’ont plus lieu d’être »

Le président de l’UPE 13 souhaite aussi que l’Etat consente « un effort important » dans l’éducation. « Il faut que les gens sachent lire et écrire. Pour ceux qui sont scolarisés, il faut alléger les classes pour y garder les jeunes et prendre le temps de leur donner un niveau », plaide-t-il.
Jean-Luc Chauvin estime enfin qu’il y a « un vrai volet urbanistique à créer sur la moitié de la ville ». Et d’observer que comme au plan national, « l’Etat est indispensable ». « Dans les trois cas, l’Etat est le partenaire, et il faut mettre en face les moyens », résume-t-il. Un schéma dans lequel la métropole a aussi son rôle à jouer pour le patron des patrons du département. « Si la deuxième ville de France est organisée en métropole, les économistes disent que c’est un point de PIB en plus », souligne le président de l’UPE 13.
Car à ses yeux « on a beaucoup plus d’atouts sur le port que Barcelone ou Gênes », sans compter un aéroport et « une vraie carte à jouer sur le plan touristique comme Marseille-Provence 2013 le démontre ». « C’est l’un des rares endroits de PACA où il y a encore de l’industrie avec des leaders comme Gémalto ou ST Micro-Electronics ayant un potentiel d’innovation qui peut déboucher sur de l’industrie. Cette ville est multi-potentiels », observe-t-il. Et d’estimer qu’« on a des possibilités importantes si on arrêt de raisonner à des échelles qui n’ont plus lieu d’être ».
Seule ombre au tableau : Marseille est une ville dépourvue de « patron » politique. « Ailleurs, le patron est souvent le maire de la ville centre. Mais ici, le maitre est d’une tendance et le président de la communauté d’agglomération de la ville centre en est d’une autre. Si on demande à Lyon qui est le patron politique, on répondra sans hésiter Gérard Collomb (PS), à Bordeaux, Alain Juppé (UMP), à Lille, Martine Aubry (PS). Ici, on ne sait pas répondre », relève Jean-Luc Chauvin.
Alors le président de l’UPE 13 note « une seule chose positive », avec « de plus en plus d’élus qui sont en train de se positionner sur l’économie pour qu’on arrive à avoir une seule agence de promotion sur le territoire, une seule agence qui véhicule la marque ce qui serait une bonne chose », les patrons ont bel et bien l’intention de participer au débat municipal « en faisant des propositions globales qui seraient celles de l’entreprise ». « On ne fera pas de l’échéance municipale l’élément de campagne de tel ou tel. Nous sommes là pour faire campagne pour le territoire : on portera des idées à tout le monde », assure Jean-Luc Chauvin.
Serge PAYRAU

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