Marseille reçoit les jeunes français qui ont réalisé le Tour de monde des initiatives interreligieuses

Publié le 22 juin 2014 à  23h30 - Dernière mise à  jour le 27 octobre 2022 à  17h54

De juillet 2013 à la fin avril 2014, cinq jeunes français Juif, chrétien, musulman, agnostique et athée ont réalisé ensemble le premier tour du monde des actions interreligieuses à la recherche de nouveaux modèles «de vivre ensemble » et de «cohésion sociale». Dès leur arrivée, le 28 avril dernier, ils ont entamé un Tour de France qui les a conduits à Marseille où ils ont été reçus par le maire, Jean-Claude Gaudin et les représentants de Marseille Espérance association qui réunit les responsables religieux des principales familles spirituelles du territoire, pour l’entente et de la compréhension intercommunautaires.

Le maire de Marseille, Jean-Claude Gaudin entouré des jeunes français- 4 pour l’étape phocéenne- qui ont effectué le Tour du monde des initiatives interreligieuses (Photo Philippe Maillé)
Le maire de Marseille, Jean-Claude Gaudin entouré des jeunes français- 4 pour l’étape phocéenne- qui ont effectué le Tour du monde des initiatives interreligieuses (Photo Philippe Maillé)
Les jeunes entourés des représentants de Marseille Espérance (Photo Philippe Maillé)
Les jeunes entourés des représentants de Marseille Espérance (Photo Philippe Maillé)
En 10 mois, Josselin, Ilan, Victor, Ismaël, Samuel, ont traversé 50 frontières et 42 pays ont retenu leur attention. Membres de l’association « Coexister », ils ont été accueillis par d’innombrables communautés et personnalités comme l’Imam d’al-azhar au Caire, le Pape François, le Patriarche Maronite au Liban, les grands rabbins d’Europe, le petit fils de Ghandi ou encore le cabinet de Barack Obama à la Maison Blanche. « Nous avons choisi de faire un tour du monde pour parcourir le globe dans toute sa diversité culturelle. Nous sommes partis à la rencontre d’initiatives interreligieuses», avancent-ils et d’observer : «Dès que l’on prononce le mot religion,cela fait tout de suite très peur. Notre projet est profondément laïc et républicain.»
Samuel Grzybowski, -qui a lancé l’idée de « Coexister » en 2009, alors qu’il n’avait que 16 ans, en voyant le conflit israélo-palestinien se répercuter en France-, d’indiquer que durant leur voyage : «Nous étions inquiets en voyant chez nous la montée des extrêmes, l’antisémitisme, islamophobie, l’affaire Dieudonné, le vote pour le Front national». Et le maire de Marseille qui se réjouit de les interroger sur ce parcours exceptionnel de rappeler que Marseille à 2 600 ans d’histoire et « ici on reçoit l’étranger avec un E majuscule», assure-t-il.

El-Amana Center au Sultanat d’Oman qui diffuse dans le monde entier une exposition de Tolérance religieuse

Parmi les 435 initiatives entreprises quelques-unes ont touché les 5 « globe trotters ». «Nous avons été marqués par la rencontre de l’Union fraternelle des croyants créée en 1969 au Burkina-faso qui est pionnière en matière de dialogue interreligieux; par El-Amana Center au Sultanat d’Oman qui diffuse dans le monde entier une exposition de Tolérance religieuse ou encore le grand Shrine Shinto de Nagoya au japon qui rassemble toutes les communautés». ils ont également été impressionnés par la « Longue nuit des religions », une action portes ouvertes dans les différents lieux de culte à Berlin.

«Le village interreligieux de Neve Shalom Wahat al Salam prouve qu’une réconciliation est possible»

Ils ont ciblé et pas au « hasard », 5 pays dans lesquels ils sont restés un mois. Israël/Palestine où ils ont pris contact avec l’association « Un cœur pour la paix ». «Cette association française veut rapprocher Israéliens et palestiniens grâce à des actions dans les domaines de la santé et l’éducation ».Ils ont traversé à plusieurs reprises la frontière, sillonné la Cisjordanie. «L’accompagnement d’Émile Moatti de la Fraternité d’Abraham nous a permis d’être au cœur d’un conflit qui dure ». Et le village interreligieux de Neve Shalom Wahat al Salam « prouve qu’une réconciliation est possible».
La Turquie « a été pour nous l’occasion de rencontrer quelques-unes des multiples initiatives interreligieuses sous l’égide du mouvement Fethullah Gülen qui, outre ses engagements politiques, œuvre pour le dialogue. Nous avons également senti le pouls entre franciscains et musulmans.»

« L’Inter-Religious Organisation (IRO) qui rassemble fidèles et leaders de plus de 10 sensibilités religieuses»

En Inde, ils ont rencontré les acteurs des actions menées par Initiatives et Changements et d’autres ONG. « On retiendra la rencontre avec Swami Agnives, membre du directoire de KAICIID, qui œuvre depuis de nombreuses années pour les Droits de l’Homme et l’abolition des castes, ainsi que notre entrevue avec Julio Ribeiro, ancien chef de police de Bombay qui a organisé un tournoi sportif (Cricket For Peace) avec des policiers, des Hindous et des musulmans».
En Malaisie, « nous sommes allés à la découverte de l’Inter-Religious Organisation (IRO) qui rassemble fidèles et leaders de plus de 10 sensibilités religieuses s’exprimant dans toute la région».

«Si le mal qui existe ici se répand si facilement dans le monde entier, il pourrait en être autant du bien ou de la paix »

Ils ont terminé leur tour du monde par les États-Unis « où les actions et associations interreligieuses sont extrêmement nombreuses. New-York étant le siège de Religions for Peace et de World Faith».
Cette belle aventure ne s’arrêtera pas là puisque qu’une nouvelle équipe partira en 2015. «Si le mal qui existe ici se répand si facilement dans le monde entier, il pourrait en être autant du bien ou de la paix », ont-ils écrit sur leur site Interfaith Tour

Patricia MAILLE-CAIRE

Coexister

Coexister compte 11 groupes : Paris, Lyon, Marseille, Angers, Lille, Strasbourg, Le Mans, Sciences Po, Sorbonne, Evry et Grenoble.

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